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Ce troisième sondage du Bureau de recherche en informatique et en développement économique et social (BRIDES) sur les intentions de vote, suscite des questionnements sur la crédibilité de l'institution. Certains candidats à la présidence estiment que ces sondages sont commandités et ont un objectif suspect. D'autres, par contre, pensent qu'il faut prendre très au sérieux les résultats de ces enquêtes et annoncent qu'ils vont redoubler d'efforts pour améliorer leur score.
Elle est confortable et se retrouve dans les résultats de ce troisième sondage qui la garde encore en tête de liste sur ses 18 concurrents. « Comme pour les deux premiers sondages, j'accueille ce dernier en date avec beaucoup de sérénité », affirme la candidate du Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (RDNP). Mirlande Manigat veut absolument garder son adversaire immédiat hors d'état de nuire, sans pourtant le citer dans cette interview accordée au Nouvelliste. « Avec 21.3% des intentions de vote maintenant, c'est un Monsieur qui fait des bonds. Je dois de toute façon maintenir la distance entre lui et moi », avance-t-elle. Pas besoin de dire qu'elle fait référence au candidat de la plateforme présidentielle INITE, Jude Célestin, qui la suit de très près dans le dernier sondage.
La secrétaire générale du RDNP qui vient d'avoir le support du Collectif pour le renouveau Haïtien (COREH) et le Groupe 77, dit avoir bien analysé les résultats du dernier sondage afin de voir ses forces et ses faiblesses dans les différents départements du pays. Mais, son objectif reste et demeure de ''creuser l'écart entre elle et Jude Célestin''. Pour y arriver, Mirlande Manigat mise sur trois choses, le travail, le travail et encore le travail.
S'agissant des électeurs qui disent l'aimer bien, mais, qui ne vont pas participer aux élections, selon le sondage, la constitutionnaliste voudrait les rencontrer pour connaître la raison de leur position un peu contradictoire. « Ils se retrouvent dans mon idéologie, pourtant, ils n'iront pas voter. Je crois qu'il y a un travail de persuasion à faire pour les porter à changer de comportement », explique Madame Manigat, qui souligne que ces électeurs ont un doute sur la tenue des élections.
Mais, il est un fait que Mirlande Manigat veut toujours rester en tête des sondages jusqu'à la concrétisation de ses rêves le 28 novembre prochain.
Le sondage vu par les autres candidats
Il est le dernier de sa classe avec 0,1% des intentions de vote dans le sondage réalisé par le BRIDES. Pourtant, ce qui importe pour lui ce sont les résultats des élections du 28 novembre. De plus, il avance qu'il ne peut pas avaliser la crédibilité du sondage. Garaudy Laguerre qui reconnait toutefois qu'il ne peut pas se vanter d'être le plus brillant de la classe, estime que le sondage reflète une réalité conjoncturelle et sectorielle.
Comme pour dire de façon voilée qu'il ne fait aucun cas de ce sondage, le candidat à la présidence sous la bannière de l'organisation politique Wozo préfère dire qu'il n'a pas suivi le processus du sondage. Toutefois, Garaudy Laguerre se propose d'offrir à la population une autre alternative pour changer ses conditions de vie. A ceux qui croient qu'il n'a pas de popularité, il répond ceci : « La popularité se construit. »
Un autre candidat a fait un bond extraordinaire dans ce dernier sondage du BRIDES. De la 18e place à la 10e place cette semaine, Jean Hector Anacacis, candidat à la présidence et sénateur en fonction, estime qu'il a bien travaillé pour cette session. Monsieur le candidat n'obtient rien que 1.4% des intentions de vote. Cependant, il mise beaucoup sur l'effet de surprise le jour du vote. « Il y a toujours l'effet de surprise dans les élections, dit-il. J'accorderai beaucoup plus d'importance à un sondage réalisé quatre jours avant les compétions électorales. »
Pour Jean Hector Anacacis, le plus important, pour le moment, ce sont les débats et les face-à-face entre les candidats. « Les débats permettent à la population de voir la capacité de ceux qui veulent diriger le pays, leur programme et aussi leur incapacité », indique-t-il.
En outre, le candidat de MODEJHA estime qu'il y a une main cachée derrière les sondages du BRIDES. « Ce sondage est une manipulation pour garder en tête Mirlande Manigat face à Jude Célestin afin de donner un peu plus de crédibilité aux élections », soutient Jean Héctor Anacacis.
Il est classé en 7e position et bénéficie de 3.8% des intentions de vote. Pourtant, il estime que ce sondage ne reflète par la réalité du terrain. De même, le pasteur Chavannes Jeune met en doute la méthodologie de cette enquête du BRIDES tout en reconnaissant que ce travail a un effet psychologique important. « Je n'ai pas peur des résultats de ce sondage, mais j'ai peur de ses capacités de nuisance et de ses effets psychologiques et de matraquage », avance-t-il.
Le leader de ACCRHA estime, lui aussi, que ces sondages du BRIDES sont commandités par un secteur bien spécifique. « Comme en 2006, les résultats des élections vont contredire les sondages et je suis bien placé pour remporter les présidentielles », affirme le pasteur Jeune.
Jean Henry Céant, quant à lui, son organisation politique ''Renmen Ayiti'' dénonce les résultats de ce troisième sondage du BRIDES en dépit du fait que le candidat Céant a fait une percée considérable comparativement au dernier sondage. Il est en 6e position après Michel Martelly, Charles H. Baker et Jacques E. Alexis avec 7.3% des intentions de vote. Lui aussi, il estime que ce sondage ne traduit pas la réalité du terrain.
Robenson Geffrard
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