Amies et amis internautes,
Voici le lien vers le rapport:
Rapport de la commission spéciale d'enquête du Sénat sur l'arrestation du député Arnel Bélizaire, 21 novembre 2011, scribd.com, 34 pages.
Premiers commentaires.-
Le rapport de la commission du Sénat est de toute évidence biaisé. Le Sénat aurait dû confier cette enquête à une commission indépendante qui aurait sans doute fait preuve de plus d'objectivité.
La demande de la levée de l'immunité du député Arnel Bélizaire, qui doit de toutes façons faire face à la justice, reste sans réponse jusqu'à présent. Cette demande devrait pourtant préoccuper au plus haut point les parlementaires pour que le public sache, une fois pour toutes si oui ou non le Parlement sert, malgré lui, de refuge ou de bouclier à des personnes qui veulent profiter de l'immunité parlementaire.
Voici les conclusions du rapport de la commission du Sénat:
« Conclusions
Nous voilà au terme de cet éreintant voyage qui nous a conduit d’une banale (mais triviale) altercation entre deux hommes d’état a une grossière violation de la loi, de la constitution et des droits de la personne. On aurait pu éviter d’en arriver là, mais le mal est déjà fait. Tout compte fait, cela ne peut nullement être le fruit du hasard qu’autant d’intelligences soient mises à profit pour violer la loi, contrarier le gouvernement de la république et mettre à rude épreuve la dignité et la stabilité de la nation .Un résultat symboliquement plus important doit avoir été visé.
Le commissaire du gouvernement connaît son métier. Le ministre de la justice est un magistrat de carrière; il l’a répété plusieurs fois devant la commission. Le ministre de l’intérieur est un avocat ayant accumulé plus de vingt-cinq ans de carrière sous la basoche. Le premier ministre a combattu sous les feux des administrations internationales et connaît les risques du métier. Le directeur de l’AAN n’est pas un nouveau-né de l’administration publique haïtienne, il connaît l’aéroport de Port-au-Prince et son importance stratégique pour la nation.
Comment peuvent-ils tous se permettre de violer ou de laisser violer la loi alors que certains ont prêté serment ou ont fait la promesse de respecter les institutions républicaines et de travailler au bien-être du pays ?
Le but visé par cette violation grossière de la constitution et des lois de la république de la part des agents de l’exécutif et de cadres de l’administration publique doit avoir été et est en fait un renforcement des pouvoirs de l’exécutif. À l’occasion des derniers démêlés entourant le processus de mise en place du gouvernement, celui-ci a compris la réalité du pouvoir réel législatif. Il a voulu lui porter un grand coup en ternissant son image et en sapant par ainsi les bases tant légales que symboliques de ses pouvoirs.
Ce dont il est vraiment question ici est une dispute de gorilles où tous se disputent la force la plus brute. Entre temps, la nation agonise. Le pays pourrait sortir grandi de cette épreuve si tous les responsables étaient véritablement imprégnés des défis dont fait face le pays. Les menaces sont concrets, visibles et palpables. Certains veulent exploiter nos faiblesses pour maintenir le pays sous tutelle. Cette escalade survenue quelques jours après un vote unanime à la chambre des députés pour mettre en place ce nouveau gouvernement tend à donner raison á tous ceux qui essaient de nous faire passer pour des enfants ou qui ne peuvent s’entendre, voire même diriger seul le pays.
En ce moment crucial de la vie nationale, le pays a besoin d’envoyer au monde entier des images fortes d’unité, de solidarité et de cohésion sur la voie à emprunter pour reconstruire la nation haïtienne. Le Président de la république a un rôle déterminant à jouer en ce carrefour historique. Il doit s’élever à la dimension des défis actuels pour se projeter en tant que chef d’état responsable garant de l’unité nationale indispensable devant aboutir à la récupération de notre souveraineté bafouée, souillée par nos inconséquences. Il doit en permanence s’assurer que les trois pouvoirs fonctionnent harmonieusement. En ce sens, il est impératif que le Président s’asseye rapidement avec les autres branches de l’état afin de trouver une entente honorable capable de sauvegarder la cohésion indispensable devant nous amener à coup sûr vers la stabilité et le progrès du pays.»