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mercredi 26 janvier 2011

Présidentielle en Haïti: le parti au pouvoir décide de retirer son candidat


Source: google.com, 26 janvier 2011

PORT-AU-PRINCE (AFP) — Le parti du pouvoir en Haïti, Inité, a annoncé mercredi avoir officiellement décidé de retirer la candidature de son candidat Jude Célestin à la présidence du pays, indique-t-il dans un communiqué.

"Même si nous sommes certains que Jude Célestin a recueilli le nombre de voix nécessaires et qu'il est ainsi admis pour aller au deuxième tour, Inité est d'accord pour le retirer comme candidat à la présidence", indique le texte en créole signé des principaux dirigeants du parti.

Toutefois, M. Célestin, dont la candidature a été soutenue par le président sortant René Préval, n'a pas confirmé lui-même son retrait, et sa signature n'apparaît pas sur le document.

Une source proche du parti a indiqué à l'AFP, sous couvert d'anonymat, que M. Célestin refusait de se retirer de la course à la présidence et menaçait de tenir une conférence de presse pour dénoncer l'annonce de son retrait.

Depuis le premier tour de la présidentielle du 28 novembre, Haïti est plongé dans une crise politique liée à la qualification pour le second tour, aux côtés de l'ex-Première dame Mirlande Manigat, de Jude Célestin, selon les résultats préliminaires diffusés début décembre par le Conseil électoral.

Ces résultats ont été dénoncés par les partisans du candidat arrivé à la troisième place, Michel Martelly, et donc exclu du second tour. Ils ont aussi été remis en cause par une mission de vérification des votes de l'Organisation des Etats américains (OEA), qui a suggéré un duel entre Mme Manigat et M. Martelly au second tour.

Le parti Inité (Unité en créole), qui critique le rapport des experts de l'OEA, a appelé ses partisans à "garder leur calme et à rester mobilisés".

"Nous allons nous battre pour assurer la victoire de nos candidats au Sénat et à la députation lors du deuxième tour des élections", indique-t-il.

Le 28 novembre se sont également tenues des élections législatives.

A l'inverse, dans un communiqué la diplomatie américaine a estimé mercredi que "le gouvernement haïtien devrait accepter les conclusions du rapport de l'OEA et passer au deuxième tour des élections". "Nous suivons la situation de très près", a ajouté Philip Crowley, porte-parole du département d'Etat, dans ce texte.

Washington "n'a exprimé aucune préférence pour tel ou tel candidat. (Les Etats-Unis) veulent un processus électoral équitable", a renchéri Thomas Adams, coordonnateur spécial pour Haïti, le même jour.

Au Congrès, Bill Nelson et Marco Rubio, les deux sénateurs de Floride (sud-est), où réside une forte communauté haïtienne, ont de leur côté appelé, dans une résolution, à la fin de la crise politique en Haïti, réclamant la mise en place d'un nouveau gouvernement le 7 février ou dans les jours qui suivent.

C'est le 7 février qu'arrive à expiration le mandat du président sortant René Préval.

"Il faut que les choses soient clarifiées avant le 7", a aussi expliqué le secrétaire général adjoint de l'OEA Albert Ramdin. "Nous devons savoir ce qui va se passer parce que la situation est trop confuse", a-t-il déclaré à des journalistes avant une réunion de l'organisation à Washington.

mercredi 19 janvier 2011

Haïti-élections/Rapport final de vérification des experts de l'OEA

Voici le lien vers le rapport officiel des experts de l'OEA:
Haïti-élections/rapport de vérification des experts de l'OEA, 13 janvier 2011.

Les experts recommandent de retirer le candidat Judes Célestin de la deuxième place et de le mettre en troisième.

Le rapport recommande de retirer le candidat Michel Martelly de la troisième place et de le mettre en deuxième.

Les experts recommandent que le second tour soit organisé entre Mirlande Manigat et Michel Martelly.

Voici les résultats du premier tour recommandés par les experts de l'OEA après vérifications:
  • Total votes valides: 1 023 121 (la coquille que j'avais signalée dans un article antérieur a été corrigée par l'OEA).
  • Mirlande Manigat, 1ère, 323 048 voix, 31,6%
  • Michel Martelly, 2eme, 227 467 voix, 22,2%
  • Jude Célestin, 3eme, 224 242 voix, 21,9%

Malgré l'écart de 3225 voix qui sépare Jude Célestin de Michel Martelly, l'inférence statistique (test d'hypothèse) ne permet pas de conclure que ces deux candidats soient considérés ex aequo. C'est pourquoi les experts écartent clairement toute possibilité de recommandation que Jude Célestin soit éligible au second tour.

lundi 17 janvier 2011

Haïti-élections 2010-2011/ Un second tour entre Manigat et Martelly

Le groupe d'experts dépêché par l'OEA a remis son rapport contenant ses recommandations au Président René Préval, le jeudi 13 janvier 2011.

Les conclusions du rapport étaient déjà connues quelques jours avant le 12 janvier.

Parmi les experts de l'OEA, il y a le Dr Fritz Scheuren (1). Il est statisticien diplômé de l'Université de Chicago. Il a été le 100e Président de l'ASA (American Statistical Association). Il est l'auteurs de livres sur les élections et le contrôle de la qualité.

Le rapport des experts conclut que Michel Martelly est 2e et Célestin 3e.
Le rapport recommande explicitement que Jude Célestin soit écarté du 2e tour, même si l'écart entre lui et Michel Martelly est réduit à 3225 voix en faveur de Michel Martelly.

Les résultats préliminaires publiés par le CEP avant la révision/correction proposée par l'OEA donnaient Jude Célestin deuxième et Michel Martelly troisième avec un écart (plus grand) de 6845 voix en faveur de Jude Célestin (7 décembre 2011).

Vu le sérieux et la qualité du travail des experts de l'OEA, le gouvernement Préval et le CEP n'ont d'autres choix que d'accepter et d'appliquer à la lettre les recommandations de l'OEA: second tour Manigat - Martelly.

Il reste à savoir si le deuxième tour sera organisé sous René Préval avec le CEP actuel, même si le candidat du pouvoir sortant est écarté par ce CEP.

