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vendredi 31 décembre 2010

Haïti/Politique/ La Société Civile propose une sortie de crise

31/12/2010 07:07:52

Après plusieurs échanges, les organisations signataires de la présente, dans le souci d’apporter leur contribution à la résolution de la crise électorale, prennent la liberté de faire les considérations et propositions suivantes.

1. Les irrégularités, les fraudes systémiques en faveur d’une formation politique et les actes de violence qui ont entaché le scrutin du 28 novembre ont aggravé la situation catastrophique dans laquelle se trouve aujourd’hui la nation haïtienne. On ne pourra sortir de cette crise électorale, si la lumière n’est pas faite sur ce qui s’est véritablement passé à l’occasion de ces élections, non seulement à l’intérieur et aux abords des centres de vote mais aussi, au niveau du transfert des résultats entre les bureaux de vote, le Centre de Tabulation et le Site du CEP.

2. Une opération de vérification et d’évaluation s’avère donc indispensable. Selon le projet d’Accord entre l’OEA, le Président de la République et le CEP, dont nous avons pris connaissance, une Mission d’experts serait appelée à « réviser les pratiques, procédures et procédés appliqués lors des élections ». Il s’agirait alors d’un travail en profondeur, qui porterait non seulement sur la comparaison des données du Centre de Tabulation et des Procès-verbaux, mais aussi sur tous les documents électoraux à savoir : « listes électorales partielles, feuilles de dépouillement du scrutin/de comptage, déclarations d’irrégularités, documents d’appui de chaque bureau ». De plus, une analyse statistique serait faite des résultats pour « identifier des anomalies dans ces résultats ».

3. Une telle méthode de travail serait certes valable. Cependant, cette initiative présente quatre faiblesses majeures. D’abord, elle ne repose sur aucun fondement légal ou constitutionnel. Seul un consensus politique pourrait lui conférer une certaine légitimité. De plus, l’opération vise seulement les élections présidentielles. Or les élections législatives, qui sont tout aussi importantes, ont souffert des mêmes fraudes et nécessitent les mêmes redressements. Ensuite, la Mission OEA-CARICOM en raison de sa complaisance envers le Conseil Électoral Provisoire et le Pouvoir en place, souffre d’un grave déficit de crédibilité aux yeux du peuple haïtien. En effet, si la Mission avait respecté le premier objectif spécifique de toute Mission d’Observation de l’OEA, qui est d’«Observer la performance des principaux acteurs du processus électoral afin de vérifier leur conformité avec les lois et règlements électoraux du pays hôte » elle aurait dénoncé avec force, les graves irrégularités commises par le CEP. Par exemple : le remplacement illégal des superviseurs, la nomination arbitraire de membres de bureaux de vote, les obstacles dressés pour empêcher les mandataires d’exercer leur fonction, la délocalisation massive des électeurs, qui a privé des milliers de citoyens de l’opportunité de voter. Le CEP a dépassé toutes les limites de la décence parce qu’il était assuré de l’appui inconditionnel de la Mission OEA-CARICOM. Enfin, si le Secrétariat Général de l’OEA a consulté les Gouvernements du Canada, de la France et des Etats Unis d’Amérique pour composer cette Mission d’experts, il n’a pas fait appel à la partie haïtienne. Des experts haïtiens, connaissant le système électoral haïtien et jouissant de la confiance de la population et des candidats aux différentes fonctions électives auraient pu renforcer l’efficacité et la crédibilité d’une telle opération. Car après tout, il s’agit d’élections haïtiennes qui constituent l’affaire d’abord des Haïtiens.

4. Une bonne vérification-évaluation du processus électoral menée par des experts nationaux et internationaux, acceptés par les différents protagonistes, permettrait de rétablir la vérité et de fixer les responsabilités. La connaissance exacte des faits et des données, aiderait également à prendre une décision rationnelle, juste et responsable par rapport au scrutin du 28 novembre.

5. Pour être viable et opérationnelle, toute solution doit faire l’objet d’un consensus entre les différents acteurs impliqués dans le processus : partis politiques, candidats, représentants de l’Exécutif, du CEP, de la société civile au sens large, de la communauté internationale. L’Initiative d’une concertation dans ce sens devrait être prise.

6. Par ailleurs, les organisations signataires de la présente recommandent fermement au Président de la République de respecter scrupuleusement les prescrits de la Constitution, qui, dans son article 134.1, fixe la fin du mandat présidentiel au 7 février de la 5ème année de son mandat. Toute prolongation serait non seulement contraire à la Constitution mais aussi préjudiciable pour la paix sociale, la stabilité du pays et la tenue de bonnes élections. L’histoire récente du pays a montré que la présence d’un Juge de la Cour de Cassation à la tête du pays pour organiser les élections, représente une garantie pour la réalisation d’un scrutin acceptable. Ceci a été le cas pour Mes Ertha Pascal Trouillot et Boniface Alexandre.

