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mercredi 19 août 2009

Pour arrêter nos chiré-pite, nos crêpages de chignons, départageons-nous sur le Web


Par Gérard Bissainthe
Source: Haiti-nation: 9725, 19 août 2009, 11h28


Une chose est absolument certaine: tous les Internautes inscrits dans nos forums haïtiens veulent sincèrement le bien de la nation haïtienne, le bien du peuple haïtien. Les différences, les divergences vont se manifester dans la solution qui parait la meilleure à chacun de nous.

Si nous faisons une analyse spectrale de nos forums nous pouvons arriver à cerner plusieurs solutions précises, qui peuvent définir ce que nous pouvons appeler des Camps.

L’erreur que nous commettons est que trop souvent nous passons notre temps à tenter de détruire les autres camps, plutôt que de chercher à construire et à consolider notre propre camp.

Une des raisons est le format même de nos forums qui sont quasiment tous des sortes de “tribunes libres”, en elles-mêmes parfaitement légitimes, où n’importe qui peut dire n’importe quoi, n’importe quand, n’importe comment. Il est un fait que ces tribunes libres sont on ne peut plus utiles dans le système démocratique dont elles sont en quelque sorte les soupapes de sécurité.

Mais dans une démocratie il faut AUSSI autre chose que des soupapes de sécurité qui sont des lieux d’affrontement et de controverse où du choc des idées peut jaillir la lumière. Il faut des lieux de construction et pour construire il faut être uni.

J’ai toujours aimé cette phrase de Saint-Exupéry: “Distribuez-leur du grain et ils vont se battre. Demandez-leur de bâtir une citadelle et ils seront unis.”

Mais l’épure de la citadelle de Jean, n’est pas celle de Jacques. Et les deux citadelles, celle de Jean et celle de Jacques, peuvent être très utiles, voire aussi utiles à la cité. Il est de l’intérêt de la cité que Jean et Jacques puissent chacun construire sa citadelle.

L’idéal est donc de définir le genre de citadelles que nous voulons construire et que chacun, ayant choisi SA citadelle, se mette à la construire.

Je parlais plus haut de “camps”. Je pense que nous pourrons définir nos camps par rapport à notre réponse à une question cruciale aujourd’hui, celle de la souveraineté nationale.

Nos positions sur cette question de la souveraineté nationale sont, nous le savons tous, des plus variées. Or Pierre qui veut que nous soyons, par exemple, sous un protectorat étranger est aussi sincère que Paul qui veut une indépendance “totale-capitale” d’Haïti par rapport aux puissances étrangères. Après maintenant des décennies de discussion il est absolument clair aujourd’hui que nous n’allons pas réconcilier Pierre et Paul sur ce sujet. Que Pierre maintenant choisisse son camp et que Paul maintenant choisisse son camp et que chacun aille travailler activement et constructivement à faire triompher sa cause.

Je propose que chacun de nous dans nos forum définisse sa position en portant son propre jugement sur un événement récent: le Congrès de la diaspora haïtienne organisée par le Haitian League au Trump International Beach resort à Miami du 6 au 9 août de cette année.

De cet événement, détachons trois faits caractéristiques

1.- Le Premier Ministre Haïtien s’est adressé aux Haïtiens présents dans la salle et dont une très grande partie, ceux que nous appelons des “Bi-Nationaux”, n’étant pas dans sa conception des citoyens haïtiens, étaient des etrangers sur lesquels le PM n’avait rigoureusement aucune juridiction. A la limite et en bonne logique le Ministres des Affaires Étrangères américain aurait dû être présent pour défendre devant un Chef de Gouvernement étranger les intérêts des Haïtiano-Américains présents dans cette salle.

2.- A un moment on a demandé plutôt cavalièrement au Premier Ministre de s’esquiver dare-dare pour céder sa place à un invité du nom de M. Bill Clinton: et le Premier Ministre s’est prestement exécuté.

A la lumière de ces deux événements, je pense que nous pouvons chacun définir et choisir notre camp. Et au lieu de continuer à nous opposer, reconnaissons nos divergences, let us agree to disagree. Et allons chacun faire tout notre possible pour faire triompher la cause que vous avons choisie.

Voici les positions possibles selon une analyse que je propose

A. Le Camp des Tutellistes
Pour le Camp des Tutellistes (1) tout ce qui s’est passé à cette réunion est parfaitement normal et nous devons tous continuer sur cette lancée. Les vrais chefs d’Haïti ce sont les Américains et il était parfaitement normal que le Premier Ministre haïtien s’esquive en vitesse à l’arrivée de son Chef. D’ailleurs Haiti ne pourra jamais s’en sortir sans une tutelle étrangère destinée même à être pérenne. Inutile d’enfouir sa tête sous le sable.