LCDP-Mathématiques appliquées a fait une analyse statistique des résultats corrigés par l'OEA pour les trois premiers candidats. Nous arrivons à la même conclusion que les experts de l'OEA et le Dr Scheuren en particulier: on ne peut pas conclure que Célestin = Martelly (pourcentages de vote); Martelly est bien deuxième après Mirlande Manigat et Célestin est troisième.

Jude Célestin doit être écarté du second tour.

Voici le lien conduisant à notre analyse. Veuillez excuser la technicité:

Haïti-vérification des résultats du 1er tour présidentielles 2010 par l'OEA: Manigat 1ere, Martelly 2e, Célestin 3e.


Dr. Pierre Montès
_______________________
(1) Dr. Fritz Scheuren/National Opinion Research Center (NORC), University of Chicago.

vendredi 14 janvier 2011

Haïti-premier tour présidentielles 2010/Rapport final des experts de l'OEA (37 pages)


La Mission d’observation électorale conjointe OEA/CARICOM a remis le rapport de la Mission d’experts au Gouvernement d’Haïti hier jeudi 13 janvier 2011.

En effet, le Chef de la Mission d’observation électorale conjointe (MOEC), l’Ambassadeur Colin Granderson, et le Directeur du Département pour l’Observation et la Coopération Électorale (DECO), Pablo Gutierrez, ont remis aujourd’hui au Gouvernement d’Haïti le rapport final de la Mission d’experts pour la vérification de la tabulation du vote de l’élection présidentielle du 28 novembre 2010, envoyée par l’Organisation des États Américains (OEA).

Le rapport est intitulé:
«ORGANIZATION OF AMERICAN STATES
EXPERT VERIFICATION MISSION
PRESIDENT ELECTION – FIRST ROUND 2010
FINAL REPORT»

Le rapport est sous forme de fichier pdf et contient 37 pages.

Pour le lire, le télécharger, cliquez sur le lien suivant: rockmasters.com/Haïti-Rapport final OEA

mardi 11 janvier 2011

Election experts: Martelly, not Célestin, should be in Haiti's presidential runoff

Source: miamiherald.com, Monday, january 10, 2011
By JACQUELINE CHARLES
jcharles@miamiherald.com

PORT -- AU--PRINCE -- A popular Haitian musician should advance to a presidential runoff -- rather than the government's candidate, an international panel of election experts recommended Monday.

The group, convened by the Organization of American States at the request of President René Préval, also said that while 50,935 votes had to be discarded because of fraud, the disputed Nov. 28 presidential elections could be salvaged if the rest of the electoral process is handled correctly and Haiti's political forces are prepared to allow that to happen.

The experts spent 10 days scrutinizing thousands of tally sheets and back-up voting documents.

``After a thorough statistical analysis...the Expert Mission has determined that it cannot support the preliminary results of the presidential elections,'' according to the report, obtained by The Miami Herald said.

The team is recommending said it's verification showed that musician Michel ``Sweet Micky'' Martelly had 22.2 percent of the vote while Jude Célestin, the government candidate, received 21.9 percent. The result, which reverses the preliminary tally, puts the singer in a runoff with former first lady Mirlande Manigat, who received 31.6 percent.

But with only .3 points separating Martelly from Célestin, the results are up for debate should Préval's political platform or Célestin choose to challenge them. Officials said 9.3 percent of the total tallies from 11,181 polling stations never arrived because of violence and fraud on voting day.

Haitians had hoped that the highly anticipated report would have provided clarity, and a way forward for Haiti to pull itself out of a political crisis that has paralyzed the quake-battered nation and overshadowed commemorations of its tragic Jan. 12 earthquake.

But with the results none-binding -- the mission can only make recommendations, any decisions must be taken by Haiti's electoral council -- the way forward will require compromise, according to political observers.

``If there is even a second round, I don't know if it will be viewed as legitimate by all of the candidates,'' said Robert Fatton, a Haiti expert. ``If Célestin is out, you can expect trouble from that sector.''

Fatton was referring to the populist left, which has ruled Haitian politics -- albeit with some brief interruptions -- since 1987 when the country adopted a new constitution after doing away with a 29-year dictatorship the year before.

Today, with Haiti poised to swing to the populist right, many fear Préval's supporters in the slums could return the volatile country to the insecure period of 2006-2008 when armed gangs caused street mayhem.

In the coming days, a politically vulnerable Préval will have to decide whether to ignore the panel's recommendations, risking exile before the end of his five-year presidential term and a deeper political crisis; accept it and therefore abandoning the presidency, and instead focusing his energies on getting control of parliament; or do-away with the elections all together.

``Something has to happen because the country cannot be stuck in the situation it is now,'' Fatton said. ``Soon you have to have clarity as to what is the next step. It's paralyzing everything and there is increasing discontent in Haiti, which can lead to serious instability.''

dimanche 9 janvier 2011

Haïti/Crise électorale - crise politique



Le Président haïtien René Préval et le Secrétaire général adjoint de l'OEA, Albert Ramdin, 17 décembre 2010. Photo: OEA



Le 28 novembre 2010, après la journée de vote où des partisans du candidat du parti au pouvoir ont participé à des fraudes massives en faveur de leur candidat Jude Célestin, des diplomates réunis en la circonstance étudiaient la possibilité d'envoyer le Président Préval en exil. C'est ce qu'a déclaré l'ambassadeur Ricardo Seitenfus dans une entrevue à un journal brésilien le 29 décembre 2010.

Une commission formée d'experts choisis par l'OEA est venue, fin décembre-début janvier, à Port-au-Prince pour évaluer la nature et l'ampleur des fraudes et faire ensuite rapport au secrétaire général de l'OEA, au Président Préval et au CEP.

Il est bruit que le rapport des experts de l'OEA sera déposé au début de cette semaine.

Le rapport des experts de l'OEA va permettre, nous l'espérons, de comprendre ce qui s'est réellement passé le 28 novembre 2010, jour du vote, ce qui s'est passé ensuite au centre de tabulation, et, enfin, ce qui s'est passé au CEP de René Préval.

Le rapport permettra, nous l'espérons, de mesurer l'ampleur des fraudes perpétrées en faveur du candidat de René Préval, Jude Célestin, par des militants du parti INITÉ, ce qui déteminera s'il y a lieu d'annuler le premier tour ou de continuer avec un second tour avec ou sans Célestin.

