lundi 28 mai 2012

Québec/ Hausse des droits de scolarité/ Ce qui gêne dans le budget du gouvernement

Par Dr. Pierre Montès
LCDP-Politique.- Mise à jour 28 mai 2012, 17h45
Une image parle mieux que mille mots.
Les deux graphiques suivants sont tirés du budget 2011-2012 du gouvernement du Québec.

Le graphique 11 montre les revenus globaux des universités en 2008-2009:
  1. Contribution du gouvernement du Québec: 54,0%.
  2. Contribution du gouvernement fédéral: 14,0%.
  3. Contribution des étudiants: 12,7%.
  4. Dons et legs: 3,1%.
  5. Autres sources de revenus: 16,2% .
Le graphique 12 montre ce que seront les revenus globaux des universités en 2016-2017:
  1. Contribution du gouvernement du Québec: 51,4%.
  2. Contribution du gouvernement fédéral: 12,0%.
  3. Contribution des étudiants: 16,3%.
  4. Dons et legs: 3,4%.
  5. Autres sources de revenus: 16,3%





On voit que les deux paliers de gouvernement réduisent de 4,6 points de pourcentage leurs contributions dans le financement des universités, tandis que les étudiants voient leurs contributions augmenter de 4,2 points de pourcentage. C'est une chose qui gêne. Et le gouvernement du Québec doit tout faire pour corriger cette situation qu'il a lui même créée.

lundi 21 mai 2012

Élections présidentielles en République dominicaine/ Danilo Medina est élu.

Par Dr. Pierre Montès

Le nouveau président dominicain élu dès le premier tour hier dimanche 20 mai 2012 est Danilo Medina du Parti de la Libération Dominicaine (Partido de la Liberación Dominicana, PLD). Le parti du Président sortant, Leonel Fernandez, garde donc le pouvoir.

En effet, selon les résultats compilés jusqu'à maintenant et rendus publics par la junte électorale (1), Danilo Medina aurait obtenu 2 090 574 voix (51,2%), tandis que son plus proche rival, Hipòlito Mejìa du Parti Revolutionnaire Dominicain (Partido Revolutionario Dominicano, PRD) aurait mordu la poussière avec 1 919 877 voix (47,0%).

Les autres candidats qui étaient en lice auraient obtenu les résultats suivants:

Guillermo Moreno, Alliance Pays (Alianza País, ALPAIS): 55 191 voix (1.35%);

Max Puig, Alliance pour la Démocratie (Alianza por la Democracia, APD): 4 603 voix (0.11%);

Julián Serulle, Front Large (Frente Amplio, FRENTE): 5 771 voix (0,14%);

Eduardo Estrella, Dominicains pour le Changement (Dominicanos por el Cambio, DXC): 7 995 voix (0,20%).

Ces résultats partiels mais irreversibles résultent du traitement des données de 13 112 bureaux électoraux (90,62%), soit 4 116 430 votes valides et 32 999 votes nuls (2).


Le nouveau Président dominicain, Danilo Medina (1951), est un premier de classe (3). Il est ingénieur chimiste de formation (diplômé en 1978). Il a obtenu une licence en économie (1984). Son parti, le PLD, est de tendance libérale.

Le programme du PLD est accessible au lien suivant: diariolibre.com/Programme PLD, 60 pages.

Le programme du PLD propose la lutte contre la pauvreté et l'extrême pauvreté, propose de maintenir une croissance moyenne du PIB de 4,5% par année, promet de créer 400 000 nouveaux emplois, il propose l'égalité des genre dans ces nouveaux emplois.


Le candidat défait, Hipolito Mejìa (1941) est un agronome de formation (4). Il fut élu Président de la République dominicaine aux élections de 2000 pour le parti PRD où il avait battu Danilo Medina.


Le programme du PRD est accessible au lien suivant: diariolibre.com/Programme PRD, 599 pages.
Le programme du parti de Mejìa proposait d'appliquer une politique fiscale d'austérité qui permettrait de réduire le poids de la dette publique dominicaine à 35% du PIB à la fin de la période 2012-2016.