B.- Le Camp des Réformistes patients
Pour le Camp des Réformistes patients, tout ce qui s’est passé à cette réunion n’est certes pas normal, mais était pratiquement inévitable. Nous sommes actuellement des parasites et le parasite subit toujours la loi de son bienfaiteur. Nous pouvons seulement espérer une évolution lente de cette situation surtout par un changement de mentalité. C’est la voie de la révolution pacifique. Il faudra le temps qu’il faudra et qui sera sans doute très long. Mais, disent les réformistes patients “trò presse pa fait jou louvri.”

C.- Le Camp de la Révolution drastique
Pour les femmes et les hommes de ce Camp il faut un changement de cap radical et un bouleversement total de la situation en Haïti et il le faut tout de suite, NOW. Ces femmes et ces hommes sont parfaitement conscients de la difficulté de changer les choses en profondeur en Haiti, mais ils partent de deux principes:

1.- Jamais dans l’histoire un changement qualitatif (un changement de nature et non pas de degré) comme le passage de la subordination à la liberté n’a pu se faire de manière évolutive, car le maître n’abandonne jamais son statut de maître que s’il est forcé. Et pour le forcer, le mot lui-même le dit, il faut utiliser la force. Sauf que cette force peut être “Hard”, comme la “Force Musclée” ou militaire utilisée par les révolutionnaires de 1804. Ou cette force peut être “Soft”, comme ce fut le cas pour l’indépendance de l’inde avec la “Force Morale” de Gandhi, à savoir le “Satyagraha”, (qu’on a très mal traduit par le mot “non-violence” que Gandhi lui-même n’aimait pas).

2.- Deuxième principe: le point de départ d’une révolution est la Foi. Le jour où l’on décide de croire à la révolution, elle est virtuellement accomplie. Mais si je n’y crois jamais, elle ne se réalisera jamais. Les Américains étaient virtuellement libres dès la déclaration d’Indépendance en 1776 même si les combats ont duré jusqu’en 1783. Car au départ toute révolution est une utopie. Et les ennemis des révolutionnaires les traiteront toujours de “rêveurs”, d’idéalistes qui n’ont pas les pieds sur terre. Mais pour “dominer le fatal”, sortir de l’étau bien structuré du statu quo, il n’y aura jamais qu’une seule méthode: “tenter l’impossible”.

3.- Troisième principe: il ne faut surtout pas biaiser en édulcorant l’idéal révolutionnaire et en acceptant des à-peu-près. La révolution c’est tout ou rien. Si Haiti veut être libre par rapport aux puissances étrangères, quelles qu’elles soient, TOUS les liens de dépendance doit être rompus. Le grand intérêt du discours-fondateur du Président Obama à Port of Spain, le 19 April 2009 est qu’il propose de changer tout ce qui est liens de dépendance en liens de partenariat et d’association. Mais le Président Obama en dépit de sa détermination clairement exprimée (2) risque d’avoir autant de difficulté que les Haïtiens pour implémenter cette nouvelle géopolitique révolutionnaire, car les résistances américaines (3) risquent d’être au moins aussi grandes que les résistances haïtiennes venant des deux premiers camps susnommés: le Camp des Tutellistes et le camp des Réformistes patients.

Je pense donc qu’il serait bon que chacun ayant choisi son camp, se mette en chantier pour construire le camp qu’il a choisi. Continuer à s’envoyer des arguments presque toujours mal reçus par l’autre camp ne sert à rien et n’est que pure perte de temps.

En ce qui me concerne, mon choix est fait: je suis pour le troisième camp, celui de la Révolution Drastique.
Je tiens à avertir ceux qui veulent rejoindre ce camp de la Révolution Drastique que rien n’y sera facile. La révolution Drastique n’est pas un long fleuve tranquille. Dans ce camp ce qui est important ce sont d’abord les convictions. Si vous doutez de la victoire ne rejoignez pas le Camp de la Révolution Drastique, vous y serez un poids lourd.

