jeudi 19 novembre 2009

QUE FAIRE? Salut les Christophiens!

Par Gérard Bissainthe
Source: Haïti-Nation (14119), Jeudi 19 Novembre 2009, 4 h 36 min 28 s

Le Pouvoir Exécutif actuel (Préval et le PM) a échoué, échoue et échouera toujours.
Le Pouvoir Législatif actuel (Députés et Sénateurs) a échoué, échoue et échouera toujours.

L'erreur de l'opposition est de s'imaginer qu'il suffit de mettre "des gens bien" à la place de Préval et du PM et à la place des Députés et Sénateurs actuels pour sauver le pays.

L'opposition oublie qu'avant d'entrer dans l'Exécutif et le Législatif actuels ceux qui y sont entrés, pris isolément, étaient loin d'être des coquins. Il y avait même parmi eux des gens très bien. L'opposition pense que le pouvoir les a corrompus. Non le pouvoir ne les a pas corrompus. Le système les a ligotés.

Quelque compétents et vertueux que soient ceux qui veulent remplacer le Président, le PM, les Députés et les Sénateurs actuels, une fois entrés dans le "système", ils ne feront pas mieux que le Président, le PM, les Députés et les Sénateurs actuels. Dans ce sens c'est une totale perte de temps d'aller travailler à les changer pour mettre d’autres à leur place.

Mes amis n'aiment pas m'entendre dire: "N'allez pas aux élections." Et pourtant je dois continuer à le dire. Envoyer aujourd’hui le meilleur ou la meilleure d'entre nous au Palais National ou à la Primature ou au Sénat ou à la Chambre, c'est signer son arrêt de mort politique. Il ou elle sera condamné(e) à l’échec. Cela fait plus de cinquante ans que je retourne ce problème dans tous les sens. Je ne vois qu'une solution: changer le "système".

Changer le "système" est une tache titanesque. Comme celle qu'affrontèrent nos pères et qui s'est terminée en 1804. Mais il n'y a pas d'autre issue. Et c'est nous, Haïtiens de l'intérieur et de l'extérieur, tous unis comme les doigts de la main, qui devons le faire. Seuls. Les autres, les Etrangers, quelque proches qu’ils soient de nous et quelque amitié qu’ils nous portent, pourront nous encourager, mais ils ne pourront pas se battre à notre place. Sur le ring il n'y aura que nous face à notre destin. Tenons-nous le pour dit.

J'ai préconisé le Municipalisme. Relisez ce que j'ai écrit là-dessus et que vous retrouverez sur mon site ( www.municipalisme.com ) Si vous avez du temps à perdre pour faire et refaire tout ce qui a jusqu'ici échoué lamentablement et spectaculairement, perdez-le. Moi je n'en ai pas.

Que les lièvres continuent à courir par monts et par vaux, à s'ébaudir à l'ombre de la Minustah en fleurs ou à refaire le pèlerinage ou le chemin de croix des officines étrangères qui ont toutes et chacune depuis toujours une solution pour notre salut. Pendant ce temps les tortues iront à la base du pays et laborieusement, patiemment, pierre par pierre, le reconstruiront en le faisant renaitre de ses cendres. Ceux qui ne peuvent pas aller sur place, ont mille moyens de le faire de loin. Personne n'a d'excuses de ne pas participer. Mais dis-toi bien qu'un seul centime de toi Haïtien vaudra toujours mille fois mieux que mille dollars ou mille euros de l'Etranger. Une seule goutte de ta sueur vaut beaucoup mieux qu'un château d'eau de l'Etranger.

A la question "Que Faire?" ma réponse est
1.- Commencez par vous dire que Haïti peut être sauvée. Donc si vous dites que "La messe est dite pour Haïti", allez ailleurs vous faire cuire un oeuf et fichez-nous la paix. Il y a des pleuroirs pour les démissionnaires.
2.- Ensuite dites-vous que ce sont les Haïtiens et les Haïtiens seuls qui sauveront Haïti. Les Etrangers n'y pourront rien. Si pour vous ce sont les Etrangers qui vont nous sauver, restez avec les Etrangers et fichez-nous la paix.
3.- Ensuite dites-vous que l'Haïtien intrafrontalier et l'Haïtien extrafrontalier sont tous les deux des Haïtiens authentiques et à part entière. Si vous voulez exclure un des deux, pour quelque raison que ce soit, allez encore vous faire voir ailleurs.
4.- Que maintenant les Haïtiens
a.- qui ont foi en Haïti
b.- qui n'attendent le salut que d'eux-mêmes et pas de l'Etranger
c.- qui veulent faire corps avec tous leurs frères Haïtiens de l'intérieur ou de l'extérieur
A.- se regroupent comme des Christophiens pour affronter la bataille qui nous attend ;
B.- qu’ils s'épaulent mutuellement et travaillent ensemble, la main dans la main, sans rancune ni haine pour ceux qui choisissent d'autres chemins.