On peut donc voir une certaine similitude entre ce qui s'est passé en France aux dernières élections et ce qui se passe maintenant en République dominicaine: (Hollande vs. Sarkozy; Medina vs. Mejìa). Comme François Hollande, Danilo Medina met la croissance avant l'austérité.

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(1) diariolibre.com, séptimo boletìn, 21 mai 2012.
(2) Pour une mise à jour des résultats, cliquez sur le lien suivant: Junta Central Electoral / elecciones 2012.
(3) Biografìa de Danilo Medina, diariolibre.com, 1er avril 2012 ; voir aussi, wikipedia/Danilo Medina.
(4) Biografìa de Hipolito Mejìa, diariolibre.com, 1er avril 2012 ; voir aussi, wikipedia/Hipolito Mejìa Dominguez.

dimanche 20 mai 2012

LE DISCOURS DU SIECLE !


Par Emmanuelle Gilles
Source: page facebook d'Emmanuelle Gilles, 20 mai 2012


Le message de Madame Michaelle Jean est pour moi le discours du siècle. Je l’ai lu et relu avec beaucoup d’attention et de satisfaction. Je découvre Madame Michaele Jean à travers ce texte et en guise de réponse, je lui en remercie et lui présente mes compliments.

Le message est poignant et fort ! Les vérités qui y transpirent devraient nous permettre de porter plus haut la réflexion sur notre pays plutôt que faire ressortir des rages de dents pour la plupart. Elle dit bien! Elle dit vrai! C’est l’essentiel. Mme Jean peut se passer des critiques acerbes de ceux qui militent en cyber-espace alors qu’elle œuvre souvent sur le terrain pour nous apporter son support et partager son expérience. Je salue son courage de pouvoir nous cracher en plein visage les vérités que nous désavouons tous les jours. Est-ce pourquoi nous tardons à démarrer! Ce qui m’échappe, c’est qu’à la rigueur, on peut avoir des réserves sur un ou plusieurs points, mais comment ne pas admettre la pertinence des autres points à travers une analyse saine et constructive ? Lucas Martin a écrit : « Quel est le rapport entre la vérité et la politique ? « Dire la vérité » constitue-t-il par soi-même une action politique ? « Il n'a jamais fait de doute pour personne, que la vérité et la politique sont en assez mauvais termes, et nul, autant que je sache, n'a jamais compté la bonne foi au nombre des vertus politiques » La vérité est-elle donc impuissante dans la sphère de la politique, et cette dernière toujours destinée au mensonge et à la tromperie? »



J'ai lu les divers commentaires des internautes, signe que nous n'avons toujours pas appris que l'heure comme Madame Jean l’a dit, est assez grave. Nous continuons de fonctionner à reculons et dans le mensonge. Haïti est plus que jamais considérée comme un Etat en faillite. En lisant le texte de Madame Jean, je n'ai vu aucune tendance politique partisane, je vois une femme indignée qui rend compte de son pronostic de la situation de son pays et qui déclenche un plaidoyer pour le sauvetage de la nation. Dans ce message, j’entrevois un tout dernier cri en faveur de la raison ! Lorsqu’elle écrit « Le monde entier assiste, sans plus d’illusion, au spectacle désolant des impasses politiques haïtiennes qui se succèdent à coup de rivalités partisanes et stériles », n’est-ce pas vrai ? Et il me semble qu’aucun des acteurs et des spectateurs sont préoccupés par l’image que l’on projette au monde entier. Ceux qui sont indignés par les déclarations de Madame Jean doivent s’indigner davantage qu’Haïti n’arrive pas à produire suffisamment pour nourrir sa population, que des enfants pauvres pataugent dans la boue comme des petits animaux sous les regards indifférents de nos compatriotes, et j’en passe ! Si le monde nous regarde c’est parce qu’à chaque catastrophe, c’est le monde qui vient nous secourir. On l’a vu durant le cyclone Jeanne et on l’a vu après le séisme et on l’a vu aussi avec les casques bleus lorsqu’on n’avait ni armée et ni une institution policière fiable.

