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samedi 27 juillet 2013

Élections Canada et le DGE (Québec), des exemples à suivre par Haïti.

Le Directeur général des élections du Québec (DGE) est l'institution qui administre le système électoral et référendaire au Québec. Ce nom désigne à la fois l'institution et la personne qui la dirige. Cette personne est nommé par l'Assemblée nationale du Québec et elle est entièrement indépendante du gouvernement du Québec.

Élections Canada est l'institution qui administre le système électoral et référendaire du Canada. C'est une organisation établie par le Parlement canadien. Élections Canada est indépendante du gouvernement canadien et est impartiale.


Les liens suivants sont proposés à la réflexion des hommes et des femmes d'Haïti qui n'arrivent pas à mettre sur pied depuis plus de 25 ans un conseil électoral permanent (CEP), impartial et indépendant qui serait chargé de l'organisation d'élections libres, honnêtes, démocratiques.

  1. Page d'accueil du DGE: Directeur général des élections du Québec (DGE)
  2. Wikipédia/ Directeur des élections du Québec
  3. DGE/Lois électorales
  4. Wikipédia/ Loi électorale du Québec
  5. Page d'accueil d'Élections Canada (en français)
  6. Wikipédia/ Élections Canada (en français)

Quelques commentaires en vrac

Le Sénat de la République est amputé du tiers de ses membres, les élections pour le remplacement des 10 sénateurs dont le mandat est arrivé à terme au début de 2012 n'ayant pas encore eu lieu. Bientôt (début 2014), le Sénat sera amputé d'un deuxième tiers de ses membres.
Il semble évident que l'existence d'un Conseil électoral permanent soit une condition nécessaire au renouvellement périodique (sans retard) du tiers du Sénat.
Il semble évident que l'existence d'une loi électorale (amendable) qui régisse les élections sénatoriales soit une autre condition nécessaire au renouvellement périodique (sans retard) du tiers du Sénat.

Les élections locales (au niveau des 140 communes et des 570 sections communales) sont en principe sous la responsabilité du Conseil électoral. Elles sont difficiles à organiser en raison du peu de décentralisation ou du manque d'organisation de la structure du CEP au niveau des Communes et des Sections communales.

Le CTCEP doit/devrait organiser des élections sénatoriales et locales à la fin de 2013 ou au début de 2014. Les sommes d'argent à allouer au processus sont faramineuses. On parle de plusieurs dizaines de millions de dollars américains ! La réduction du coût des élections en Haïti à un minimum proche de la nullité (le bénévolat ou presque) serait, à notre avis, une autre condition nécessaire à l'organisation d'élections en Haïti. Bien sûr, le CEP devrait alors compter, le jour du scrutin, sur la participation des forces policières, du personnel du Ministère de l'Éducation, des enseignants, des étudiants, etc. Le secteur privé se ferait le devoir de contribuer avec l'État à l'achat/au renouvellement du matériel nécessaire à l'organisation des élections.

Les partis politiques sont peu organisés. Et ils sont nombreux. Ils gagneraient à se regrouper en deux ou trois grands partis. Actuellement, on a à peu près les grappes de partis suivants:
  1. Tèt Kalé (Répons Péyizan + les duvaliéristes + des transfuges d'autres partis ou mouvements) ;
  2. RDNP;
  3. Alternative (Fusion des socio-démocrates+OPL+Alyans démokratik); 
  4. (INITÉ+/- Lavalas et sa constellation de partis); 
  5. Konba;
  6. etc. 
_________________________

Voir aussi:
  1. Wikipédia/ Élections législatives et présidentielles haïtiennes 2010-2011.
  2. Wikipédia/ Liste des partis politiques haïtiens.
  3. Haïti-référence/ Organisations politiques haïtiennes.
  4. haitilibre.com/ Fusion des socio-démocrates/ Édmonde Supplice Beauzile.
  5. lexpress.fr/Mirlande Manigat ; wikipédia/ Mirlande Manigat ; Le coin de Pierre-Politique/ Programme de gouvernement du RDNP aux élections de 2010-2011.
  6. Wikipédia/ Repons Peyizan ; Wikipédia/ Michel Joseph Martelly.
  7. radiokiskeya.com/ Sauveur Pierre Étienne (OPL).

vendredi 1 juin 2012

Québec/confit étudiant/ rupture des négociations avec le gouvernement Charest

Par Dr. Pierre Montès

Ma décision est prise depuis quelques jours déjà: je ne voterai plus libéral aux élections provinciales comme je l'ai fait jusqu'à présent.

Il a fallu qu'un conservateur au fédéral devienne premier ministre d'un gouvernement libéral au provincial pour réussir à me faire changer de camp, depuis plus de vingt-cinq ans que j'exerce mon droit de vote au Québec.

Mais ne craignez rien, je ne suis pas encore pour la souveraineté du Québec...même si la social-démocratie à la Pauline Marois a conquis mon coeur depuis toujours, naturellement.

***
Les négociations entre la ministre Michel Courchesne (députée de mon comté !) et les leaders étudiants de la FEUQ, de la FECQ, de la CLASSÉ et de la TACEQ n'ont pas abouti à une entente.