Economisons nos énergies. 1% pour tenter de convaincre encore ceux qui ont fait d'autres choix. 99% pour mettre ensemble nos énergies et nos centimes. Catel, SPP, Guichard, Onel et vous tous les braves qui depuis longtemps dans vos coeurs êtes des Christophiens, soulevez les masses de la base et avec elles boycottez les élections de la Minustah et avec elles faites vos propres élections à partir des sections communales. C'est ainsi et ainsi seul que nous aurons un Pouvoir à nous Haïtiens et que personne ne pourra nous prendre. Vous me dites: '"C'est difficile." Je vous réponds: "Yes We Can!" L'autre l'a fait. Avec les "grassroots" aussi. Avec les "Ballots" aussi. Des hommes décidés, disait Gandhi, sont capables de braver et de défaire un empire. Ajoutons: sont capables de construire une nation dans du granit.

Mettons sur pied des actions et des opérations pour implémenter le Municipalisme. C'est notre seule issue.

Il est des cas où il faut faire l’impossible, parce que c’est la seule manière de vaincre le fatal.

C’était le cas pour nos pères avant 1804. C’est encore le cas pour nous aujourd’hui où il faut terminer le travail que Christophe a laissé inachevé, de construire la nation haïtienne sur les bases du refus de toute concession sur la Souveraineté Nationale, du refus de toute assistance débilitante et démobilisatrice (Partenaires oui, Assistés non), sur les bases de l’Education et du Travail acharné qui vient à bout de tout.

Salut les Patriotes, les Municipalistes Christophiens !
L’avenir est à nous ! Et, je vous garantis, il sera ensoleillé !

Gérard Bissainthe
18 novembre 2009

vendredi 6 novembre 2009

Histoire du mur de Berlin


Au tout début de novembre 1989, il y a donc vingt ans, je participais à Tempe, en Arizona, à une conférence internationale sur la conception géométrique assistée par ordinateur (CAGD) organisée à l'Université d'État de l'Arizona (ASU) par l'éminent professeur de mathématiques, Robert Barnhill (1).

C'était donc quelques jours avant la chute du «mur de la honte» (9 novembre 1989).

On débattait dans les médias de la réunification des deux Allemagne et ça bougeait vite sur le terrain, en Allemagne. À un étudiant allemand (de l'Ouest) au doctorat en mathématiques qui assistait à la conférence en compagnie de son professeur, Dr. Josef Hoschek, j'ai demandé est-ce qu'il pensait que la réunification des deux Allemagne était une chose possible. Il m'a répondu sans ambages, dans son anglais, que cela était impensable. Cela signifiait pour moi qu'il n'était pas d'accord pour la réunification.

La conférence prit fin le 6 novembre 1989. Revenu à Montréal, en passant par Chicago, j'apprenais, trois jours plus tard, le 9 novembre 1989, la chute du mur de Berlin et la réunification des deux Allemagne. J'ai donc tout de suite pensé à la conversation que j'ai eue avec cet étudiant allemand en Arizona quelques jours auparavant. Je m'imaginais dans quel état il a dû se trouver en apprenant cette nouvelle. Il devait y avoir, à l'époque, beaucoup d'allemands de l'Ouest qui furent du même avis que cet étudiant.

Pour lire l'histoire du mur en français, cliquez sur: mur de Berlin, ou en anglais, cliquez sur Berlin wall.
_______________
(1) À cette conférence, j'ai eu l'occasion de rencontrer des mathématiciens parmi lesquels, je cite de mémoire: Josef Hoschek, Philip Davis, Pierre Jean Laurent, Richard Franke, Alain Le Méhauté, Gerald Farin, Gregory Nielson, Thomas Foley, Kestutis Salkauskas, etc. Au cours de cette conférence, j'ai longuement discuté avec le professeur Salkauskas du krigeage de Georges Matheron; j'ai également discuté avec lui de son livre Curves and Surfaces qu'il venait de publier et que je venais de lire à Montréal; dans ce livre une place était faite au krigeage (kriging) en tant qu'interpolateur. J'ai longuement parlé au professeur Laurent et j'ai échangé un peu avec le professeur Franke qui connaissaient bien la méthode du krigeage, autant que le professeur Salkauskas. Je reviendrai un jour sur ce sujet dans Le coin de Pierre-Mathématiques appliquées.