Faut-il que nous entendions uniquement des discours compassionnels vis-à-vis d’Haïti lorsque les Haïtiens créent eux-mêmes des situations qui font pitié. Depuis le séisme nous attirons l’humanitaire et non pas le respect. Nous continuons à compter sur les milliards promis au point que même notre palais national ne peut être reconstruit sans l’aide internationale. Nous attendons la manne du ciel par le biais de l’international et nous les fustigeons pour leur ingérence. Ce sont ces mêmes internationaux qui découvrent nos richesses minières sous nos riches sols tandis que nous rouspétons à n’en plus finir en perdant du temps. Les discussions oiseuses effectivement sur la double nationalité ont pris une place si importante qu’on oublie que 80% de la population est au chômage, tandis que de grands pays émergeants font appel à l’expertise de leurs ressortissants à l’extérieur pour contribuer à leur développement. Normalement, une enquête doit se faire discrètement et sans avoir à galvauder toutes nos énergies autour d’un seul sujet pendant des mois avant de détenir des preuves. On se demande s’il n’y a pas une velléité de vouloir délibérément reculer en arrière chez certains. On n’y comprend rien. Un simple amendement constitutionnel tenant compte des obstacles auraient rendu service au pays dans un proche futur. Qui sacrifierait leurs intérêts propres pour ceux de la nation ? Nous avons bien constaté le rôle macabre joué par de nombreux et influents parlementaires. Il est pour le moins regrettable que nous autres Haïtiens, au lieu de suivre le rythme de l’avancement du monde pour au moins y trouver une place, nous aurons choisi de tituber pour mieux nous enfoncer. Il aurait été mieux que nos politiciens eussent concentré des efforts sur la recherche scientifique et sur des inventaires de nos ressources naturelles afin de mieux planifier notre économie. Comme préoccupation pressante, nous devrions asseoir une main d’œuvre qualifiée pour travailler l’or et les autres minéraux qui dorénavant doivent constituer notre capital économique de base. Un investissement à cet égard s’avère d’une extrême importance. Qu’y a-t-il de nouveau ? Les regards sur nous n’ont pas changé, nous restons sensiblement les mêmes peuples avec les mêmes maux depuis bien longtemps. Dans l’ouvrage de Jean Daniel Rainhorn publié récemment, j’ai lu « Est-ce un tabou d’envisager de manière critique la responsabilité des hommes politiques et des partis haïtiens ? Est-ce qu’on ne peut pas pointer du doigt l’incompétence coupable de l’ancien président René Préval ? Fallait-il attendre les révélations de WikiLeaks pour décrire ses faiblesses ?

Avec le nouveau président Michel Martelly, les Haïtiens ne sont sans doute pas sortis de l’impasse politique. Alors, quel est le sens de dénoncer la mise sous tutelle du pays, si on glisse sur la défaillance de l’Etat et si on tait l’irresponsabilité des politiciens ? »

Le discours de Madame Michaële Jean est juste et reflète parfaitement la réalité de notre pays. Ceux qui la critiquent sont ceux qui ont des difficultés à accepter leurs tristes vérités, ceux qui n’ont aucune compréhension des enjeux politiques de ce pays ni non plus le rôle de Madame Jean en qualité de Gouverneure du Canada. C’était un honneur d’abord que l’une des nôtres ait occupé ce poste prestigieux dans un pays étranger alors qu’on lui aurait non seulement décliné cette chance dans son propre pays mais l’avilir. Est-ce pourquoi nous avons Michel Martelly, le musicien au pouvoir! Il est temps que nous posions les vrais problèmes, en particulier une explication à la hargne que nous affichons souvent contre les grandes têtes de notre pays, nos réactions face à l’objectivité et finalement notre haine pour tous ceux que nous jugeons et condamnons par manque d’intolérance et d’esprit de fraternité. Je termine avec cette phrase de Jean-Daniel Rainhorn « Réinventer Haïti suppose de réinventer la politique. Et pour ce faire, il faut commencer par décrypter la politique réellement existante en Haïti, sans complaisance ni paternalisme. »

UN GRAND BRAVO POUR CE MESSAGE HISTORIQUE DE MICHAELE JEAN !

La vérité blesse mais elle nous permet de jeter un regard sur nous afin d’avancer !