7. De la fin du mois de décembre au 7 février, on pourrait mener l’opération de vérification-évaluation, identifier les mesures correctives à prendre, y compris les changements indispensables au niveau du Conseil Électoral, qui aujourd’hui a perdu toute crédibilité.


Signataires :

Initiative de la Société Civile (ISC) : Rosny Desroches
Conseil Haïtien des Acteurs Non Etatiques (CONHANE) : Edouard Paultre
Initiative Citoyenne (IC) : Jean Garry Denis
Centre Œcuménique des Droits de l’Homme (CEDH) : Jean-Claude Bajeux
Office de Concertation pour le Développement (OCODE) : Dominique Joseph
Action Citoyenne : Bellegarde Berthony
Centre pour la Promotion des Droits Humains et de la Démocratie en Haiti (CEPRODHD) : Jn Gardy Théodore
Barreau de Port-au-Prince : Kedler Augustin

dimanche 12 décembre 2010

Haïti-crise politique/ Proposition d'une solution de sortie de crise

LCDP-Politique suggère bien humblement une solution à la crise politique créée par le pouvoir en place dirigé par le Président René Préval.
  1. Le Président René Préval accepte de démissionner immédiatement et se retire dans ses terres à Marmelade.
  2. Un Président provisoire remplace le Président démissionnaire René Préval. Il s'agira du Président de la Cour de cassation. Il aura pour mandat l'organisation des élections générales et la gestion des affaires courantes. La durée de son mandat ne doit pas dépasser six (6) mois et le coût des élections générales sera défrayé par l'État haïtien sans aucune aide pécuniaire étrangère.
  3. Le premier acte du Président provisoire sera l'annulation des élections du 28 novembre 2010, le renvoi du CEP actuel et la formation d'un Conseil des sages.
  4. Le Conseil des sages aura une double mission: dans un premier temps sélectionner un nouveau Premier ministre provisoire et, dans un deuxième temps, sélectionner les membres d'un nouveau Conseil électoral provisoire. Le Conseil des sages sera dissous, une fois sa double mission achevée.
  5. Le Président provisoire en consultation avec le Premier ministre nomme un Gouvernement provisoire composé d'un nombre restreint de Ministres et de Secrétaires d'État.
  6. Les candidats ayant pris part aux élections du 28 nombre 2010 seront admis à participer aux nouvelles élections générales.
  7. Le nouveau Président définitif entrera en fonction le 15 mai 2011.

dimanche 28 novembre 2010

Haïti-élections 2010/ La campagne électorale vue par quelques médias

  1. The New York Times, reportage-photo.
  2. BBC, photo.
  3. Haïti info, articles, vidéos, photos.
  4. Radio-Canada, dossier sur les élections.
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N.B.- Suivre le déroulement de la journée du dimanche 28 novembre 2010 en cliquant sur le lien suivant:
Haitielections2010.

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Haïti-élections: 28 novembre 2010

Amies et amis internautes,

Cliquez sur le lien suivant pour savoir comment se déroule la journée d'élections sur tout le territoire de la République:

haitielections2010.com, dimanche 28 novembre 2010

Bonne journée !

***

vendredi 26 novembre 2010

Une odeur de fraude règne en Haïti

Par Agnès Gruda, envoyée spéciale
La Presse, Montréal
Source: cyberpresse.ca, 26 novembre 2010 à 00h00 Mis à jour à 06h28

(Haïti) À la sortie du bureau de Nawoon Marcellus, candidat au Sénat pour le parti INITE du président sortant René Préval, des femmes jouent les groupies en scandant «Chico,Chico!»

Leur joie exubérante tranche avec les mines patibulaires de la vingtaine d'hommes qui ont assisté à notre rencontre avec un des politiciens les plus en vue au Cap-Haïtien, deuxième ville du pays.

«Il va nous sauver, il va nous rendre riches», crie une des femmes, Yvenie, en frappant dans ses mains. Une de ses compagnes ouvre son sac à main, à l'intérieur duquel nous avons la surprise d'apercevoir une bonne cinquantaine de cartes d'identité indispensables pour aller voter le 28 novembre.

«Nous sommes une association de femmes et tous ces gens sont avec nous!» affirme fièrement la propriétaire du sac, qui ne semble pas consciente du fait que son butin n'est pas tout à fait régulier.