Et pourtant, les étudiants ont proposé plusieurs solutions de sortie de crise à coût nul pour le contribuable, comme le voulait le gouvernement Charest, en respectant les paramètres imposés par le gouvernement Charest.

Mais M. Charest n'aime pas les solutions trouvées par les étudiants qui ont fait preuve d'ingéniosité, parce que ces solutions n'impliquent pas une augmentation des droits de scolarité pour les étudiants.

En fait, M. Charest veut une solution qui soit à coût nul pour le contribuable, mais qui contienne obligatoirement une hausse des droits de scolarité pour les étudiants.

Une solution qui soit à coût nul pour le contribuable, mais qui n'implique pas une hausse des droits de scolarité pour les étudiants est exclue par M. Charest.

Le budget 2011-2012 du gouvernement Charest pour les universités québécoises prévoit que la contribution du gouvernement passerait de 54% en 2008-2009 à 51,4% en 2016-2017. Pour cette même période, le gouvermenent veut faire passer la contribution des étudiants de 12,7% à 16,9%. Les contributions des autres sources restent pratiquement constantes durant cette période, sauf celle du gouvernement fédéral qui diminuerait de 14% à 12%. M. Charest l'a rappelé hier: dans le cas du financement des universités, il veut que soit appliqué le principe de "l'utilisateur-payeur".

Je souhaite que beaucoup d'électeurs qui , comme moi, ont toujours voté libéral, choisiront de voter pour un autre parti aux prochaines élections provinciales.


Voici un lien vers un article qui résume comment se sont terminées les négociations hier:
Journet et Lessard/ lapresse.ca, 31 mai 2012.
________________
À lire aussi la proposition de l'ancien premier ministre Bernard Landry qui est aussi un professeur d'université:
Bernard Landry: Conflit étudiant - une autre approche possible, Le Devoir, 31 mai 2012.

Conflit étudiant - Une autre approche est possible…

Par Bernard Landry
Ancien premier ministre du Québec
Source: ledevoir.com, jeudi 31 mai 2012

L'exceptionnelle mobilisation étudiante que nous vivons est en soi une manifestation civique positive : les jeunes s’engagent à nouveau. Espérons que cela laisse présager qu’ils iront à l’avenir aux urnes autant que leurs aînés et s’impliqueront sérieusement dans la politique. Évidemment, leurs justes causes n’autorisent par ailleurs aucune dérive anarchique, y compris la désobéissance civile qui ne sied aucunement à la situation actuelle ni à notre univers démocratique.

Curieusement, le présent nous ramène à certaines discussions des années 1960 qui sont toujours pertinentes. Comme président de l’AGEUM (Association générale des étudiants de l’Université de Montréal) et fondateur de l’UGEQ (Union générale des étudiants du Québec), j’avais, à l’instar de mes contemporains, des préoccupations proches de celles des jeunes d’aujourd’hui. J’ai même organisé la première grande et pacifique manifestation étudiante de notre histoire nationale autour de l’affaire Gordon.


Il n’y avait à l’époque aucun système public de prêts et bourses. Pour payer mes études, j’ai été officier dans l’armée canadienne comme Pierre Bourgault ! Les étudiants de l’époque ont donc mené à ce sujet une vigoureuse bataille qu’ils ont gagnée, grâce notamment à l’ouverture de Paul Gérin-Lajoie, ministre libéral visionnaire qui créa le régime qui est encore essentiellement en place. […]

Gratuité et salaire étudiant


Déjà, à l’époque, nous parlions de la gratuité scolaire et même davantage puisque certains camarades plus audacieux réclamaient un « présalaire » étudiant ! Par la suite, j’ai toujours été fier de voir que nos droits de scolarité étaient atypiques sur notre continent et que nous étions plus près à cet égard de l’Europe que de l’Amérique.


Comme ancien leader étudiant devenu ministre des Finances, je ne pouvais honnêtement pas les augmenter, même durant l’indispensable retour à l’équilibre budgétaire après un demi-siècle de déficit continu. Devant le désastre de l’endettement des jeunes diplômés américains, il est clair que l’inspiration européenne est plus sage et plus juste.


À la lumière de ce contexte historique, il y a peut-être une solution à l’impasse actuelle pouvant nous mener à un avenir stable et juste si l’on parvenait simplement à s’entendre sur quelques réalités incontestables et en tirer courageusement les conclusions.

Principes sacrés


D’abord quelques principes sacrés qui devraient faire l’unanimité et servir de fondement à la solution recherchée :


L’éducation jusqu’à la limite des talents et la volonté d’étudier de chacun constitue un droit individuel fondamental. Elle est liée aux chances de bonheur des humains de partout, particulièrement dans la complexité des défis contemporains.


L’éducation doit être également une priorité collective absolue et l’instrument fondamental de la création et de la répartition de la richesse dont dépendent aussi les chances de bonheur collectif, plus encore dans le contexte québécois du vieillissement spectaculaire de la population.


Seul un niveau d’éducation exemplaire peut nous conduire à l’efficacité et à la productivité nécessaires pour satisfaire les besoins des jeunes comme des aînés et continuer à élever notre niveau de vie. L’éducation nous a sauvés en 1960, elle devra le faire encore et plus dans les années à venir et devenir aussi dominante que pouvait l’être la religion avant les années 1960, ce qui n’est pas peu dire…


Il est indéniable que certaines formations universitaires assurent beaucoup plus de revenus à leurs diplômés qu’à d’autres et que certaines sont aussi beaucoup plus coûteuses que d’autres.