Michaëlle Jean se fâche

Source: radiokiskeya.com, 15 mai 2012

Haïti agonise, le pays est à bout de souffle, à bout de tout, selon l’ex-gouverneure générale du Canada. Il est plus que temps de redresser la barque. "La Nation n’est pas immortelle" prédit Mme Jean.
Radio Kiskeya

***

Ottawa, 14 mai 2012

Déclaration de la très honorable Michaëlle Jean devant l’impasse politique qui perdure en Haïti.

De notre entière responsabilité.

L’heure est grave. La Nation n’est pas immortelle, elle agonise. Le pays est à bout de souffle, à bout de tout. Le monde entier assiste, sans plus d’illusion, au spectacle désolant des impasses politiques haïtiennes qui se succèdent à coup de rivalités partisanes et stériles, d’inquisition sur des questions insensées comme celle de la double nationalité, alors qu’Haïti a besoin du concours de toutes ses filles et de tous ses fils, de les voir répondre à l’appel des aïeux, si souvent sublimé, mais si peu suivi, devenu lettres mortes : "l’union fait la force !" De l’union nous n’avons que faire, nous lui préférons la division et les affrontements sans fin. Tant et si bien, que nous n’avons pour force que celle d’enfoncer davantage notre terre et toute une population dans la précarité, l’abjecte pauvreté, la misère, le désarroi.

Il m’arrive, je l’avoue, d’avoir honte de cette pitoyable trahison de nos exploits et de nos conquêtes d’antan. Trahison de nos aspirations les plus nobles à la liberté, l’égalité et la fraternité. Trahison de nos rêves les plus grands de briser toutes les chaînes.

J’ai mal à mon cœur d’Haïtienne d’être interpellée par ceux, sourire en coin, qui tirent la ligne et ne voient plus en Haïti qu’un pays foutu, déliquescent, sans boussole, sans État, sans avenir, un tronc pourri, un monde de corruption et, certains n’hésitent pas à le dire, d’incapables.

J’assistais récemment à une table ronde où le verdict à propos d’Haïti était impitoyable, tant la situation bloquée des derniers mois est accablante. Voir des élus déterminés non pas à se retrousser les manches, mais à sacrifier l’intérêt de l’ensemble sur l’autel de l’obstruction systématique, sans retenue, sans foi ni loi, est insoutenable. L’exercice perdure et il est d’une cruelle irresponsabilité. Ce désordre assassine un pays et le plonge dans les ténèbres, dans une confusion telle que des esprits nostalgiques se prennent à regretter l’ordre des anciennes dictatures.

Le mouvement violent des plaques tectoniques n’est rien à côté. On aurait cru cette catastrophe, sans commune mesure, capable de rappeler à la raison et à la discipline.
On espérait un sursaut d’humanité, un pas décisif vers une éthique du partage. Chassez le naturel, il revient au galop. L’équipée est bien relancée dans la médiocrité. Car médiocres nous sommes si nous ne nous ressaisissons pas. Médiocres, si nous n’arrivons pas à réaliser l’unité nécessaire et à mettre de côté l’égoïsme et nos intérêts particuliers. Médiocres, si nous refusons le dialogue et le compromis historique salutaire au nom du bien commun, du pays à refonder, d’une Haïti nouvelle à créer.

Médiocres, si nous restons englués dans l’indifférence chronique et la fuite en avant qui nous caractérisent devant l’échec qui pourtant crève cruellement les yeux à chaque carrefour. Médiocres, dans notre manque d’audace, de courage et de cohérence. Médiocres, dans notre complaisance, notre contentement aveugle, et notre fatalisme alors qu’il faut de toute urgence, ensemble, redoubler d’efforts. Médiocres, face à la jeunesse en mal de modèles à suivre et d’opportunités, pour le présent comme pour l’avenir.