Selon ce que rapporte CaribWorldNews, (Kingston, Jamaïque, 8 janvier 2011), les experts ont tiré au hasard un échantillon de 550 urnes pour vérification.

Nous supposons que l'expert statisticien de la commission de l'OEA voudrait vérifier, entre autres choses, si l'échantillon prélevé permet d'obtenir des résultats similaires à ceux proclamés par le CEP. Par exemple, est-ce que l'échantillon contient à la fois environ 31% de voix pour Manigat, 22% environ pour Célestin, 22% environ pour Martelly ? Ce sont les pourcentages dévoilés par le CEP le 5 décembre dernier sur un total de 1 074 056 votes valides au premier tour des présidentielles 2010.

Si tel était le cas, les experts de l'OEA pourraient arriver à la conclusion que le centre de tabulation et le CEP méritent 10 sur 10. Et les fraudes se situeraient alors exlusivement (ou presque) du côté des militants de INITÉ qui ont opéré dans les bureaux de vote le 28 novembre ou dans la nuit du 27 au 28 novembre dans les bureaux de vote, si on ne tient pas compte de la mauvaise organisation de la logistique par le CEP (électeurs ne sachant où aller voter, électeurs munis de leur carte et dont le nom ne figurait pas sur la liste d'électeurs au bureau de vote où ils ont été dirigés, etc.).

Il ne sera pas possible de corriger le biais que les fraudes du parti INITÉ ont introduit dans le vote du 28 novembre 2010 en faveur de Jude Célestin, car ce biais affectera aussi, évidemment, l'échantillon de 550 urnes prélevé par les experts de l'OEA.

Espérons que les experts soient en mesure de déterminer le pourcentage d'urnes qui sont polluées parmi les 550 urnes de l'échantillon choisi et qu'ils se prononceront clairement sur l'opportunité ou non d'appliquer ce pourcentage aux urnes remplies aux élections présidentielles du 28 novembre dans l'ensemble des bureaux de vote.

Rapelons qu'il y a aussi le sondage réalisé par le CNO (centre national d'observation des élections qui avait déployé 5 500 observateurs à travers le pays) le jour du vote, sur environ 1500 bureaux de vote qui avait donné les estimations suivantes:

Mirlande Manigat: 30% environ;
Michel Martelly: 25% environ;
Jude Célestin: 20% environ (résultat biaisé par les fraudes en faveur de Célestin).

Il reste qu'une décision sera prise à la suite du dépôt du rapport des experts de l'OEA.
Le CEP et René Préval, devraient accepter de suivre les recommandations du rapport des experts de l'OEA. C'est ce qu'a déclaré en essence le Premier ministre Bellerive à Carib World News la semaine passée à Kingston.

Mais, quelle que soit la décision que prendront Préval et le CEP, le deuxième tour devrait être organisé par un CEP remanié, et, sous un gouvernement provisoire, après le 7 février 2011, dans un délai court. On ne peut pas faire confiance au système Préval-CEP actuel, même si Célestin est éliminé au premier tour.

Si le rapport des experts révèle que les fraudes en faveur de Célestin sont énormes, l'une des solutions politiques possibles serait d'accorder la victoire à Mirlande Manigat au 1er tour, étant donné son avance et étant donné qu'il n'y a pas eu de fraudes en sa faveur au premier tour. Ce serait alors élire un président à la majorité relative. A ce propos, si l'on enlève les voix en faveur de Célestin au premier tour, comme s'il avait 0 vote en sa faveur au 1er tour (le pire des scénarios), on aboutirait alors aux pourcentages suivants au 1er tour des présidentielles du 28 novembre 2010:

Mirlande Manigat: 336 878/(1 074 056 - 241 462) x 100% = 40,5%
Michel Martelly: 234 617/(1 074 056 - 241 462) x 100% = 28,2%
Jude Célestin: (241 462 - 241 462)/(1 074 056 - 241 462) x 100% = 0,0%

Est-ce que les électeurs qui se sont déplacés pour aller voter pour Mirlande Manigat et qui n'ont pas pu voter du tout le 28 novembre, représentent les 9,5% de votes qu'il lui manque pour être élue dès le 1er tour ?

Est-ce que les électeurs qui se sont déplacés pour aller voter pour Michel Martelly et qui n'ont pas pu voter du tout, représentent les 21,8% de votes qu'il lui manque pour être élu dès le 1er tour ?

On n'aura jamais réponse à ces deux questions hypothétiques. On ne peut que conjecturer.

Enfin, en résumé, le rapport des experts de l'OEA sera très utile. Il restera à savoir comment Préval le fera utiliser par son CEP.

Préval est comme pris dans un piège (pèlen, karabann): d'un côté il y a la communauté internationale qui a condamné Préval au point d'avoir voulu l'envoyer en exil, si Bellerive avait accepté de faire partie de la transition le 28 novembre (2e entrevue de Seitenfus au Brésil, le 29 décembre); d'un autre côté, il y a les électeurs qui veulent que leur vote au premier tour compte. Et enfin, il y a l'échéance constitutionnelle du 7 février 2011 que Préval sera amené à respecter de gré ou de force.

Les États-Unis seraient prêts à supporter l'annulation des élections

Source: lenouvelliste.com, 7 janvier 2011

Haïti: Le gouvernement américain n'aurait pas d'objection à une recommandation d'annulation des élections controversées du 28 novembre dernier par les experts de l'OEA chargés de superviser le Centre de tabulation des votes. Elle pourrait même supporter cette recommandation. Cependant, il sera intéressé à comprendre la méthode utilisée par la Mission de l'OEA pour arriver à cette conclusion, selon le Washington Post. Pour l'heure, tout le monde attend le rapport de cette mission.

Selon Cheryl Mills, le chef de cabinet de la secrétaire d'Etat américain Hillary R. Clinton, les Etats-Unis sont en attente du rapport de la Mission de l'OEA en Haïti depuis la fin du mois de décembre dernier. Les responsables américains évalueront toutes les mesures jugées nécessaires par le groupe, a-t-elle dit. « Si la mission de l'OEA conclut l'annulation ou de refaire [...], il faut tenir compte, nous serions évidement intéressés à comprendre comment ils sont arrivés à ces conclusions, a déclaré Mills, rapporté par Washington Post. Les États-Unis voudraient examiner si oui ou non ces conclusions ont été celles que nous aussi pourrons soutenir, a-t-elle ajouté. »

En outre, Cheryl Mills n'a pas dit si les États-Unis appuieraient le président Préval s'il devait rester en fonction au-delà du 7 février. Mais elle a réitéré les préoccupations au sujet des suffrages du 28 novembre, qui sont contestés par les partisans des trois premiers au classement.