Il a été démontré que, pour de profondes raisons sociologiques, les enfants des plus riches profitent plus du bas niveau de nos droits de scolarité. Il s’agit d’un transfert des pauvres vers les mieux nantis, comme l’a expliqué l’économiste Claude Montmarquette.


Effort collectif de bonne foi


À partir de ces quatre constatations irréfutables, on peut esquisser une solution qui, avec un effort collectif de bonne foi, pourrait régler la crise actuelle et assurer une paix durable à l’avenir. D’ailleurs, plusieurs intervenants respectables (Guy Rocher, Louis Bernard, Claude Castonguay, Léon Courville et d’autres) ont mis de l’avant certaines composantes d’une solution rationnelle et réaliste et qui aurait les fondements suivants :


Gratuité scolaire complète - enfin ! - de la maternelle jusqu’à la plus haute diplomation universitaire suivant les talents et la volonté de chacun et chacune. Donc, aucune entrave matérielle d’accès aux études ne subsisterait, ni aux yeux des jeunes ni de leurs parents.


Par la suite, une fois les diplômes obtenus, un mode de paiement rétroactif des droits de scolarité tenant compte des critères suivants : le coût réel des études par faculté et le niveau de revenu moyen lié à la profession pratiquée ou les revenus réels des diplômés. Ainsi, le chirurgien et l’ingénieur auraient à rembourser plus que l’anthropologue et le professeur du secondaire.


Bien sûr, de nombreuses modalités seraient à étudier et à mettre en place : calendrier d’application, montants en cause, temps de remboursement, contrats avec les étudiants étrangers. Aucun de ces rajustements ne crée cependant de problèmes insolubles.


Ces droits modulés devraient par ailleurs être maintenus globalement à leur niveau d’avant la hausse et indexés pour qu’ils restent à leur niveau déjà exemplaire.


À ce virage majeur pourrait s’ajouter l’acceptation de demandes sensées des étudiants : états généraux, transparence de gestion, normes, etc.


Une telle approche, qui demande courage et lucidité, conserverait au Québec une position exemplaire en matière de droits de scolarité et serait compatible aussi bien avec la justice sociale, la marche vers un savoir accru et la santé des finances publiques. Sans compter une salutaire réconciliation avec une grande partie de notre jeunesse. Cela vaut la peine d’être exploré.

lundi 9 janvier 2012

L'année MMXI (2011) en Haïti, au Canada et au Québec: quelques commentaires sur la scène politique

Haïti.-

Des élections présidentielles et législatives biaisées par des fraudes et irrégularités flagrantes ont eu lieu: premier tour, dimanche 28 novembre 2010; deuxième tour, dimanche 20 mars 2011.

Aux présidentielles, le vainqueur a été Michel Joseph Martelly, tandis qu'aux législatives, le parti INITÉ du président sortant René Garcia Préval est devenu majoritaire au Sénat et est le parti ayant le plus grand nombre de députés à la Chambre basse.

Le parti au pouvoir, INITÉ, n'a pas réussi à faire élire son candidat, Jude Célestin, au premier tour avec le pourcentage de 54% et quelques poussières qu'il avait, selon les rumeurs, fixé à l'avance. L'INITÉ n'a pas non plus réussi à le faire maintenir en deuxième position au premier tour, même si le CEP avait publié, dans un premier temps, des résultats selon lesquels Jude Célestin était déclaré deuxième (241 462 voix, 22,48%), loin derrière la candidate du RDNP, Mirlande Manigat (336 878 voix, 31,37%), mais très proche du candidat de Répons Peyisan, Michel Martelly (234 617 voix, 21,84%), placé en troisième position.

Dans un premier temps donc, Michel Martelly était éliminé de la course. Il faut rappeler qu'il y eu 19 candidats au premier tour des présidentielles 2010-2011. Les trois quarts des voix sont allés aux trois premiers candidats Manigat, Célestin et Martelly, tandis que les seize autres candidats n'ont pu obtenir ensemble qu'un quart des voix au premier tour.

Les fraudes et irrégularités ayant été flagrantes, une révision du processus et des résultats a été effectuée par des experts de l'OÉA fin décembre 2010 - début janvier 2011.

Les experts de l'OÉA ont révisé les résultats de CEP et ont établi que la candidate Mirlande Manigat (RDNP) était effectivement première au premier tour (323 048 voix, 31,57%), que le candidat Michel Joseph Martelly (Répons Peyizan) était le vrai deuxième au premier tour (227 467 voix, 22,23%) et que le candidat Jude Célestin (INITÉ) était plutôt le vrai troisième (224 242 voix, 21,92%).

Malgré les recommandations des experts de l'OÉA, le CEP n'a pas corrigé les biais dans les résultats qu'il avait antérieurement publiés. La formule trouvée par l'INITÉ pour sauver la face a été le retrait de la candidature de Jude Célestin. «Les nombres gouvernent le monde», disait Pythagore. Le comportement du CEP confirme qu'Haïti fait encore exception à cette règle élémentaire. En réalité, elle rejette cette règle d'or depuis le début de son existence. Le pouvoir est conquis non par l'obtention de la majorité des voix, mais par la force: la force des armes ou la manipulation du vote par le pouvoir en place en faveur du candidat de son choix. Mais l'OÉA a réussi à tordre le bras de l'INITÉ pour le forcer à rejeter son candidat, Jude Célestin.