Un point important qu’il faut souligner dès le départ c’est que la révolution drastique implique une rupture qui ne peut se faire qu’avec un processus de force. Sur le plan des principes, comme vu plus haut, les deux formes de la force sont légitimes:
-la force musclée ou force militaire
-la force morale
Ma position a toujours été de donner la priorité à la “force morale” (ou l’Arme de la Dialectique) et de ne recourir à la force musclée ou militaire (la Dialectique des Armes) que comme “ultima ratio”, en cas d’échec de l’Arme de la Dialectique. Mais je pourrais aisément démontrer que dans tous les cas que je connais (4) on a fait appel à la Dialectique des Armes sans avoir épuisé même un minimum des ressources de l’Arme de la Dialectique. Dans ces cas la Dialectique des Armes loin d’avoir été “l’ultima ratio” a été, en fait, la “prima ratio”. Ma thèse de travail est que l’intervention militaire était programmée per fas et nefas depuis 1986 et des organisations comme le Konakom avaient été crées pour la préparer.

Gérard Bissainthe
gerarbis@orange.fr
15 août 2009


(1.-) Je donne au mot “tutelle” son sens courant qui implique ou des ingérences continuelles dans les affaires intérieures d’un pays, ou un protectorat ou un proconsulat.

(2.-) “I pledge to you that we seek an equal partnership. There is no senior partner and junior partner in our relations; there is simply engagement based on mutual respect and common interests and shared values. So I'm here to launch a new chapter of engagement that will be sustained throughout my administration.” (Extract from Obama speech on Partnership, April 19, 2009

(3) Les décisions prises dans une Capitale ne sont par forcément toujours suivies dans les territoires du Grand Large. En 1986 des points importants dont j’avais discutés à Paris au Ministère de la Coopération, entre autres en tête à tête avec le Ministre lui-même, et sur lesquels un accord de principe avait été acquis, n’ont jamais pu être implémentés, parce que sur place en Haïti on voyait les choses autrement. L’administration américaine n’échappe probablement pas à ce genre de dichotomie qui faisait dire à un De Gaulle: “Le pouvoir c’est l’impuissance.”
Madame Hillary Clinton, Ministre des Affaires Étrangères des Etats-Unis, n’a encore donné aucun signal d’une volonté de s’engager dans la voie du Partenariat; du moins pas à ma connaissance. Si je me trompe, qu’on veuille bien me corriger. Et l’ex-Président Bill Clinton n’a même pas fait allusion récemment à Miami à l’ère nouvelle inaugurée par le Président Obama.
Les Haïtiens doivent comprendre que ce sont eux AUSSI qui devront tout faire pour “donner jarrette” au Président Obama dans sa nouvelle géopolitique annoncée. Rien d’étonnant, Obama ne peut danser le tango tout seul; you have to be two to tango.

(4) Dans une analyse que je fais ailleurs j’ai montré que TOUTES les interventions armées au moins depuis 1986 en Haïti auraient pu être évitées avec une utilisation rationnelle et avisée de l’Arme de la Dialectique. C’est d’ailleurs la raison pour la laquelle en 1994, par exemple, les Militaires américains, en fait quasiment presque toujours moins “hawk” que les Civils, le General Colin Powell en tête, s’étaient clairement prononcés contre l’intervention des Marines en 1994.
La Maison Blanche avait tenu à répondre par une missive que l’on peut trouver à l’adresse suivante
http://www.gerardbissainthe.com/clinton/clinton-letter00.pdf
à ma lettre où je disais au Président Clinton que son embargo (dont l’Archevêque de Santo Domingo, Primat des Amériques avait dit urbi et orbi qu’il était “le plus barbare, le plus inhumain et le plus cruel de tous les abus de la force brutale”) portait la responsabilité de la mort prématurée de ma jeune sœur l’artiste Toto Bissainthe, d’après les propos de son médecin traitant. Dans cette lettre la Maison Blanche fait valoir “les bonnes intentions” de l’Exécutif. Avec ce que je sais moi-même sur ce qui s’est passé entre 1986 et aujourd’hui, et avec le devoir que j’ai de dire pour l’histoire ce que je sais, je pense plutôt qu’il faut incriminer “l’information” du Président Clinton, comme d’ailleurs sur un chapitre analogue je pense plutôt qu’il faut aussi incriminer “l’information” de Madame Danièle Mitterrand, l’épouse du Président François Mitterrand. Il y a eu en ce temps un festival d’irrégularités. A mon avis on leur a raconté à tous les deux un peu ce qu’on a voulu. Au top niveau l’information exacte est souvent une gageure. Colin Powell s’en est plaint publiquement dans l’affaire de la guerre de l’Irak; et déjà Napoléon s’en était plaint dans l’affaire du désastre de son expédition de Saint-Domingue.

vendredi 14 août 2009

Intervention de la première ministre Michèle Pierre Louis au Congrès de l’Unité de Miami

Allocution présentée le dimanche 9 août 2009, peu avant celle de l’ancien président américain Bill Clinton.