Selon radio Vison 2000, la Mission de l'OEA soumettra son rapport au président René Préval et au Conseil électoral provisoire (CEP) au début de la semaine prochaine. De graves irrégularités et de faux procès-verbaux ont été constatés par les experts de la mission de l'organisation hémisphérique.

La mission a rencontré vendredi plusieurs observateurs locaux dont l'Initiative de la société civile (ISC), le Conseil national d'observation électorale (CNO) et le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH).

Le RNDDH aurait conseillé aux experts de l'OEA de tenir compte de la volonté du peuple haïtien ainsi que des droits de ceux qui ont participé aux scrutins du 28 novembre.

Il faut rappeler que le directeur général du CEP, Pierre-Louis Opont, avait souligné qu'un second tour avant le mois de février est matériellement impossible. « Il faut attendre les résultats de la mission de l'OEA pour avoir une nouvelle date. On bâtira le calendrier électoral à partir de la publication des résultats définitifs du premier tour », avait-il dit. A partir de la date de la publication des résultats définitifs du premier tour, nous aurons besoin d'au moins un mois avant de tenir le second tour, avait-il ajouté.

« Toute décision du Conseil dépendra du rapport d'évaluation que produiront les experts de l'Organisation des Etats américains », avait avancé pour sa part le président de l'institution électorale, Gaillot Dorsainvil.

Par ailleurs, un des responsables de la campagne électorale de la plateforme présidentielle INITE, Pascal Nard-Denis, a affirmé lundi que son organisation politique est prête a se courber au verdict de la mission d'experts de l'OEA, tout en soulignant que son candidat à la présidence ira au second tour de l'élection s'il ne les remporte pas au premier tour.

En outre, la Première Dame de la République d'Haïti prend la défense du président dans crise née des élections du 28 novembre. « M. Préval n'est pas partie prenante de la crise électorale, n'étant pas candidat », a déclaré Elisabeth Préval. Son rôle est de protéger la stabilité en s'assurant que la crise soit résolue en conformité avec la Constitution, la loi électorale et à la lumière des recommandations de la mission d'experts de l'OEA », a-t-elle ajouté.
__________________________________
NDCDP-Politique.-
A) Il faut noter que le Président Préval n'est pas neutre dans ces élections générales:
1) Son parti INITÉ prend part aux élections.
2) Il appuie ouvertement le candidat à la présidence Jude Célestin.
3) Il influence le CEP.
4) INITÉ utilise le matériel du CNE pour faire campagne en faveur de Jude Célestin
5) Certains militants du parti INITÉ détiennent chacun (chacune)des dizaines de cartes d'électeurs, alors que beaucoup d'électeurs qui n'appuient pas INITÉ n'ont pas pu retirer leur carte d'électeur.
6) Les fraudes aux élections générales du 28 novembre 2010 ont été perpétrées par des militants du parti INITÉ en faveur de Jude Célestin et des autres candidats de ce parti.
7) etc.

B) À lire aussi:
CaribWorldNews.com: «Haiti PM says his government will accept OAS-CARICOM election advice», Kingston (Jamaica), Saturday, January, 8, 2011

dimanche 2 janvier 2011

Haïti-élections 2010/ Entrevue de Charles Baker

Voici un vidéo où le candidat Charles Baker présente un échatillon de ce qui s'est passé le 28 novembre 2010:
Haïti-élections 2010/fraudes et irrégularités/conférence de presse de Charles Baker, 7 min 50 sec, Le Nouvelliste, 13 décembre 2010.

Voir aussi:
Conférence des 12 candidats à la présidence pour l'annulation des élections du 28 novembre 2010:
Haïti-élections 2010/fraudes et irrégularités/ conférence des 12 candidats, 9 min 35 sec, Le Nouvelliste, 30 novembre 2010.

samedi 18 décembre 2010

Haiti-Élections : Publication définitive des résultats du premier tour reportée, selon divers médias

Source: alterpresse.org, samedi 18 décembre 2010

P-au-P., 18 déc. 2010 [AlterPresse] --- Le président haïtien, René Préval, a demandé au Conseil Électoral Provisoire (CEP) de surseoir à la publication, initialement prévue le 20 décembre, des résultats définitifs des élections présidentielles et législatives du 28 novembre, entachées d’irrégularités et de fraude, annoncent les médias haïtiens.

Le chef de l’État a pris cette décision sur demande de l’Organisation des États Américains (OEA), indiquent les mêmes sources. L’organisation hémisphérique a demandé que les résultats ne soient pas publiés avant tout recomptage des voix.

Le Secrétaire général adjoint de l’OEA, Albert Ramdin, a effectué une visite cette semaine en Haïti, où il a rencontré le président Préval et d’autres personnalités politiques.

Selon Ramdin, cité par les médias haïtiens, Préval a décidé de requérir du CEP la non-publication des résultats définitifs, puisque l’OEA n’a pas pris part au processus de vérification, décidé par l’institution électorale.

Dans un communiqué transmis ce 18 décembre à AlterPresse, la Mission d’Observation Électorale Conjointe OEA/CARICOM (MOEC) souligne que la Commission spéciale de vérification « ne s’est pas concrétisée ».

Entre-temps, Préval a demandé à l’Organisation hémisphérique d’envoyer deux nouvelles missions en Haïti pour aider aux tâches de vérification des résultats.

Selon le communiqué, le CEP a confié à la MOEC qu’il « s’est trouvé dans l’obligation de surseoir à la mise en place de la Commission qu’il se proposait de créer afin de prévenir toute éventuelle duplication entre le mandat de celle-ci et celui de la mission commandée par le Chef de l’Etat ».