Cependant l'OÉA n'a pas jugé bon de réviser les résultats du premier tour des législatives entaché lui aussi de fraudes et d'irrégularités flagrantes. Était-ce un deal (marché) conclu tacitement avec l'INITÉ de René Préval ?  Le pouvoir exécutif serait laissé à l'opposition, le pouvoir législatif à l'INITÉ ?

Le deuxième tour des présidentielles s'est donc fait au début de 2011 entre deux candidats de l'opposition au pouvoir en place: Mirlande Manigat (RDNP) et Michel Joseph Martelly (Répons Peyizan), une première en Haïti. Le deuxième tour des législatives s'est fait en même temps.

Contre toutes attentes, la candidate Mirlande Manigat (RDNP) «perd» au second tour tenu le dimanche 20 mars 2011 (31,74%). Les résultats sont proclamés le lundi 4 avril 2011. Le candidat Michel Joseph Martelly (Répons Peyizan)  «gagne» avec 67,57%. Il devient ainsi le nouveau président d'Haïti pour cinq ans (mai 2011-février 2016).

Selon les données non-officielles qui circulaient sur le Web et dans les secteurs politiques, jusqu'à la veille de la date du dévoilement des résultats officiels par le CEP, environ 1700 procès-verbaux entachés d'irrégularités auraient été mis à l'écart par le Centre de Tabulation. Dans ces conditions, la candidate du RDNP, Mirlande Manigat était classée première avec environ 52% des voix exprimées et le candidat de Répons Peyizan, Michel Joseph Martelly était deuxième avec 48% des voix. Mais les compilations exhaustives du camp Martelly établisaient son pourcentage à 67% en tenant compte de tous les procès-verbaux, y compris les 1700 entachés d'irrégularités.

Coup de théâtre de la communauté internationale agissant dans les coulisses et impliquée jusqu'au cou dans le contrôle du processus des élections: le Président du CEP, Gaillot Dorsainvil, se rend en personne au Centre de Tabulation le dimanche 3 avril 2011. Il aurait demandé aux responsables du Centre de Tabulation d'insérer les résultats contenus dans les 1700 procès-verbaux biaisés qui avaient été mis en quarantaine. Conséquences immédiates: Martelly, 67,6%; Manigat, 31,7%.

Le CEP dévoile les résultats le lundi 4 avril 2011: le candidat Michel Joseph Martelly est proclamé vainqueur des élections présidentielles.

LCDP-Politique avait analysé les résultats du second tour des présidentielles (voir article du 9 avril 2011). Nous résumons ici cette analyse.

Premier tour (28 novembre 2010):
Mirlande Manigat, première: 31,57%
Michel Joseph Martelly, deuxième: 22,23%
L'ensemble des 17 autres candidats: 46,20%
Total des 19 candidats: 100%

Deuxième tour (20 mars 2011):
Michel Joseph Martelly, premier: 67,57%
Mirlande Manigat, deuxième: 31,74%
Votes nuls: 0,69%
Total: 100%

Pour prendre la mesure de ce qui s'est réellement passé, on propose l'interprétation suivante:

  1. On admet que les mêmes électeurs qui ont voté au premier tour ont voté au second tour.
  2. De plus, on admet que les mêmes électeurs qui avaient voté pour Mirlande Manigat au premier tour ont encore voté pour elle au second tour, à peu de choses près, et qu'il en a été de même pour Michel Martelly.
  3. Sous ces deux hypothèses, on aurait (partiellement): Manigat (MHM1=31,57%); Martelly (MJM1=22,23%).
  4. On admet que les 46,20% des électeurs qui avaient voté pour les 17 autres candidats au premier tour, étaient partagés entre les deux finalistes comme suit: 45,77% auraient voté pour Martelly au second tour, 0,43% aurait voté pour Manigat. On aurait (partiellement): Manigat (MHM2=0,43%); Martelly (MJM2=45,77%); 
  5. En additionnant les résultats partiels et hypothétiques en 3 et 4, on obtiendrait: Martelly (MJM1+MJM2=22,23% + 45,77% = 68,00%); Manigat (MHM1+MHM2=31,57%+0,43%=32,00% ). 
Il nous semble peu probable qu'un tel événement ait pu se produire. Et pourtant, c'est à peu près ce qu'ont révélé les résultats proclamés par le CEP le 4 avril 2011: Martelly: 67,57% des voix, Manigat: 31,74% des voix.

En d'autres termes,  et plus simplement dit, voici ce qui se serait passé aux présidentielles:
  • Supposons que 100 électeurs soient allés aux urnes le 28 novembre 2010 et que les mêmes 100 élécteurs soient encore allés aux urnes le 20 mars 2011.
  • 1er tour: Mirlande Manigat, 32 voix pour; Michel Martelly, 22 voix pour; les 17 autres candidats, 46 voix pour en tout. Total: 32+22+46=100 voix.
  • 2er tour: Mirlande Manigat, 32+0 = 32 voix pour; Michel Martelly, 22+46 = 68 voix pour. Total: 32+68 =100 voix.
Les résultats du vote au second tour signifiraient que les électeurs, partisans du parti INITÉ, ayant voté pour Jude Célestin au premier tour, entre autres choses, auraient reçu le mot d'ordre de voter pour Michel Martelly au second tour et l'auraient fait.