Pourtant, il pourrait en être autrement. Nous pourrions montrer ce dont nous sommes capables, cesser de renaître du désespoir, faire preuve de vision, créer de toute notre énergie, de tous nos cœurs et nos cerveaux volontaires, l’espoir. Encore faut-il que nous le voulions. La volonté collective nous fait défaut, elle n’est toujours pas au rendez-vous. Autrement, nous investirions tout pour un gouvernement au plus vite constitué ; un État viable ; des institutions fortes ; une fonction publique remembrée et compétente ; un accès universel à des services de santé sur tout le territoire ; des écoles et des programmes de qualité avec des maîtres formés ; une université d’État remise sur les rails avec un campus dans le Nord à démarrer et d’autres à construire dans chaque région du pays ; un système de justice accessible, efficace, indépendant et fiable ; une police nationale professionnelle capable de garantir la sécurité des lieux, des personnes et des frontières et de participer au développement ; des collectivités plus fortes qui participent de manière décentralisée à la croissance locale, régionale et nationale ; des organisations de la société civile incluses dans le mouvement de relève et impliquées dans la recherche de solutions aux problèmes affligeants ; une économie diversifiée pour un redressement de la production nationale et la création d’emplois, de leviers et de niches sur tout le territoire ; l’agriculture priorisée, la pêche et les métiers de la mer organisés ; l’entreprenariat facilité ; des lois, des règles, des codes édictés pour la sécurité publique et pour mettre fin au chaos général, à l’incurie dangereusement mortifère ; une politique énergétique et de reboisement innovatrice ; la propreté et la salubrité partout pour notre plus grande fierté, notre intégrité et notre sens de la dignité ; des citoyennes et des citoyens dont on reconnait les droits et libertés, mais qui sont aussi conscients de leurs devoirs.

Il y a exactement un an, un président démocratiquement élu passait la cocarde à un autre, légitimement choisi lui aussi par la voie des urnes. Le nouveau président de la République n’aura pas eu la partie facile pour former un gouvernement et le consolider, tant le terrain est miné. Que l’on comprenne qu’empêcher, retarder la formation d’un gouvernement est pur sabotage, irresponsable et suicidaire. Le temps est compté, chaque jour, chaque mois dans l’impasse est un coup de massue asséné à la nation. Le monde nous regarde non plus désolé, mais décontenancé face à un tel bourbier politique totalement déshonorant. Sans gouvernement, le pays, déjà au bord du précipice, ne se relèvera pas, tous les efforts seront engloutis.

Le pays c’est nous, chacune et chacun d’entre nous. Sa réussite dépend aussi de nous.
Je dis « nous », ne cherchant pas à m’extraire du destin de la terre qui m’a vue naître.
Il est de notre entière responsabilité de montrer ce que nous sommes vraiment capables d’accomplir.

Michaëlle Jean

vendredi 18 mai 2012

Haïti / 18 mai 2012 avec la MINUSTAH ? Non ! - Avec les FADH ? Oui !

Par Dr. Pierre Montès

Aujourd'hui, 18 mai 2012, c'est l'anniversaire de la création du drapeau de l'Armée indigène qui luttait contre les forces esclavagistes à Saint-Domingue.

Le drapeau fut créé le 18 mai 1803 à l'Arcahaie par l'Armée indigène sous le commandement du Général Jean-Jacques Dessalines. Ce dernier allait amener ses troupes d'anciens esclaves et de mulâtres affranchis vers la victoire finale sur l'Armée française, le 18 novembre 1803.

Aucun haïtien ne peut concevoir son pays, Haïti, sans son Armée, sans son Armée indigène.

Si vous voulez qu'Haïti reste occupée par une Armée étrangère, la MINUSTAH, opposez-vous à la remise sur pied des FADH.

Si au contraire vous voulez vous affranchir de l'Armée étrangère, la MINUSTAH, exigez du Président Michel Martelly la remise sur pied des FADH: il posera cet acte politique et historique qui lui permettra d'inscrire un sixème E parmi ses priorités, et, en créole s'il vous plaît: "ENDÉPANDANS POLITIK" (En créole "EN" se prononce comme "IN" en français.).

Puisque le budget semble constituer l'obstacle principal, selon ceux qui sont contre le rétablissement des FADH modernisées, j''ai proposé dans un récent article (1) de recourir à la méthode du Général Christophe pour qu'Haïti soit capable de remettre seule, immédiatement, et, à coût initial nul, les forces armées (FADH).