Nawoon Marcellus, un bel homme au sourire à faire craquer le coeur des filles, nous a reçus dans une pièce de la maison familiale qui lui sert de bureau électoral, au centre de la ville. «C'est à l'État et non aux ONG qu'appartient la responsabilité de venir en aide au peuple, notre pays souffre d'une faible structure économique et sociale», a-t-il plaidé avec éloquence.

Mais au-delà de ses beaux discours, cet ancien maire et député est aussi une sorte de roi du département du Nord. Il a ses influences partout. Comme le résume Yvenie, sur un ton admiratif: «Quand on est malade, il nous fait conduire à l'hôpital, quand quelqu'un meurt, il s'occupe des funérailles, et quand quelqu'un est en prison, il s'arrange pour le faire sortir.»

Il faut dire que Nawoon Marcellus a un lourd passé. Selon le Réseau national de défense des droits humains, il s'est fait révoquer son visa américain à cause de soupçons de trafic de drogue. Le même organisme lui reproche d'avoir été mêlé à des actes de vandalisme contre une station de radio, il y a cinq ans.

Un personnage haut en couleur, donc. Mais revenons à ce sac bourré de cartes d'identité. Au cours des derniers jours, nous avons demandé à une bonne dizaine de personnes comment on pouvait interpréter le fait que des partisans d'un candidat se baladent avec des tas de cartes d'identité entre les mains. Tous évoquent un scénario similaire, qui fonctionnerait grosso modo comme suit: certains candidats envoient des émissaires dans les quartiers populaires pour recueillir les cartes électorales, en échange de ce que l'on appelle ici des «avantages». Un peu d'argent. De la nourriture. Des promesses d'aide. Les besoins des électeurs sont sans fond.

Oui, mais pourquoi recueillir les cartes? «Pour empêcher ces gens d'aller voter, ou pour faire voter quelqu'un à leur place», résume le journaliste Cyrus Sibert, du Cap-Haïtien.

Pluie de critiques

Le trafic de cartes? «Oui, j'en ai entendu parler, il y a des rumeurs à ce sujet», reconnaît Jean François Alexis, responsable des communications à l'Office national d'identification (ONI), qui délivre les fameuses cartes, quand on lui parle de notre découverte.

«Vous avez VRAIMENT vu ça? Ah bon... Pourtant la carte, c'est la responsabilité de chaque citoyen», dit-il, stupéfait.

Jean François Alexis ne croit pas qu'il soit facile de faire voter quelqu'un avec une carte qui n'est pas la sienne. Après tout, les cartes d'identité comportent une photo. Et puis, les électeurs qui ont voté doivent tremper leur pouce dans de l'encre. Impossible de voter une deuxième fois.

Encore faut-il que le personnel des bureaux électoraux soit vigilant. Or, au cours des derniers jours, la Commission électorale provisoire, qui supervise le processus électoral, a été la cible d'une tempête de critiques.

Les reproches viennent de partout: le Sud, le Nord, le Plateau central. Dans plusieurs bureaux de scrutin, la Commission aurait modifié les listes de superviseurs, de manière à écarter les représentants des partis de l'opposition et à favoriser les gens proches du régime.

Un exemple: à Miragoâne, au sud-est de Port-au-Prince, des allégations de manipulation des listes de superviseurs ont causé un début d'émeutes, lundi matin. Des hommes ont brûlé des pneus et érigé des barricades pour protester contre la composition du personnel dans quelques bureaux de vote.

Les voix critiques ne viennent pas uniquement de l'extérieur. Dans un coup de théâtre survenu cette semaine, une des membres du Conseil électoral provisoire, Ginette Chérubin, a accusé sa propre organisation d'être à l'origine du traficotage de listes. Elle a eu la surprise de s'apercevoir que la liste définitive de superviseurs pour la région du sud-est du pays ne correspondait pas du tout à celle qu'elle avait déjà en sa possession.

«Je suis choquée», a dit Ginette Chérubin dans une déclaration à la radio. Selon elle, la nouvelle liste émane de la Commission électorale elle-même, un organisme qui s'est souvent fait accuser de marcher main dans la main avec le pouvoir.

«Nous favorisons les critères de performance, d'ancienneté et de proximité du bureau de vote», explique le porte-parole de la Commission électorale, Richardson Dumel, quand on lui demande de commenter les allégations de fraude.

Selon lui, les superviseurs sont choisis parmi ceux qui ont exercé ce rôle lors d'élections précédentes. Quant à ceux qui ont été écartés, ils avaient des «rapports disciplinaires défavorables», assure-t-il. Ce qui ne l'empêche pas d'admettre qu'il y a «de faux bulletins et de faux procès verbaux en circulation». Où? Combien? Il ne le sait pas.

Le directeur du registre national, Philippe Augustin, est plus précis: il s'attend à ce qu'il y ait «de la fraude partout», selon une déclaration faite cette semaine.