Le Président Michel Martelly a prété serment le 14 mai 2011 et a succédé au Président René Préval.
Les péripéties subies par le Président Michel Martelly entre mai et octobre 2011 pour faire ratifier un premier ministre ne corroborent pas la mécanique du calcul précédent, même si les résultats proclamés par le CEP correspondent aux combinaisons de pourcentages que nous avons présentées ci-dessus.

En Haïti, quand il y a élections, le comptage des voix exprimées n'a jamais été effectivement la règle réellement utilisée pour déterminer le vainqueur d'une élection. La mathématique du vote n'est pas dans les moeurs politiques haïtiennes, même quand Haïti est sous tutelle directe, voire quand elle ne l'est pas!

Quand Haïti n'est pas directement sous tutelle, c'est la Rue ou l'Armée presque uniquement qui dicte les résultats du scrutin. Le dépouillement des urnes est symbolique; il est fait pour la forme: le dictateur connaît à l'avance les résultats et la Rue est chargé d'indiquer le vainqueur à la nation. On l'a vu en 1950 (Paul E. Magloire), en 1957 (François Duvalier), en 1990 (Jean-Bertrand Aristide), en 2000 (Jean-Bertrand Aristide).

Quand Haïti est directement sous tutelle, à la force de la Rue, s'ajoutent la force du tuteur qui jouent chacune leur partition sous la direction du dictateur invisible. On l'a vu en 1995 (René Garcia Préval), en 2006 (René Garcia Préval) et en 2011 (Michel Joseph Martelly).

On le sait, LCDP-Politique avait appuyé ouvertement la candidature de Mirlande Manigat qui a été perçue comme le meilleur choix pour Haïti en 2010-2011. Mais c'est Michel Martelly qui a été proclamé vainqueur. En bon démocrate, nous acceptons le résultat proclamé par le CEP. Michel Martelly est le président d'Haïti pour cinq ans.

Parce qu'il n'appartient pas à la mouvance des anarchistes qui a gouverné Haïti pendant les 20 dernières années, et parce que, comme Mirlande Manigat, Michel Martelly, à sa manière, c'est-à-dire de façon inédite, lutte quotidiennement pour le changement, LCDP-Politique, dans ces conditions, a décidé d'appuyé le Président Martelly, jusqu'à preuve du contraire.

Donc, Martelly, le nouveau président n'est pas issu des forces anarchiques qui ont dominé la scène politique haïtienne depuis 1986. Il n'est pas issu de la classe politique traditionnelle non plus.
  • Il est différent politiquement.
  • Il veut gouverner autrement. 
  • Il travaille à la réconciliation nationale.
  • Il oriente la politique de son gouvernement selon quatre priorités (les quatre E, devenus 5E depuis la ratification du PM Garry Conille): 1) Éducation; 2) État de droit; 3) Emploi; 4) Environnement; 5) Énergie (ajout du PM Conille).
  • L'éducation semble constituer la priorité des priorités du gouvernement Martelly-Conille.
  • Il voyage beaucoup tant à l'intérieur pour se rapprocher du peuple du pays en dehors, qu'à l'extérieur pour chercher des opportunés pour son pays.
  • Il semble accessible à tous: on dirait qu'il est constamment en campagne électorale.
  • Il est très présent dans les médias sociaux et à la télévision. Et LCDP aime beaucoup ça.
  • À l'analyse, c'est le genre de président qu'Haïti attendait depuis 1986, comme quoi, elle aurait perdu 25 ans dans l'anarchie entretenue par ceux qui ne peuvent gouverner autrement.
En faisant de l'éducation la priorité des priorités, le président Martelly vise juste. Faire de l'éducation la priorité des priorités était déjà dans mon esprit dès janvier 1986. Mais le peuple, à ce moment-là,  avait d'autres priorités «plus prioritaires».

L'éducation à elle seule constituera une révolution en Haïti. Et ce sera à la gloire du président Martelly.

Mais il manque beaucoup à Haïti pour qu'elle entre dans la modernité:
  • D'abord sa diaspora. Elle est maintenue physiquement à l'écart en ne lui octroyant pas la double citoyenneté. Malgré tout, un flux monétaire de 2 G$/an (deux milliards de dollars par an) est observé à sens unique entre la diapora haïtienne et la mère patrie.
  • Ensuite une décentralisation vers une autonomie départementale et communale, ce qui rejoint ce que le Professeur Gérard Bissainthe propose sur le Web: le municipalisme.
  • Une culture de partis politiques et une culture de l'alternance politique.
  • Une culture d'élections honnêtes, sans fraudes ni irrégularités, sans l'influence d'un dictateur.
  • Un climat sécuritaire garanti à «six sigmas» pour attirer et retenir les investisseurs.
  • Une culture d'exécution, telle que préconisée sur le Web par l'ingénieur Ray Killick.
  • Une culture de liberté, telle que pronée sur le Web par le Professeur d'économie Parnell Duverger.
Il faudra donc, en définitive, que Martelly initie une «révolution tranquille» haïtienne, comme celle pronée par le Professeur Gérard Étienne, de son vivant, en long et en large dans le journal Haïti-Observateur et sur le Web.