Il s'agirait, sans diminuer la qualité des services offerts par la Police nationale actuelle (PNH), de la diviser en deux parties distinctes et indépendantes. L'une des parties formerait la PNH dans sa structure actuelle, l'autre partie constituerait, sous un commandement nouveau et distinct,  les nouvelles et modernes Forces Armées d'Haïti (FADH). On adjoindrait aux nouvelles FADH les membres des anciennes FADH qui n'ont pas encore atteint l'âge de la retraite.

Les policiers de la PNH qui seraient reconvertis en militaires des nouvelles FADH, conserveraient le salaire qu'ils ont déjà dans la PNH actuelle; ce salaire serait transféré de la PNH actuelle vers les nouvelles FADH et serait administré par les nouvelles FADH.  C'est clair comme l'eau de roche. Le budget, les effectifs et les équipements tant de la PHN réaménagée que des nouvelles FADH seraient augmentés avec le temps selon les besoins et les moyens qui seront disponibles.

Je parie que les policiers de la PNH actuelle seraient en très grand nombre à vouloir passer sous le commandement des nouvelles FADH. Le nombre de policiers qui seraient admis à passer de la PNH actuelle aux nouvelles FADH serait déterminé de manière que l'effectif réduit de la PNH lui permette d'offrir à la population les mêmes services avec la même qualité qu'avant: c'est en cela que consiste ce que j'appelle la méthode Christophe que chaque haïtien connaît bien d'ailleurs. À titre d'exemples, si la PNH dispose en 2012 de 12 000 policiers (2), on réduirait ce nombre à 8 000; les 4 000 policiers retirés de la PNH seraient transférés avec leur salaire aux nouvelles FADH. Si au contraire la PNH dispose en 2012 de 9 000 policiers, on réduirait ce nombre à 6 000; les 3 000 policiers retirés de la PNH seraient transférés avec leur salaire aux nouvelles FADH.

De plus, un certain nombre d'ingénieurs, de médecins, d'avocats et d'autres professionnels qui travaillent actuellement dans certains ministères et certains organismes étatiques seraient transférés avec leur salaire aux nouvelles FADH pour constituer le noyau de départ des professionnels et des techniciens spécialisés des nouvelles FADH.

En plus de protéger les côtes, la frontière et l'espace aérien d'Haïti, les FADH seraient affectées à des tâches de développement et de reconstruction du pays.

Le 18 mai 2012, fête du drapeau en Haïti, est le jour tout indiqué pour relancer la question de la remise sur pied des FADH.

Président Martelly, ça presse, les FADH. Je sais que vous le savez bien. Allez-y! L'ENDÉPANDANS POLITIK passe par la présence permanente des FADH sur le terrain en lieu et place de la MINUSTAH.

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(1) Haïti: Remettre l'Armée sur pied, LCDP-Politique.
(2) Police nationale d'Haïti (PNH), Wikipédia.

mercredi 16 mai 2012

France / Neuf Elections Présidentielles à Deux Tours entre 1965 et 2012.

Par Dr. Pierre Montès

Nous avons compilé ci-après les résultats des deux tours des élections présidentielles en France de 1965 à 2012.

La dernière colonne du tableau contient un facteur que j'ai nommé alpha en 2011 (*). On suppose que les électeurs qui ont voté pour chacun des deux candidats arrivés en tête au premier tour, ont encore voté pour le même candidat au second tour (c'est-à-dire, dans les mêmes proportions). On cherche, sous cette hypothèse, à évaluer comment les autres électeurs du premier tour auraient voté au second tour. Le facteur alpha exprime quantitativement le vote de ces électeurs dont le candidat a perdu au premier tour.

Le facteur alpha exprime donc, pour un candidat donné (1er ou 2e au premier tour), la proportion des électeurs qui ont voté pour lui au second tour et qui n'avaient pas voté pour les deux premiers candidats au premier tour.

Aux élections du 6 mai dernier, on voit que le facteur alpha  était de 0,52 pour François Hollande et de 0,48 pour Nicolas Sarkozy. Ces facteurs alpha, dans ces élections-ci, ressemblent aux résultats du second tour dans pour l'ensemble des électeurs: François Hollande 51,6%, Nicolas Sarkozy 48,4% .

