Source: Presse canadienne
La Première ministre haïtienne destituée par le Sénat
La Première ministre haïtienne destituée par le Sénat
De Jonathan Katz (CP)
PORT-AU-PRINCE — Une nouvelle crise politique a éclaté en Haïti vendredi, avec la destitution de la Première ministre Michèle Pierre-Louis et la dissolution du gouvernement qui en découle, sous l'impulsion du parti du président Préval au Sénat.
Dix-huit des 29 sénateurs ont voté la motion de censure, défendue par des membres du mouvement Lespwa ("L'Espoir") du président René Préval, lequel avait nommé la Première ministre l'an dernier. Les élus de Lespwa ont pris le contrôle du Sénat il y a quelques semaines à l'issue des élections de juin marquées par une faible participation et des soupçons de fraude.
On ignorait vendredi si le chef de l'Etat soutenait la censure. Il devrait rapidement nommer un nouveau Premier ministre pour former un gouvernement et poursuivre les programmes économiques vitaux engagés, même si, président de 1996 à 2001, il lui est déjà arrivé de diriger le pays seul pendant 18 mois.
Jeudi soir, les sénateurs ont débattu pendant plus de neuf heures avant de voter peu après minuit, en l'absence de Mme Pierre-Louis qui avait souligné que la décision était connue d'avance.
Le débat a été très agité, des sénateurs quittant rageusement la salle en s'accusant les uns les autres d'être armés, ou arpentant la salle tandis que le président de la chambre haute, Kelly Bastien, appelait l'assemblée au calme.
Pendant la plus grande partie des discussions, les partisans de la Première ministre, y compris, paradoxalement, des sénateurs de l'opposition, ont dénoncé l'illégalité de la motion de censure, en raison selon eux d'erreurs de procédure.
Les adversaires de Mme Pierre-Louis se sont montrés peu diserts, se contentant souvent de prendre la parole pour demander à M. Bastien de passer au vote.
Cette nouvelle période d'instabilité politique risque de nuire aux efforts de la communauté internationale avec la direction haïtienne, et notamment Mme Pierre-Louis, pour attirer les investissements étrangers dans ce petit pays pauvres des Caraïbes.
Proche du président Préval, Michèle Pierre-Louis avait été nommée Première ministre en septembre 2008, après cinq mois de vacance du poste. Son prédécesseur, Jacques Edouard Alexis, avait lui-même été destitué par le Sénat en avril à la suite d'émeutes de la faim contre la flambée des prix de l'alimentation, qui s'étaient soldées par sept morts. En cinq ans, après le renversement du président Jean-Bertrand Aristide par la rébellion en 2004, Haïti a vu défiler quatre Premiers ministres. René Préval a été investi à la présidence en mai 2006.
Mme Pierre-Louis, qui est appréciée des diplomates étrangers mais ne possède pas de base politique réelle, a pris la tête du gouvernement alors qu'Haïti affrontait quatre tempêtes et cyclones. Le bilan de ces catastrophes naturelles s'est finalement élevé à près de 800 morts, plus la destruction de 60% des cultures du pays et de milliers d'habitations, ponts et routes.
Dans une lettre au président du Sénat pour justifier son absence à la séance de jeudi soir, la Première ministre a souligné les efforts de son gouvernement "pour qu'Haïti intègre la communauté internationale et aie des possibilités d'investissement, national et international", et aussi "pour améliorer la vie de la population haïtienne". "Je laisse les sénateurs de la République assumer leur responsabilité face à la nation", a-t-elle ajouté.
L'annonce de la motion de censure la semaine dernière avait créé la surprise car ce qui est reproché à Mme Pierre-Louis n'est pas clair. Le contentieux pourrait porter sur l'utilisation d'un fonds de 197 millions de dollars (133 millions d'euros) pour réparer les dégâts commis par les tempêtes.
Les Etats-Unis se sont déclarés inquiets de ce retour de l'instabilité politique qui pourrait "causer beaucoup de tort à Haïti", selon la porte-parole de l'ambassade américaine à Port-au-Prince.