En ce qui concerne la période de contestation qui a pris fin mercredi, l’OEA a noté que « plusieurs (contestations présentées) sollicitent l’annulation du processus électoral sur la base que les irrégularités, les cas de violence et la fraude ont entaché le premier tour des élections en privant de nombreux électeurs d’exercer leur droit de vote ».

La mission de l’OEA a réitéré sa demande au CEP « afin que (…) ces plaintes soient traitées avec la transparence, la rigueur et l’équité qu’elles méritent ».

Le pays est plongé dans une crise depuis la proclamation des résultats préliminaires des élections, violemment rejetés par la population lors d’émeutes qui ont fait au moins 4 morts.

Selon les données officielles, Mirlande Manigat est arrivée en première position dans les résultats avec 31,37 % des voix contre 22.48 % au candidat officiel Jude Celestin. En troisième position figure le chanteur Michel Martelly, qui a remporté 21,84 % des voix. [gp apr 18/12/2010 19 :00]

jeudi 16 décembre 2010

Haïti-élections 2010/LCDP-Maths appliquées/ Un second tour à trois ?

Amies et amis internautes,

J'ai publié sur Le Coin de Pierre-Mathématiques appliquées, l'article suivant:

Haïti-élections présidentielles 2010-2011/Un second tour à trois ?.

Certaines parties de ce travail sont un peu techniques. Je vous prie de m'en excuser.

Mais je suis certain que vous saisirez aisément l'essence de mon propos.

Bonne lecture.

Prière de faire circuler l'article parmi vos connaissances.

Dr. Pierre Montès

mardi 14 décembre 2010

Haïti, vous avez un problème!

Par Raymond Giroux
Le Soleil, Québec
Source: cyberpresse, 14 décembre 2010 à 05h00

(Ottawa) Haïti, vos amis commencent à s'impatienter. J'espère qu'un responsable politique quelconque, à Port-au-Prince, avait l'oeil sur la visite de Hillary Clinton à Wakefield, dans une auberge québécoise à 30 minutes du parlement canadien, hier.

Et j'espère que les membres de l'élite haïtienne, qui ignoraient les besoins de la population même avant le tremblement de terre de janvier dernier, liront la déclaration finale de cette rencontre entre Mme Clinton et ses homologues du Mexique, Patricia Espinosa, et du Canada, Lawrence Cannon.

Nul besoin de lire entre les lignes, ce qui est écrit noir sur blanc et les paroles prononcées clairement donnent l'heure juste : «Les acteurs de la scène politique haïtienne doivent s'acquitter de leurs responsabilités», leur a dit M. Cannon.

Et cela, ils ne le font pas plus aujourd'hui que l'an dernier.

L'aide internationale tarde à se rendre aux principaux intéressés, sur le terrain. Pendant quelques mois, les pays amis d'Haïti ont avalisé le thème du respect de la souveraineté de ce pays même après la catastrophe.

Ceux qui ont suivi la conférence des donateurs à Montréal, ce printemps, se montraient abasourdis devant cette exigence ferme de ce qui restait du gouvernement local, et de l'absolu manque de résistance de la communauté internationale face à ces velléités.

Il était déjà visible que les autorités légales n'avaient aucune capacité d'agir. Mais il fallait respecter le processus politique normal et croire en la possibilité d'élections honnêtes dans le cadre du calendrier prévu.

L'expérience est concluante, les élections ont donné un improbable deuxième tour dont fait partie le protégé du président sortant René Préval, totalement déconsidéré dans son pays.

Le Canada offre ses services pour vérifier un recomptage électoral. Les États-Unis aussi, mais y croit-on vraiment, à ce recomptage?

Les observateurs internationaux tout comme les journalistes sur le terrain ont croisé des dizaines d'électeurs incapables de voter, et vu des urnes bourrées de votes. Recompter les mêmes votes ne servira à rien, la fraude a été commise en amont.

Mme Clinton a dressé un portrait fort sombre de la situation, alimenté peut-être par les comptes rendus personnalisés de son mari, l'ancien président Bill Clinton, actuellement émissaire spécial des Nations unies pour Haïti.

Défis humanitaires, défis économiques, défis électoraux aigus, rien ne manquait de sa description.

Elle a même ajouté qu'il était difficile de choisir une priorité entre tous ces défis et manifesté sa frustration constante devant le manque de réformes cohérentes de la part du gouvernement de Port-au-Prince.

«Même affaibli, le gouvernement doit faire plus d'efforts, a-t-elle dit. Nous attendons plus de sa part.»

Mais pas question encore de couper l'aide comme le suggère un influent sénateur démocrate, Patrick Leahy. «Nous ne voulons pas punir le peuple haïtien», a-t-elle répliqué.

Mais attention, le sénateur Leahy représente un important secteur de l'opinion et soutient justement par principe les programmes d'aide internationale. Si un vent mauvais souffle de ce côté, les Haïtiens ont matière à s'inquiéter.

Pas de progrès économique dans ce pays sans stabilité gouvernementale, a lancé M. Cannon après la rencontre. La communauté internationale ne peut pas tout faire en Haïti.

L'élection devait relancer le pays, en théorie. Dans les faits, elle l'a enfoncé un peu plus dans la misère.

Le mot tutelle fait partie des tabous dans ce dossier. Mais elle vaudrait mieux que la rupture et l'abandon, et la saison de la chasse aux idées pour sortir les Haïtiens de la dèche reste ouverte, pour le moment.

samedi 11 décembre 2010

Haïti-élections/ Note de Presse des organisations engagées dans l'observation des élections du 28 novembre 2010


NOTE DE PRESSE
10 Décembre 2010.

Les Organisations signataires de la présente, engagées dans l’observation électorale constatent avec satisfaction le crédit que le peuple haïtien et les instances qui suivent de près le déroulement des élections accordent à l’observation nationale indépendante. Elles constatent également la vigueur dont fait preuve le peuple haïtien dans la défense de son vote et de l’intégrité du processus électoral.

La détermination de la population haïtienne à défendre ses droits est aujourd’hui manifeste et ne laisse aucun doute à personne. Les organisations signataires estiment que le moment est venu pour passer a la table de négociation, une negociation franche, honnête, qui considère les intérêts de toutes les parties en présence mais aussi et surtout qui prend en compte le bien commun, le bien de notre nation, qui fait face aujourd’hui a des menaces d’une extrême gravité.