Le second tour Jacques Chirac contre Jean-Marie Le Pen demeure une exception (qui était prévisible) dans l'histoire des seconds tours en France. En effet, dans ce cas précis, le facteur alpha pour Chirac s'était établi à 0,985, tandis qu'il n'était que de 0,015 pour Le Pen. Cela signifierait que Le Pen, au second tour, n'aurait pas réussi à gagner le vote d'électeurs qui n'avaient pas voté pour lui au premier tour. 



Tableau des résultats de neuf élections présidentelles en France (1965-2012).

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(*) Haïti - Élections 2010-2011, LCDP-Politique, 9 avril 2011.


lundi 14 mai 2012

Sarkozy-Hollande : une passation des pouvoirs tout en "sobriété"

Par Arnaud Leparmentier, David Revault d'Allonnes et Thomas Wieder
Source: lemonde.fr, 14 mai 2012

Entre le président entrant et le sortant, rendez-vous a été pris mardi 15 mai à 10 heures pour un entretien de vingt minutes au cours duquel, après avoir accueilli François Hollande, Nicolas Sarkozy évoquera avec lui quelques dossiers stratégiques.


Pour lire la suite dans le journal Le Monde, cliquez ici.

dimanche 13 mai 2012

Haïti/ Michèle Pierre-Louis, ex-Première ministre, critique le peu d'efforts de la communauté internationale dans la reconstruction.

Michèle Pierre-Louis, ex-première ministre d'Haïti.
Photo: Radio-Canada, mai 2012



Selon Madame Michèle Pierre-Louis, il est difficile de constater les efforts de reconstruction à Port-au-Prince aujourd'hui. Elle reproche à la communauté internationale de ne pas investir dans les institutions étatiques haïtiennes et de laisser le gouvernement du pays dans un état de faiblesse constant.

Cliquez sur le lien suivant pour prendre connaissance davantage de son intervention:

Haïti: Remettre l'Armée sur pied

Par Dr. Pierre Montès

Je ne serai pas long.

Si j'étais président de la République j'aurais remis immédiatement en fonction les FADH.

Comment ?

Je m'inspirerais de la méthode du Général progressiste Henri Christophe.

En quoi consiste cette méthode ?

Quand 100 soldats ne pouvaient faire un travail, on rapporte que Christophe demandait et obtenait que 50 d'entre eux seulement fissent le travail que les 100 soldats n'étaient pas capables de faire.

En d'autres termes, si j'étais président aujourd'hui, j'aurais divisé la Police nationale (PNH) en deux parties distinctes et indépendantes. L'une des parties constituerait la PNH dans sa structure actuelle, l'autre partie serait placée sous un commandement distinct sous le nom de Forces Armées d'Haïti (FADH) et serait entrainée en conséquence.

Le budget actuel de la PNH serait alors scindé en deux: une partie serait allouée à la PNH dont l'effectif aurait été réduit dans cette opération, l'autre partie irait à la nouvelle FADH.

Une telle opération à coût nul serait acceptable pour et acceptée par les amis d'Haïti et les haïtiens eux-mêmes.

Par la suite, les effectifs des deux forces indépendantes augmenteraient avec le temps selon les besoins et selon les fonds disponibles.

« S'ils étaient l'Armée, ils m'obéiraient »

Compte-rendu d'une entrevue accordée par le Président Michel Martelly aux journalistes Frantz Duval et Robenson Geffrard,
Compte-rendu réalisé par ces mêmes journalistes.
Source: lenouvelliste.com, 10 mai 2012

Jamais le président de la République n'a été aussi tranchant sur le dossier des civils armés. Ils seront obligés de quitter les camps qu'ils occupent à travers le pays, a déclaré Michel Martelly. D'ailleurs, ce désordre provoqué par des bandes armées retarde le plan présidentiel pour la nouvelle force. Il a fait savoir qu'il va se concentrer maintenant sur le renforcement de la police nationale.