La fraude électorale est endémique en Haïti. «Chez nous, c'est surtout lors du décompte des votes que cela se passe», explique Frantz Duval, rédacteur en chef du principal quotidien de Port-au-Prince, Le Nouvelliste. D'où l'importance de contrôler le personnel électoral.

Chaque jour apporte son lot de nouvelles troublantes. Mardi, la radio Kiskeya révélait l'existence de deux listes électorales. L'une émane de l'Office d'identification nationale, l'autre du Conseil électoral provisoire. La seconde compterait 71 039 électeurs de plus que la première. D'où vient cet écart? Mystère.

Élection ou sélection?

Tous ces incidents n'empêchent pas le chef de la mission de l'ONU en Haïti, Edmond Mulet, d'assurer que tout se passe très bien. «Le climat est apaisé, tranquille, serein et sans violence dans les circonstances haïtiennes», a-t-il assuré en conférence de presse hier.

Pourtant, dans la rue, cet optimisme est inexistant. Et les soupçons de fraude font monter la tension, à la veille d'un vote où le régime du président René Préval se sent menacé. Ils alimentent aussi le scepticisme des électeurs, qui sont nombreux à résumer le processus électoral par un seul mot: magouille.

«Notre pays est entre les mains de gens immoraux», dénonce Jean Pierre Frécher, organisateur communautaire dans le quartier Carrefour Feuilles, un des plus ravagés par le séisme du 12 janvier.

«Beaucoup d'argent est gaspillé pour que Jude Célestin (le candidat appuyé par le régime) gagne les élections, et pendant ce temps, la population n'a rien», déplore-t-il.

Mêmes commentaires à la «Faculté libre», une petite place aménagée sous un arbre d'acajou, en plein camp de déplacés du Champ-de-Mars, où des hommes ont l'habitude de se rassembler pour discuter. Le jour de notre passage, le scrutin de dimanche ne leur inspirait rien de bon: «Les élections, c'est une perte de temps, de la magouille.»

À la faculté des sciences humaines de l'Université d'État d'Haïti, les étudiants sont tout aussi désabusés. «La politique traditionnelle est totalement corrompue», dénonce l'un d'entre eux.

Pour résumer les choses, Jean Pierre Frécher lance une phrase que l'on entend beaucoup ces jours-ci en Haïti: «Ce n'est pas une élection, mais une sélection!

mardi 10 août 2010

Haïti-élections 2010/ "Voie-Minusthiste" ou "Voie Municipaliste" ?

Source: VINOUSH, Mar 10 août 2010, 3h 19min 34s
Par Gérard Bissainthe

Aujourd'hui il est clair pour tout le monde que ce ne sont pas les Haitiens qui décident de l'agenda politique d'Haïti mais des forces étrangères et même la Minustah, puisqu'il faut appeler ce fléau par son nom.

Le Dr Guy Theodore ayant acquis aujourd'hui la certitude que les prochaines élections ne sont que des "Elections-Selection s" toujours par la douce et tendre Minustah qui nous veut tant de bien, sans céder aux Cerberes de la Constitution et aux MacCarthy de la Double Nationalité, a decidé de se retirer de ce carnaval et ne se présente plus à ces élections verouillées, cadenacées. Le Guy que je connais n'a jamais aimé les mascarades et la langue de bois.

Maintenant la grande question est: qui va décider de l'agenda politique d'Haïti? Les Haïtiens ou les Etrangers?
Pour le moment ce sont les Etrangers, puisque trop d'Haïtiens "leur donnent le gain".

Quelle est la parade?
Ici nous, les Municipalistes, nous avons un terrain en or. Laissons la Minustah faire ses élections et faisons nos élections municipalistes à nous. PLEBISCITONS a travers nos 580 sections municipales ceux/celles qui vont prendre notre pays en main. Ici la Diaspora peut jouer le rôle-clé de donner à chacune des sections communales les moyens logistiques d'organiser ces élections locales. Si le casec qui est sur place est sain, nous travaillerons avec lui, sinon nous élirons notre propre équipe locale et nous travaillerons avec elle. Il va de soi que nous plébisciterons ceux/celles qui choisissent la "Voie Municipaliste" à la place de la "Voie-Minusthiste". Comme nous choisirons le meilleur, nous n'avons pas de "candidats" attitrés.

Il va de soi que ceux très nombreux qui font déjà du municipalisme sans le nom sont nos favoris.

C'est ca la vraie voie des "Ballots" (les Bulletins de vote) à partir des "grassroots" (les citoyens de la base) qui va mettre fin à la République de Port-au-Prince et instaurer une Haïti non plus plouto-xenocratique mais réellement démocratique.

Gérard Bissainthe
10 aout 2010