Diskou Premye Minis Michèle D. Pierre-Louis nan 2èm kongrè entènasyonal diaspora
Kongrè Inite
Miami, 9 Out 2009

Mwen vle kòmanse pa salye òganizatè Kongrè an dèske yo rive mete tout Ayisyen/Ayisyèn ak zanmi Ayiti yo ansanm sou labannyè INITE.

Nou tout ki la jodi an se yon sèl mo ki reyini nou : se Ayiti.
Alòs, reyini sou drapo Ayiti, anba flanbo inite mande nou pou nou bay mo sa yo tout sans yo.

Men anvan mwen antre nan nannan kesyon an, kite m di n detwa pawòl.

Toudabò, na eskize Minis Ayisyen k ap viv aletranje yo, Misye Charles Manigat. Se li menm mwen te chwazi pou ranplase m nan seremoni ouvèti kongrè an. Malerezman, li pat ka vini paske Prezidan Preval te voye l nan tèt yon delegasyon nan zile Turc and Caicos pou al regle afè batiman ki fè nofraj kote anpil moun te pèdi lavi yo. Minis la te oblije ale. Ki fè, misyon l pat fini lè kongrè an te kòmanse.

Nofraj sa raple n, kantite moun ki pèdi lavi nan kouri kite peyi an nan move kondisyon pou al chache lavi miyò nan lòt peyi. Sa poze gwo entewogasyon pou nou k ap dirije peyi an jounen jodi an. Kilè na rive bay Ayisyen ak Ayisyèn espwa pou yo viv lakay nan bon kondisyon ? Kilè na rive kwè se ak fòs pa nou, entelijans pa nou, inite pa nou na rive konstwi yon peyi kote lavi fleri, kote nou rejwenn fyète nou ak diyite nou ? Kilè na bay mo inite sa tout sans li ?

E se sou sa mwen vle pale jodi a. Sou sans mo inite sa. Oganizatè kongrè an pran gwo chans lè yo chwazi tèm sa pou diskisyon ki fèt nan 3 jou sa yo.
Ki sa nou vle di lè n ap pale de inite ?

Inite vle di sòti nan sispisyon, nan lè w gade yon Ayisyen parèy ou, anvan menm ou pale avè l, ou gen tan mete l nan yon kategori : sa se yon boujwa, sa se yon pitit sò yèt, sa se yon peyizan gwo zòtèy, sa se yon arivis, sa se yon dyaspora, sa se yon bakoulou, sa se yon gran jipon, sa se yon chanpwèl, sa se yon lougarou ki vole gran jou, sa se yon lavalas, sa se yon makout.

Se konsa nou ye menm. Voye pawòl monte san jistifikasyon, san konesans, san egzèse jigman nou, paske nan fon kè nou, nou pa kwè nan inite tout bon vre. Se yon mo nou repete san konviksyon paske nou toujou rete nan sa mwen rele “la culture de l’échec et du dénigrement”.

Inite mande jefò. Inite mande refleksyon. Inite mande aksyon. Inite mande travay kolektif pou byen komen, pou enterè piblik. Sa vle di, kouman pou nou pran ka peyizan ki nan tèt mòn Kawo, nan tèt mòn Makaya ou byen nenpòt kote nan peyi an, e ki poko wè kisa demokrasi an pote pou li, ki sa eleksyon pote pou li. M sonje apre Divalye ale, nan efèvesans kite gen nan peyi an, yo te envite m nan yon reyinyon nan Latibonit kote yon bann ak yon pakèt peyizan te reyini pou yo brase lide sou sitiyasyon yo. Epi, gen yon gwoup ki rive ak yon pannkat ki te ekri : “nou menm peyizan Janvye, 5èm seksyon Ti Rivyè, nou nan peyi an tou”. Nou nan peyi an tou.

Tankou moun Matisan, Site soley, Raboto, Sent Elèn, La Fosèt. Men tankou moun Pegivil, Boutilye, Tijo, Bòd, Rival, Gabyon, Pasrèn e latriye. Yo nan peyi an tou. Nou tout nan peyi an.