LCDP souhaite un bon quinquennat au Président Martelly et à son gouvernement.


Canada.-

Au Canada, en 2011, la politique a été dominé par la réélection en mai 2011 des Conservateurs de Stephen Harper qui a réussi, enfin, à former un gouvernement majoritaire.

Il y a également la surprise créée par Jack Layton du parti NPD: le phénomène Layton. Contre toutes attentes, le NPD a réussi à faire élire plus d'une centaine de députés et est devenu du même coup l'opposition officielle à Ottawa. Même au Québec, le NPD a fait le plein. Malheureusement, le cancer a eu le dessus sur Jack Layton en été 2011. Il reste et demeure un grand canadien. Une course à la chefferie du NPD est en cours et prendra fin avec l'élection d'un nouveau chef en 2012.

Quant au Bloc québecois, il est passé d'une cinquantaine de députés avant les élections de mai 2011, à quelques députés que l'on peut compter sur les doigts d'une seule main! Même le chef du Bloc, Gilles Ducceppe, a mordu la poussière. Déçu, il a démissionné le soir des élections. Ira-t-il vers un autre échec, au provincicial cette fois, s'il se mêle d'être le successeur de Pauline Marois à la tête du Parti québécois, si jamais cette dernière céde aux pressions internes de son parti ou à celles des ténors du mouvement souverainiste qui trouvent qu'elle ne fait pas avancer assez vite le projet souverainiste ?

Le Parti Libéral du Canada, avec son chef Michael Ignatieff, n'a pas pu reconquérir le pouvoir perdu, il y a quelques années. Il ne forme même plus l'opposition officielle depuis mai 2011. Ignatieff démissionne immédiatement après les élections de mai 2011 pour accepter ensuite un poste de professeur à l'Université de Toronto. Le milieu universitaire semble mieux lui convenir que le milieu politique.  En attendant une course à la chefferie, le PLC a confié provisoirement au député torontois, Bob Ray, la direction du parti. Bob Ray se débrouille bien. Ce n'est pas un nouveau venu en politique. Il ne serait pas étonnant qu'il devienne, sous peu, faute de concurrents, le chef qui conduira le PLC aux élections dans quatre ans, le temps pour ce parti de rebâtir ses assises dans les dix provinces canadiennes y compris le Québec.



Québec.-

Au Québec les dernières élections générales datent du 8 décembre 2008. À l'issue de ces élections, la composition de l'Assemblée nationale se présentait comme suit (total 125 sièges):
  1. PLQ, parti majoritaire: 66 députés (1 366 046 voix, 42,08%); chef Jean Charest, Premier ministre.
  2. PQ, opposition officielle: 51 députés (1 141 751 voix, 35,17%), chef Pauline Marois, chef de l'opposition.
  3. ADQ: 7 députés (531 358, 16,37%), chef Mario Dumont qui a démissionné par la suite et est remplacé par Gérard Deltell.
  4. QS (Québec solidaire): 1 député, co-chefs: Amir Khadir (député) et Françoise David.
Actuellement (depuis le 16 novembre 2011) la composition de l'Assemblée nationale du Québec se présente comme suit:
  • PLQ, 64 députés, dont est issu le gouvernement actuel;
  • PQ, 45 députés, opposition officielle;
  • ADQ, 4 députés, deuxième groupe d'opposition;
  • Québec solidaire, 1 député indépendant;
  • Option nationale, 1 député indépendant;
  • Autres, 9 députés;
  • Siège vacant, 1 (comté d'Argenteuil)
  • Total: 124 députés et 1 siège vacant.

La situation politique au Québec se complexifie en 2011 avec la formation d'un nouveau parti politique la CAQ (Coalition Avenir Québec) avec à sa tête François Legault, un ancien ministre de gournements péquistes antérieurs, donc un ancien souverainiste. La CAQ semble avoir du vent dans les voiles. Elle est en train de faire une alliance avec l'ADQ (Action démocratique du Québec). Elle dit vouloir mettre de côté le débat sur la question de la souveraineté du Québec. Mais pour combien de temps ? Est-ce pour attirer les partisans du PLQ (Parti libéral du Québec) et/ou les communautés éthniques qui sont d'allégeance libérale en grande partie et qui, traditionnellement, veulent préserver l'unité du Canada ?

Il semble peu probable que la CAQ réussisse à séduire les communautés éthniques d'ici les prochaines élections. Mais il ne faut pas écarter une réédition du phénomène Layton avec François Legault, si les partisans traditionnels du PQ et du PLQ, hormis les communautés éthniques, décidaient d'appuyer stratégiquement la CAQ. Mais, d'ici aux prochaines élections générales (en 2013?), beaucoup d'eaux «s'écouleront sous les ponts».

La situation n'a pas été facile pour Pauline Marois, chef du PQ. Mais elle résiste jusqu'à présent aux tentatives endogènes visant à la déstabiliser et à la faire démissionner. Elle a beaucoup d'expérience en politique active. C'est une sociale-démocrate chevronnée. Onze fois ministre sous les gouvernements péquistes antérieurs, elle a tout ce qu'il faut pour gouverner le Québec. Espérons qu'en 2012, elle continue à tenir les rênes de son parti.