Dans ce sens, elles prennent acte du communiqué du Conseil Electoral Provisoire faisant état de la création d’une commission mixte pour la vérification des procès verbaux. Elles estiment toutefois que cette proposition ne suffit pas pour nous conduire à une éventuelle sortie de crise.

D’abord, le CEP ne peut seul décider d’une mesure qui sort du cadre légal. Toute disposition de ce genre doit faire l’objet d’un dialogue, d’une concertation susceptible de déboucher sur un consensus suffisant, condition indispensable pour aboutir à des résultats acceptés par tous et pour une mise en œuvre réussie. La présence des observateurs nationaux est nécessaire dans le cadre de cette concertation. Les candidats et les partis politiques doivent aussi participer à ce dialogue et faire valoir leur point de vue.

Par ailleurs, ces vérifications ne peuvent concerner uniquement les trois candidats à la présidence qui auraient recueilli le plus grand nombre de voix. Toutes les contestations doivent être entendues aussi bien pour les législatives que pour les présidentielles.

Cette vérification doit enfin aller en profondeur et tenir compte de tous les facteurs qui au cours de la journée du scrutin, auraient pu altérer la volonté exprimée par les électeurs.

Tout en présentant leurs sympathies à tous ceux qui d’une façon ou d’ une autre ont été victimes au cours des récentes manifestations, les organisations signataires espèrent vivement que tous ceux qui ont une responsabilité dans ce processus électoral, feront cette fois preuve de sagesse et de patriotisme et sauront placer le bien de la nation au dessus de leurs intérêts personnels.

Suivent les signatures :

Conseil National d’Observation Electorale : (CNO)
Initiative de la Société Civile : (ISC)
Conseil Haïtien des Acteurs Non Etatiques (CONHANE)
Réseau National De Défense des Droits Humains (RNDDH)
Centre d’Education, de Recherches et d’actions en Sciences Sociales et pénales (CERESS)
Mouvman Fanm Aktif Kafou (MOFKA)

Haïti-élections 2010: Mirlande Manigat ne veut plus d'un nouveau comptage des voix

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Madame Mirlande Manigat, candidate à la présidence d'Haïti, photo: AFP.

Source: cyberpresse.ca, 10 décembre 2010 à 23h46

Agence France-Presse
Port-au-Prince

Mirlande Manigat, la candidate à la présidence d'Haïti arrivée en tête du premier tour du scrutin, a indiqué vendredi qu'elle ne voulait plus un nouveau comptage des voix proposé par le Conseil électoral haïtien.

La candidate, qui dit avoir pris acte de la proposition du CEP portant sur la vérification des procès-verbaux liés à la présidentielle du 28 novembre 2010, a indiqué ne plus vouloir s'associer à cette opération.

«À l'analyse, il résulte que ce communiqué n'indique ni la date ni l'heure d'une éventuelle invitation des intéressés, ni surtout la procédure envisagée pour une telle opération. Dans ces circonstances, la candidate regrette de ne pouvoir s'associer à une pareille démarche», dit le communiqué signé des avocats de Mme Manigat.

La publication mardi des résultats du premier tour a soulevé la colère des partisans du très populaire chanteur Michel Martelly arrivé en troisième position donc non classé pour un second tour.

Mme Manigat a toutefois indiqué qu'elle «demeure ouverte à toute initiative pouvant favoriser un dénouement de la crise, pourvu que la solution soit empreinte de transparence et de légalité».

De son côté, M. Martelly a également exclu vendredi de participer aux opérations de nouveau comptage des voix, jugeant qu'elles constituaient un «piège».

«Nous avons un gros problème avec le recomptage des voix dans la mesure où pas moins de 3000 procès-verbaux frauduleux ont été ajoutés. Ils n'auraient pas dû être comptés», a déclaré M. Martelly dans un entretien avec l'AFP.

«Je ne veux pas faire partie de ça», a déclaré Martelly. «Ils ont organisé la fraude et je suis convaincu qu'ils sont prêts à tout pour rester au pouvoir. C'est un piège», a-t-il dit.

jeudi 9 décembre 2010

La catastrophe électorale

Par Agnès Gruda
La Presse
Source, cyberpresse, 09 décembre 2010 à 06h52

Le député québécois Benoît Charette a passé les jours qui ont suivi les élections haïtiennes du 28 novembre dans un hangar industriel de Port-au-Prince, transformé pour l'occasion en «centre de tabulation du vote.»

Muni de bidules qui rendraient jaloux bien des directeurs d'élections dans des pays développés, dont des lecteurs optiques permettant d'identifier chaque électeur au moyen d'un code-barre, ce centre a traité les «procès-verbaux» où sont compilés les résultats des élections de tous les bureaux de vote. But de l'opération: déceler la fraude.

Membre d'une mission d'observation de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF), Benoît Charette a passé en revue des centaines de ces procès-verbaux. Et devinez quoi: ce qu'il y a vu ne correspond absolument pas aux résultats officiels annoncés mardi soir.

Selon ses observations, le chanteur Michel Martelly devance les autres candidats à la présidence dans la capitale. Ailleurs au pays, il y a une lutte serrée entre Michel Martelly et Mirlande Manigat. Quant au candidat du régime, Jude Célestin, il se classe en troisième position, loin derrière les deux favoris, assure Benoît Charette.

Imaginez donc sa surprise à l'annonce des résultats préliminaires, qui donnent la deuxième place à Jude Célestin et lui permettent d'accéder au deuxième tour contre Mirlande Manigat.

Le député québécois n'est pas le seul à avoir été surpris. En deux semaines de séjour en Haïti, j'ai parlé avec des dizaines de fans de Michel Martelly. J'ai suivi Mirlande Manigat dans une tournée électorale où elle était accueillie chaleureusement par ses partisans. Et j'ai assisté à des assemblées pro-Jude Célestin totalement artificielles, où de prétendus partisans ne se faisaient pas prier pour dire qu'ils allaient voter contre lui.

Mes observations sont forcément empiriques. Celles des observateurs de l'OIF restent partielles. Mais des tas d'autres signes permettent de conclure que, entre les résultats officiels et la volonté populaire, il y a un gouffre.