N ap viv nan yon peyi klwazonnen, fraktire, kote nou pa pran tan pou nou rankontre tout bon vre. Sa vle di, moun ki gen lajan yo rete ansanm, sa ki pòv yo rete ansanm, peyizan rete ak peyizan, ouvriye ak ouvriye, sektè prive ak sektè prive, dyaspora ak dyaspora, etidyan ak etidyan, elatriye. Peyi an pa brase ase, li pa melanje ase, pa gen ase deba serye ant dives sektè pou yo echanje, pou yo diskite, pou yo rive fè konpwomi. Sa vle di, dekouvri enterè chak genyen, lè fini aksepte pèdi ti kras pou tout moun ganyen. Se sa konpwomi an ye. Se yon demach ki esansyèl e se li menm sèl ki ka rive kreye vre inite an. Se li menm tou ki baz demokrasi an.

Inite vle di vire do bay eritaj kolonyal n ap trennen dèyè nou san nou pa mete l an kesyon, pou nou sispann gade dèyè selman men pou nou gade peyi an ak je 21èm syèk la.

Inite vle di gade peyi an byen. Aprann istwa l, kilti l, jeyografi l. Inite vle di, voye yon je sou Repiblik Dominiken, vwazen nou. Istwa nou mare ansanm e se sèlman si nou rive lonje men bay lòt nan yon abrazo fratènèl, san pyèj, san rankin, na rive konstwi istwa n ansanm pou lavni toulede peyi yo.

Inite vle di, pran ka jèn yo. Kelkilanswa kote yo ye, nan peyi an oubyen nan peyi etranje. Eseye konnen sa ki nan kè yo. Valorize savwa yo ak savwa fè yo. Fè plas pou yo paske se yo menm ki avni peyi an. Trase model pou yo, pa kite yo kwè peyi an pa gen moun ki gen valè, peyi an se agranman ak malfèktè sèlman ki ladann. Montre yo bote peyi nou an pou yo gen espwa sa ka chanje paske sa ka chanje.

Inite vle di fè fanm yo konfyans. Se yo ki bay lavi, se yo ki garanti lavi, edikasyon, lasante, travay andedan kay tankou deyò kay.

Inite vle di kwè nan lasyans ak teknik, sa vle di nan edikasyon ti moun yo, pou depi byen bonè yo konprann lanati, yo aprann viv ansanm, sosyalize ansanm, konstwui konfyans.

Inite vle di kwè sifizamman nan peyi an pou vin envesti. Pou vin mete pwòp lajan pa w, fè l fè pitit, peye taks ou, swiv sa lalwa di. Paske inite vle di tou rete nan legalite.

Peyi an rive nan yon kalfou. Yon kalfou kat chemen. Se nou menm ki pou konnen ki wout n ap pran. Opòtinite yo devan nou. Se nou menm ki pou konnen si n ap kite yo pase oubyen èske n ap pran yo pou devlopman peyi an. Prezidan Clinton la avè n jodi an. Kelkilanswa sa moun ap di deyò an, se nou ki pou konnen kouman pou prezans li pote sa ki byen, sa ki valab pou peyi a.

Kwak gen anpil pwoblèm ki pou regle, peyi nou an ofri anpil pèspektiv pou envestisman. Si ansanm, antreprenè ayisyen mete ak antreprenè etranje, anpil djòb kapab kreye nan peyi an. Jounen jodi an, kreye djòb se yon priyorite tankou konbat frajilite anviwonmantal peyi an se yon priyorite.

Gouvènman an, anba lidèship Prezidan Preval, angaje nan yon plan devlopman ekonomik nou te prezante nan Konferans Bayè yo an avril ki sot pase an. Gen gwo travay k ap fèt nan agrikilti, nan wout, nan elektrisite, nan prevansyon dezas, nan edikasyon, sante, ak nan kreye meyè kondisyon pou klima envestiman an, sa vle di kontinye travay sou sekirite ak kad legal la. Nou tout konnen peyi Kanada, peyi Etazini, peyi Lespay rive chanje “travel advisory yo” an favè peyi an.

Anpil travay fèt pou nou te ka rive anile yon gwo pati nan dèt peyi an genyen bò kote enstans entènasyonal yo. Se konsa, nan mwa jen ki sot pase a, 1.2 milya dola efase sou dèt peyi an. Se te yon gwo defi paske te gen anpil kondisyon pou sa te fèt, men nou rive fè l. Men l ap rete difisil pou frennen wout dezòd nou pran depi plis pase 50 lane nan peyi an. Tout bezwen yo rive sou nou an menm tan, se poutèt sa, se sèlman si nou pran konsyans enpòtans dyalòg Prezidan Preval ap pale tout tan an, na rive angaje n vreman nan konstwi peyi an.