Il est difficile de tenter de deviner, à ce moment-ci, comment se composerait un prochain gouvernement québécois. Sera-t-il majoritaire ou minoritaire ? Sera-t-il formé par le PLQ, le PQ, la CAQ ? Une lutte à trois n'est bon pour aucun des trois partis. Qui arrivera en tête avec une majorité relative, ou avec plus de la moitié des sièges (63): majorité absolue ? Ce deuxième cas correspond à la situation actuelle du PLQ de Jean Charest. Le PLQ réussira-t-il à résister au maraudage que la CAQ a déjà commencé à entreprendre ?  Le PQ de Pauline Marois réussira-t-il à résister au maraudage que la CAQ ne manquera pas de tenter ?

Enfin, Jean Charest restera-t-il à la tête du PLQ jusqu'au prochaines élections ? Peut-être bien. Des analystes disent que c'est en campagne électorale que Jean Charest est à son meilleur. Mais il faudra un jour ou l'autre passer le flambeau à d'autres ...

jeudi 30 décembre 2010

Politique québécoise/sondage Crop-La Presse (10-19 décembre 2010)


Selon le dernier sondage CROP-La Presse (10-19 décembre 2010), si des élections provinciales avaient eu lieu à la mi-décembre, voici comment se répartiraient leurs votes:

  1. Parti québécois de Pauline Marois: 41%;
  2. Parti Libéral de Jean Charest: 25%;
  3. Action démocratique: 16%;
  4. Québec solidaire: 12%
  5. Parti vert: 6%


Selon ce même sondage, voici comment se présente le taux d'insatisfaction des québécois vis-à-vis le gouvernement de Jean Charest:

  1. Plutôt/très insatisfait: 70%
  2. Très/plutôt satisfait: 28%
  3. Sans opinion: 2%

Par ailleurs, selon le même sondage, le Bloc québécois reste toujours en tête sur la scène fédérale. Si des élections avaient eu lieu à la même période (10-19 décembre 2010) au niveau fédéral, le Bloc québécois aurait remporté 40 % des voix québécoises contre 18 % pour le Parti libéral fédéral, 19 % pour les néo-démocrates et 20 % pour le Parti conservateur.

L'échantillon de québécois testé était de taille 1002. Par conséquent la marge d'erreur était de l'ordre de 3 %, 19 fois sur 20.
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Lire aussi l'article de Daphné Cameron, La Presse, 30 décembre 2010.

dimanche 26 avril 2009

Québec/ Relation amoureuse entre Nathalie Normandeau et François Bonnardel

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Madame Nathalie Normandeau, députée de Bonaventure (PLQ)
vice-premier ministre et ministre des affaires municipales, des régions et de l'occupation du territoire
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François Bonnardel, député de Shefford (ADQ)
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« Oui, je fréquente François», ... « sur le parquet du Salon bleu, nous devenons des adversaires.»
C'est l'essentiel des réponses de la ministre aux journalites qui l'ont interrogée au sujet de sa relation amoureuse avec le député de l'opposition.
Pour résoudre le problème, le député François Bonnardel pourrait quitter l'ADQ: ou bien il siégerait comme député indépendant, ou bien il passerait au parti libéral (PLQ).
Ces hypothèses ont été avancées également par des analystes.
Lisez les détails de l'histoire en cliquant sur les liens suivants:
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Voici quelques éléments d'information sur la biographie des deux députés.
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vendredi 13 février 2009

Sarkozy met de l'eau dans son vin

Source: Radio-Canada/Nouvelles
Mise à jour le vendredi 13 février 2009 à 11 h 38

Le président français Nicolas Sarkozy a répondu à la lettre de protestation que lui avaient adressée Pauline Marois et Gilles Duceppe à la suite de sa déclaration sur la souveraineté du Québec lors de la remise de la Légion d'honneur au premier ministre du Québec, Jean Charest.


Dans leur lettre de protestation (1) envoyée le 5 février dernier, les deux chefs souverainistes reprochaient au président français d'avoir dénigré les souverainistes québécois et d'avoir une mauvaise perception du mouvement indépendantiste québécois, à qui il reprochait d'être séctaire et refermé sur lui-même (2) et (3).


Tout en rappelant au président Sarkozy qu'aucun de ses prédécesseurs n'avait dans le passé qualifié de la sorte le projet souverainiste québécois, Mme Marois et M. Duceppe lui ont souligné que plus de deux millions de Québécois ont voté pour cette option lors du dernier référendum.


Or, il semble que le président français ait tempéré ses propos dans la lettre de réponse qu'il adresse aux deux chefs souverainistes.
Dans un extrait de la lettre du président Sarkozy obtenu par RDI, on peut lire: « Tous les Québécois, dans la diversité de leurs engagements et de leurs opinions, tiennent une place particulière dans le coeur des Français. Ce lien, si profond, constitue notre bien commun... c'est ce trésor que je voudrais, avec tous les Québécois, promouvoir et valoriser davantage encore. »


Politesse diplomatique oblige

La chef du Parti québécois, Pauline Marois, et le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe
Bien qu'ils aient pris connaissance de la réponse du président Sarkozy en début de semaine, les chefs du Parti québécois et du Bloc, Pauline Marois et Gilles Duceppe, n'ont pas réagi publiquement à cette lettre du président français.