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//L'article posté ci-dessus provient de: Google/hostednews.
PORT-AU-PRINCE — Une nouvelle crise politique a éclaté en Haïti vendredi, avec la destitution de la Première ministre Michèle Pierre-Louis et la dissolution du gouvernement qui en découle, sous l'impulsion du parti du président Préval au Sénat.
Dix-huit des 29 sénateurs ont voté la motion de censure, défendue par des membres du mouvement Lespwa ("L'Espoir") du président René Préval, lequel avait nommé la Première ministre l'an dernier. Les élus de Lespwa ont pris le contrôle du Sénat il y a quelques semaines à l'issue des élections de juin marquées par une faible participation et des soupçons de fraude.
On ignorait vendredi si le chef de l'Etat soutenait la censure. Il devrait rapidement nommer un nouveau Premier ministre pour former un gouvernement et poursuivre les programmes économiques vitaux engagés, même si, président de 1996 à 2001, il lui est déjà arrivé de diriger le pays seul pendant 18 mois.
Jeudi soir, les sénateurs ont débattu pendant plus de neuf heures avant de voter peu après minuit, en l'absence de Mme Pierre-Louis qui avait souligné que la décision était connue d'avance.
Le débat a été très agité, des sénateurs quittant rageusement la salle en s'accusant les uns les autres d'être armés, ou arpentant la salle tandis que le président de la chambre haute, Kelly Bastien, appelait l'assemblée au calme.
Pendant la plus grande partie des discussions, les partisans de la Première ministre, y compris, paradoxalement, des sénateurs de l'opposition, ont dénoncé l'illégalité de la motion de censure, en raison selon eux d'erreurs de procédure.
Les adversaires de Mme Pierre-Louis se sont montrés peu diserts, se contentant souvent de prendre la parole pour demander à M. Bastien de passer au vote.
Cette nouvelle période d'instabilité politique risque de nuire aux efforts de la communauté internationale avec la direction haïtienne, et notamment Mme Pierre-Louis, pour attirer les investissements étrangers dans ce petit pays pauvres des Caraïbes.
Proche du président Préval, Michèle Pierre-Louis avait été nommée Première ministre en septembre 2008, après cinq mois de vacance du poste. Son prédécesseur, Jacques Edouard Alexis, avait lui-même été destitué par le Sénat en avril à la suite d'émeutes de la faim contre la flambée des prix de l'alimentation, qui s'étaient soldées par sept morts. En cinq ans, après le renversement du président Jean-Bertrand Aristide par la rébellion en 2004, Haïti a vu défiler quatre Premiers ministres. René Préval a été investi à la présidence en mai 2006.
Mme Pierre-Louis, qui est appréciée des diplomates étrangers mais ne possède pas de base politique réelle, a pris la tête du gouvernement alors qu'Haïti affrontait quatre tempêtes et cyclones. Le bilan de ces catastrophes naturelles s'est finalement élevé à près de 800 morts, plus la destruction de 60% des cultures du pays et de milliers d'habitations, ponts et routes.
Dans une lettre au président du Sénat pour justifier son absence à la séance de jeudi soir, la Première ministre a souligné les efforts de son gouvernement "pour qu'Haïti intègre la communauté internationale et aie des possibilités d'investissement, national et international", et aussi "pour améliorer la vie de la population haïtienne". "Je laisse les sénateurs de la République assumer leur responsabilité face à la nation", a-t-elle ajouté.
L'annonce de la motion de censure la semaine dernière avait créé la surprise car ce qui est reproché à Mme Pierre-Louis n'est pas clair. Le contentieux pourrait porter sur l'utilisation d'un fonds de 197 millions de dollars (133 millions d'euros) pour réparer les dégâts commis par les tempêtes.
Les Etats-Unis se sont déclarés inquiets de ce retour de l'instabilité politique qui pourrait "causer beaucoup de tort à Haïti", selon la porte-parole de l'ambassade américaine à Port-au-Prince.
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