Pou fini, anpil moun ap mande, « men ki sa Premye Minis sa fè nan peyi an, kòmkwa se pale sèlman li konn pale ». Se opinion anpil moun. Men Premye Minis lan pa gen pou l fè. Li gen pou l fè yo fè. Se li menm ki chèf okès gouvènman an. Se li menm ki pou bay direksyon epi kowòdone aksyon gouvèman an.

Sa vle di, lè m chita ak Minis Agrikilti an pou nou gade ki jan pou nou amelyore pwodiksyon lokal la epi nou deside sou yon aksyon Sen Rafayèl pa egzanp, se aksyon gouvènman an.

Lè m chita ak Minis TPTC an pou nou gade kòman nou kapab konstwi Pon sou rivyè Limit ki pou premye fwa pral relye Dondon ak Sen Rafayèl, se aksyon gouvènman an.

Lè m chita ak Minis Sante Piblik lan pou nou gade kouman pou nou amelyore sitiyasyon Sanatoryòm ak Lopital Jeneral, se sa k ap fèt kounye an e nan semenn lan m pral vizite 2 lopital sa yo plis lopital Lapè sou Dèlma. Se aksyon gouvènman an.

Lè nan CSPN (Conseil Supérieur de la Police Nationale) m chita ak Minis Jistis lan, ak chèf Polis la, pou nou planifye kouvèti polisyè pou peyi an, pou nou planifye konstriksyon komisarya ak prizon, se aksyon gouvènman an.

Lè m al nan fowèm Minis Jenès, Espò ak Aksyon sivik lan ak fè pou mobilize jèn yo sou politik jenès lan, se aksyon gouvènman an.

Lè m chita ak Minis Jistis lan pou nou planifye kouman pou chak grenn ayisyen, chak grenn ayisyèn andedan peyi an tankou aletranje espesalman nan batey yo, gen yon idandite, yon eta sivil, e se sou sa n ap travay, se aksyon gouvènman an.

E tankou nou wè tou, tout sa se INITE an tou. Se koyezyon gouvènmantal, se solidarite aksyon gouvènman an. Prensip mwen te afime depi nan Deklarasyon Politik Jeneral mwen an devan Palman an.

Se vre Premye Minis lan kapab deside sou kèk aksyon ki make pasaj li espesyalman. M déjà kòmanse. Al gade travay ki fèt Sen Lwi di Sid nan rekonstwi baraj Grenodyè siklòn Gòdon te kraze e ki rete 15 lane san repare. Travay sa pral pèmèt irige plis pase 700 kawo tè nan plèn Sen Lwi di Sid. Sa se aksyon dirèk Premye Minis lan. Konsa tou, ak Minis Kilti ak Kominikasyon, m te pèmèt reamenaje twa gwo lakou nan Latibonit yo : Soukri, Souvnans ak Lakou Badyo. Se yon bèl travay ki fèt nan wo lye Senbolik tradisyon kiltirèl Ayisyen yo.

Dòt aksyon konsa va rete pou peyi an lè m fin ale, apre esperyans m ap fè jounen jodi an nan tèt gouvènman an.

I would like to say just a few words in English for all the friends of Haiti who attended this Congress. Thank you for your support in favor of the Haitian people, thank you for your trust in our capacity to build our present and envision our future. This congress was launched under an important banner : Unity. It is a challenge indeed, but together we can achieve that goal.

Sa m ta swete pou m fini. Se yè swa m rive pou m asiste kloti Kongrè an. Tout moun ki pase 3 jou yo isit lan, di m kouman deba yo te enteresan, kouman bèl pawòl tonbe nan chak atelye ki òganize yo. M ta swete se pa pawòl sèlman ki di, se pa pale mèt la sèlman ki fèt. Men okontrè, pawòl sa yo mennen nou an aksyon. Aksyon an favè peyi an, aksyon an favè pèp Ayisyen, aksyon nan tèt kole ak gouvènman an ki li menm, bò pa l sèlman, pa gen tout mwayen nan men l pou l koresponn ak tout bezwen pèp la ki anpil e ki merite jwenn solisyon ki dirab.

M swete rezolisyon yo ap mennen nan desizyon sa yo, yon fason pou nou bay mo Inite sa tout sans li, pou nou rejwenn fyète nou kòm pèp.

Mèsi.