Au Parti québécois, on souligne que l'usage diplomatique veut que ce soit la présidence française qui rende elle-même cette lettre publique avant d'en commenter le contenu.

N.B. L'article ci-dessus provient du lien suivant:
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http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2009/02/13/001-sarkozy-reponse-lettre.shtml
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(1) Marois et Duceppe en colère
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2009/02/05/002-sarkozy-souverainete-lettre.shtml?ref=rss

(2) Quand indépendantisme rime avec sectarisme
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/Politique/2009/02/02/003-Sarkozy-souverainiste.shtml

(3) Selon Nicolas Sarkozy, les indépendantistes québécois seraient séctaires ?
http://jfjpm-politique.blogspot.com/2009/02/selon-nicolas-sarkozy-les.html

mardi 3 février 2009

Le premier ministre québécois reçoit du président français, l'insigne et le grade de Commandeur dans l'Ordre de la Légion d'honneur

Jean Charest décoré par Nicolas Sarkozy
Photo AFP/Philippe Wojazer
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Selon Nicolas Sarkozy, les indépendantistes québécois seraient séctaires ?


Le président français Nicolas Sarkozy et le premier ministre du Québec Jean Charest à l'Élysée
Photo AFP, Philippe Wojazer, 2 février 2009
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Source: Radio-Canada
Le président français, Nicolas Sarkozy, s'est écarté de son texte, lundi, lorsqu'il a remis la Légion d'honneur au premier ministre du Québec, pour parler de famille, d'attachement et de sectarisme.

Revenant sur les déclarations qu'il avait faites lors de sa visite au Québec, durant le Sommet de la Francophonie, il a répondu aux souverainistes qui avaient critiqué le changement de ton de la France envers le Québec et son amitié envers le Canada.
S'il n'a pas manqué de rappeler l'importance des liens entre la France et le Québec, il a aussi précisé que son pays était attaché au Canada.
M. Sarkozy a tourné la page sur la politique de « non-ingérence et de non-indifférence ». Cette politique « qui a été la règle pendant des années, honnêtement [...] n'est pas mon truc », a-t-il lancé.
Puis, le président français a précisé qu'il aimait les deux ensembles de manière différente: « Pour vous aimer, je n'ai pas besoin de détester les voisins [...], pour prouver qu'on aime les autres, on n'a pas besoin de détester leurs voisins ». Il a ajouté que ceux qui ne comprenaient pas cela « ne comprennent pas le refus du sectarisme, le refus de la division, le refus de l'enfermement sur soi-même et le refus de cette obligation de définir son identité par opposition féroce à l'autre ».
Embarrassé, le premier ministre Charest a eu une réaction prudente: « Je ne vois pas d'autre politique possible pour la France que celle de ni ingérence et ni indifférence, dans un cadre référendaire. [...] Et si jamais il devait y avoir un nouveau référendum, je ne vois pas d'autres politiques possibles pour la France que la non-ingérence, non indifférenciée. Ce que le président Sarkozy exprime, je pense, c'est un sentiment qui déborde les circonstances d'un référendum sur l'avenir du Québec », a-t-il dit.
Mais, de ce côté-ci de l'océan, les souverainistes n'ont pas accepté les nuances de M. Charest, ni les commentaires du président français, mal informé sur la situation au Québec, disent-ils.
Cliquez sur le lien suivant pour lire la suite:
//Radio-Canada: Quand indépendantisme rime avec sectarisme
Fin//
Commentaire du Coin de Pierre-Politique
Il est évident que Monsieur Sarkozy est allé trop loin dans sa déclaration. Mais il a voulu être clair sur sa position vis-à-vis les indépendantistes québécois.
Cette déclaration qui m'étonne, me permet, curieusement, de comprendre ce que Dany Laferrière voulait dire quand, dans un entretien avec Victor Lévy-Beaulieu (bien avant l'épisode de la reine nègre), il avait suggéré à Victor Lévy-Beaulieu d'aller en personne à Port-au-Prince pour présenter et expliquer la cause des indépendantistes québécois aux haïtiens. Dany affirmait que les haïtiens auraient alors compris cette cause et l'appuieraient.
Les haïtiens à l'intérieur du Québec n'appuient pas la cause indépendantiste et se rangent du côté des fédéralistes, en grande majorité. Sans aller jusqu'à traiter les indépendantistes de sectaires comme le fait Sarkosy, les haïtiens, comme la plupart des autres immigrants, voient qu'il est dans leurs intérêts de lutter contre la fracture du Canada.
D'un autre côté, je suis maintenant certain que les haïtiens de l'intérieur, dont les ancêtres ont obtenus par les armes, en 1804, l'indépendance de leur pays, comprendront aisément les indépendantistes québécois qui luttent pour l'obtention de l'indépendance du Québec, leur pays.
Maintenant que Sarkosy a pris ouvertement position, les indépendantistes québécois pourraient-ils se tourner vers les haïtiens de l'intérieur d'Haïti pour chercher un allié plus sûr à leur cause ?