Le jour du scrutin, des dizaines de milliers d'électeurs n'ont pas pu aller voter parce que leur nom ne figurait sur aucune liste, ou parce qu'ils se sont heurtés à un bureau de vote fermé. Exemple: dans la région de Saint-Marc, les gens ont pu voter dans 4 des 24 centres de vote, selon Pierre Espérance, du Réseau haïtien de défense des droits humains.

Combien d'électeurs ont été ainsi privés de leur droit de vote? On l'ignore. Mais Pierre Espérance estime que c'est la majorité. Après avoir vu le chaos du 28 novembre, je n'ai aucune peine à le croire.

En plus des gens qui n'ont pas voté, il y a ceux qui ont «vendu» leur vote au plus offrant, ou ceux qui ont voté plusieurs fois dans des bureaux contrôlés par des représentants d'Inité - le parti du président René Préval.

Certains de ces votes ont été écartés parce qu'on soupçonnait une fraude. Il y en aurait près de 125 000 - soit plus de 12% de tous les votes! Mais d'autres votes douteux ont manifestement pu passer à travers les mailles du filet, favorisant systématiquement le candidat du régime.

Juste pour vous donner une idée de l'ampleur du cafouillage, voici le constat du correspondant de la BBC, Mark Doyle, qui a suivi de nombreuses élections dans des pays non développés. «Ce sont les pires élections que j'aie jamais vues», a-t-il écrit au lendemain du scrutin.

Maintenant, la question à 1 million: comment le monde doit-il réagir face à cet exercice démocratique qui n'en est pas un? Faut-il désavouer le scrutin - et admettre que des millions de dollars ont été jetés à l'eau? Ou essayer de sauver les apparences en espérant que la procédure de contestation des résultats préliminaires permettra de refouler Jude Célestin en troisième place?

C'est le pari que semble avoir fait la communauté internationale. Mais ce pari est risqué. De toute évidence, le régime est prêt à tout pour éviter que le pouvoir ne lui échappe. Tandis que la population ne fait aucunement confiance à un système qui l'a trompée d'une façon grossière.

L'explosion de colère d'hier montre que la farce électorale est sur le point de tourner à la catastrophe. La seule façon de calmer les choses serait de procéder à un nouveau dépouillement de votes, sous supervision internationale. De laisser voter les gens qui n'ont pas pu le faire. Et de reprendre le scrutin là où il n'a pas pu avoir lieu. Mais pour ça, il faudrait d'abord admettre que le vote du 28 novembre a été un lamentable échec.

Haiti's election/Whomever they voted for, the government plans to win




The Economist, Dec 9th 2010 PORT-AU-PRINCE from PRINT EDITION

MIGHT the surprising calm that pervaded Haiti for months following its devastating earthquake finally be over? On December 7th the electoral council announced preliminary results that would send the protégé of René Préval, the unpopular president, through to a run-off presidential ballot in January at the expense of a popular musician. Convinced that the government is trying to steal the election, demonstrators threw rubble, burned barricades and set fire to the ruling party’s headquarters. Airlines cancelled flights to Haiti.

The count gave 31% of the vote to Mirlande Manigat, an academic. A trembling council spokesman announced that Mr Préval’s man, Jude Célestin, a little-known but conspicuously well-financed engineer, won 22.5%, just ahead of Michel “Sweet Micky” Martelly (21.8%), a musician known for bawdy stage antics who has become a favourite among the urban dispossessed.

The United States embassy stated bluntly that the result was “inconsistent” with reports by numerous election observers. An exit poll by the National Council for Election Observation, a local watchdog which deployed 5,500 monitors, found that Mrs Manigat and Mr Martelly were easily the two top vote-getters. The United States urged the government and the council to respect the “will of the people”. So earlier did Edmond Mulet, the head of the United Nations mission in Haiti, who threatened a pull-out by foreign donors if the “people’s decision is not respected.”

But what is the popular will? Only 1.1m of a potential electorate of 4.7m managed to cast votes. “The will of those who voted? Of those who contested the vote? Or those who couldn’t vote?” pondered an editorial in Le Nouvelliste, a newspaper. Ten of the 19 presidential candidates are calling for the election’s annulment. So are many Haitians. To their welter of reasons—the exclusion of some political parties, a raging cholera epidemic and the disenfranchisement of many on voting day—they can now add an electoral council that doesn’t seem to know how to count.


mardi 30 novembre 2010

Les observateurs cautionnent prudemment les élections en Haïti

Par Pascal Fletcher
Sources: lepoint.fr, 30/11/2010 à 07:27



PORT-AU-PRINCE (Reuters) - Les observateurs internationaux ont prudemment cautionné les élections de dimanche en Haïti en dépit d'"irrégularités".

Les problèmes recensés par la mission conjointe des observateurs de l'Organisation des Etats américains et de la Communauté caraïbe vont de la manipulation des électeurs à des actes de violence ou d'intimidation, d'une "atmosphère toxique" déclenchée par les accusations de fraude à des cas d'électeurs dans l'impossibilité de trouver leur bureau de vote.

"La mission conjointe n'estime pas que ces irrégularités, aussi graves que soient certaines, invalide nécessairement le processus", a déclaré l'ambassadeur Colin Granderson, chef de l'équipe des observateurs.

Le Conseil électoral provisoire (CEP) a fait savoir qu'il faudrait peut-être une semaine pour connaître les premiers résultats.

Deux autres candidats à la présidence haïtienne ont dénoncé lundi les conditions d'organisation du scrutin et réclamé l'annulation du premier tour de la présidentielle.

Mais Michel "Sweet Micky" Martelly, qui avait demandé dès dimanche soir cette annulation avec onze autres candidats, est revenu sur sa décision et a souhaité que le dépouillement des suffrages se fasse normalement.

Le musicien, qui a recueilli le soutien du chanteur Wyclef Jean, a expliqué ce revirement par le fait qu'il était en tête dans les bureaux où il n'y a pas eu de fraudes. "Je veux que le Conseil électoral, le président (René) Préval et la communauté internationale respectent le suffrage populaire", a-t-il dit.

NOUVELLE MANIFESTATION

Mirlande Manigat, qui fait également partie des candidats crédités d'une bonne chance de figurer au second tour le 16 janvier, a également nuancé sa position. Après avoir réclamé l'annulation du premier tour, elle s'est déclarée prête à participer à un second tour si le dépouillement la place parmi les deux candidats en tête.