Haïti: Ils n'ont plus le choix. Ils doivent partir. Les hommes en treillis ont eux-mêmes compliqué leur situation en refusant de respecter les ordres du président de la République. Michel Martelly est fâché contre eux. « Si effectivement c'était l'armée, ils obéiraient, parce que le président de la République est le chef suprême de l'armée », a-t-il martelé dans une interview accordée, jeudi, au Nouvelliste.

Pour le chef de l'Etat, le comportement des civils armés le met dans une position de faiblesse. « Je ne parlerai pas de l'armée tant qu'ils ne quitteront pas les camps qu'ils occupent. Et, qu'ils le veuillent ou non, ils seront obligés de partir. C'est le désordre et le chaos... » Le locataire du palais national estime que l'agissement de ces hommes et femmes en treillis fait plus de mal que de bien à leurs revendications. Ils ne font que retarder le processus de la mise en place d'une armée.

Selon lui, personne ne s'intéresse maintenant à la question de l'armée après le mouvement des militaires démobilisés. « Ils font peur aujourd'hui; ils rappellent aux gens le nombre de coups d'Etat réalisés dans le passé par les FAD'H. Ils prouvent qu'ils n'écoutent personne. Au moins à deux reprises, le président de la République leur a demandé de rentrer chez eux », a rappelé le président.

Un peu partout à travers le pays, ces hommes armés circulent en toute quiétude dans des véhicules en bon état. Une dure réalité pour Michel Martelly. « Il n'y a pas une armée dans les rues. L'armée a été destituée depuis 15 ans à l'époque où on avait formé la police nationale. Aujourd'hui, ces messieurs sont dans les rues parce qu'ils savent que Michel Martelly était favorable à la mise en place d'une armée. Mais Michel Martelly président ne peut pas permettre que des gens qui se réclament de l'armée occupent des camps et demandent un état-major. Non. Au contraire, cela a beaucoup ralenti mon programme », a indiqué le chef de l'Etat.

M. Martelly a souligné que la France avait déjà promis 20 millions de dollars pour la mise sur pied d'une nouvelle force armée. Une somme qui ne sera pas suffisante, mais qui constituera une avancée dans le processus. « Aujourd'hui, je ne peux pas parler d'armée dans aucun pays. On me demandera si c'est ce qu'on voit que je vais former. Le mouvement des militaires démobilisés a saboté mon projet. Je vais continuer la lutte, mais il me prendra plus de temps. Parce que je crois qu'il nous faut une nouvelle force armée et on l'aura », a-t-il soutenu.

Mais pour le moment, il faut attendre. Le président se concentre sur d'autres choses. « Je vais me concentrer pour le moment sur le renforcement de la police nationale. L'erreur des militaires démobilisés, c'est qu'ils ne réalisent pas qu'ils ne sont pas légaux, même si la Constitution reconnait l'existence de l'armée... »

Au début de cette semaine, ces hommes et femmes qui se réclament des Forces Armées d'Haïti (FAD'H) ont entrepris une opération de ramassage de déchets solides, d'immondices en tout genre et de déblayage des voies obstruées par les alluvions.
En outre, au cours de cette semaine, un convoi de militaires démobilisés a été bloqué par une patrouille de militaires uruguayens de la Minustah à l'entrée nord de la ville de Fort-Liberté, au moment où le chef de l'Etat, Joseph Michel Marthelly, s'apprêtait à participer à l'inauguration de l'école professionnelle et technique Don-Bosco.

Venus de la ville frontalière de Ouanaminthe où ils se sont réunis depuis le mois de mars dernier, les ex-FAD'H, en tenue de campagne, voulaient rencontrer le numéro un haïtien pour lui demander, entre autres, la libération de deux des leurs, arrêtés dimanche soir à la capitale.

Entre le chef de la PNH et le président tout va bien maintenant, selon Michel Martelly. Comme pour faire rire, il a indiqué sur un ton ironique que c'est lui qui a guéri la jambe de Mario Andrésol en lui rapportant de voyage une pommade contre les inflammations. « A un certain moment, la communication était difficile pour des raisons que j'ignore jusqu'à présent. L'idée, c'est d'avoir des résultats. Maintenant, nous nous parlons pratiquement tous les jours. Nous sommes d'accord sur tous les dossiers pour avancer », a-t-il dit.