Sur les 18 candidats qui briguaient la magistrature suprême, seuls cinq, dont Jude Célestin, protégé du président sortant René Préval et champion du mouvement Inite (Unité), reconnaissent pour l'heure la validité du scrutin.

Le Conseil électoral provisoire (CEP), ignorant plaintes et manifestations, a pourtant estimé que ces élections s'étaient "dans l'ensemble bien déroulées".

Au lendemain du vote, la tension et l'incertitude régnaient à Port-au-Prince, la capitale portant toujours les stigmates du tremblement de terre qui a fait plus de 250.000 morts le 12 janvier dernier.

Une centaine de personnes se sont rassemblées près du palais présidentiel, en grande partie effondré depuis le séisme, pour dénoncer les fraudes et réclamer l'annulation des élections.

Les Haïtiens étaient appelés à élire leur président, les 99 députés de la Chambre et onze des trente membres du Sénat. Les opérations ont été marquées par une grande confusion et, selon l'opposition, par des fraudes massives.

DILEMME

Pour les organisations internationales, accepter le résultat du vote risque de provoquer la colère de l'opposition, le rejeter pourrait affaiblir les autorités qui ont organisé le scrutin - un dilemme potentiellement explosif.

Le Center for Economic and Policy Research, dont le siège est à Washington, considère le vote de dimanche "comme une farce grossière du début à la fin" et parle notamment de bourrage des urnes, comme l'ont dénoncé des opposants qui affirment que "des victimes du tremblement de terre ont voté".

"La communauté internationale devrait rejeter ces élections et affirmer son soutien aux institutions démocratiques", dit Mark Weisbrot, co-directeur du centre. "Sinon, il y aura en Haïti un gouvernement largement considéré comme illégitime."

Weisbrot demande que le CEP, accusé de favoriser Jude Célestin, soit remplacé en vue de l'organisation de nouvelles élections dont le résultat sera crédible.

Des manifestations avaient éclaté dès la fermeture des bureaux de vote dimanche soir. Les stations de radio haïtiennes ont fait état de la mort de deux personnes lors de violences dans le sud du pays.

Onze mois après le séisme meurtrier du 12 janvier, le pays est confronté à une épidémie de choléra qui a fait 2.000 morts.

Joseph Guyler Delva et Allyn Gaestel; Guy Kerivel et Jean-Stéphane Brosse pour le service français

lundi 29 novembre 2010

La crédibilité des élections en Haïti largement contestée

Par Pascal Fletcher
Sources: lepoint.fr, 29/11/2010 à 21:14 et Reuters

PORT-AU-PRINCE (Reuters) - Deux autres candidats à la présidence haïtienne ont dénoncé lundi les conditions d'organisation du scrutin de dimanche et réclamé l'annulation de ce premier tour, rapportent des radios locales.

Sur les 18 candidats qui briguaient la magistrature suprême, seuls quatre, dont Jude Célestin, protégé du président sortant René Préval et champion du mouvement Inite (Unité), reconnaissent la validité du scrutin.

Le Conseil électoral provisoire (CEP), ignorant plaintes et manifestations, a annoncé que ces élections s'étaient "dans l'ensemble bien déroulées".

Au lendemain du vote, la tension et l'incertitude régnaient à Port-au-Prince, la capitale portant toujours les stigmates du tremblement de terre qui a fait plus de 250.000 morts le 12 janvier dernier. Dans certains quartiers, des affiches électorales et des bulletins de vote inutilisés jonchaient les rues.

Une centaine de personnes se sont rassemblées près du palais présidentiel, en grande partie effondré depuis le séisme, pour dénoncer les fraudes et réclamer l'annulation des élections.

"Nous ne comprenons vraiment pas ce qui se passe, on attend toujours les résultats", déclarait un électeur, Fritz Etienne. Le CEP a fait savoir qu'il faudrait peut-être une semaine pour connaître les premiers résultats.

Les Haïtiens étaient appelés à élire leur président, les 99 députés de la Chambre et onze des trente membres du Sénat. Les opérations ont été marquées par une grande confusion et, selon l'opposition, par des fraudes massives.

DILEMME

La mission des Nations unies en Haïti (Minustah), ainsi que les observateurs de l'Organisation des Etats américains (OEA) et de la Communauté caraïbe ont fait savoir qu'ils recueillaient des informations sur le déroulement du scrutin avant de se prononcer.

Pour les organisations internationales, accepter le résultat du vote risque de provoquer la colère de l'opposition, le rejeter pourrait affaiblir les autorités qui ont organisé le scrutin - un dilemme potentiellement explosif.

Le Center for Economic and Policy Research, dont le siège est à Washington, considère le vote de dimanche "comme une farce grossière du début à la fin" et parle notamment de bourrage des urnes, comme l'ont dénoncé des opposants qui affirment que "des victimes du tremblement de terre ont voté".

"La communauté internationale devrait rejeter ces élections et affirmer son soutien aux institutions démocratiques", dit Mark Weisbrot, co-directeur du centre. "Sinon, il y aura en Haïti un gouvernement largement considéré comme illégitime."

Weisbrot demande que le CEP, accusé de favoriser Jude Célestin, soit remplacé en vue de l'organisation de nouvelles élections dont le résultat sera crédible.

Des manifestations avaient éclaté dès la fermeture des bureaux de vote dimanche soir. Les stations de radio haïtiennes ont fait état de la mort de deux personnes lors de violences dans le sud du pays.

Le groupe des candidats à la présidence qui demande l'annulation du scrutin comprend les principaux favoris, dont l'ancienne première dame Mirlande Manigat, le musicien Michel Martelly et l'avocat Jean-Henry Céant.

Onze mois après le séisme meurtrier du 12 janvier, le pays est confronté actuellement à une épidémie de choléra qui a fait environ 2.000 morts.

Des émeutes contre les casques bleus ont éclaté ces dernières semaines à la suite de rumeurs accusant le contingent népalais de l'Onu d'avoir été le vecteur de la bactérie du choléra. Ces violences ont compliqué encore un peu plus la lutte contre la maladie ainsi que l'organisation des élections.

Joseph Guyler Delva et Allyn Gaestel; Guy Kerivel pour le service français