jeudi 3 novembre 2011

L'immunité parlementaire ne doit pas servir de bouclier à des criminels

Le Commissaire du Gouvernement haïtien, Me Félix Léger, veut procéder à l'arrestation du Député Arnel Bélizaire que tout le monde en Haïti sait avoir été, dans le passé, impliqué dans des activités criminelles (vols de véhicules, kidnappings, etc.).

Le Commissaire du Gouvernement haïtien écrit au Président de la Chambre des députés, Saurel Jacinthe, pour obtenir de cette chambre la levée de l'immunité du Député Bélizaire.

Le Commissaire du Gouvernement haïtien n'a pas attendu que cette immunité soit levée et a obtenu des Forces de Police au service de la Justice l'arrestation du Député à son retour de voyage en France à l'aéroport François Duvalier.

La France a immédiatement protesté contre cette arrestation qui viole l'immunité du Député (1).
Les deux Chambres (Sénat et Chambre des Députés) ont vivement protesté.
Beaucoup de citoyens haïtiens ont protesté.

Pour apaiser les vives tensions internes et/ou pour donner satisfaction à la France et à la Communauté internationale, le Commissaire du Gouvernement, moins de 24 heures après cette arrestation spectaculaire, a permis que le Député Bélizaire soit remis au Parlement par les autorités pénitencières.

Depuis près de 7 mois au moins, des intellectuels, des observateurs, tant de la diaspora que de l'intérieur, n'ont cessé de dénoncer le fait que certains parlementaires au niveau des deux Chambres aient été élus avec la complicité de l'Exécutif sortant dans le but d'être dotés de l'immunité parlementaire.

Bien au courant du cas du Député Bélizaire, le Président Michel Martelly n'a pu s'empêcher d'avoir un échange de mots peu sympathiques avec le Député Bélizaire au cours d'une rencontre au Palais national en présence d'un groupe de parlementaires.  On sent ce que ressent le Président en face d'un criminel qui devrait être en prison, mais que la fonction de député munit d'un bouclier: l'immunité parlementaire.

Le Président Martelly a été élu par 67,6% des votants. [LCDP-Politique avait plutôt appuyé, naturellement, la candidate Madame Mirlande Manigat.] LCDP-Politique constate que le Président Martelly, avec un rare dynamisme, met en application des politiques qui sont de nature à freiner la descente aux enfers du pays que les régimes anarchiques des 20 dernières années avaient systématiquement et sciemment organisée. Son style de leadership ne plait pas à certains partisans des pouvoirs déchus. Mais il veut la réconciliation de tous les fils et de toutes les filles d'Haïti. Il veut le plus de bien pour le plus grand nombre d'haïtiens.

Le Président Martelly a la chance d'avoir à ses côtés une charmante et dynamique femme, son épouse Sofia. Cette dernière poursuit à une échelle plus grande les oeuvres de bienfaisance qu'elle avait entreprises avec son époux depuis de nombreuses années. Je suis convaincu qu'elle saura contribuer à adoucir avec succès les moeurs de son auguste époux, comme le fit tante Yvonne pour son époux, le Général Président Charles De Gaulle en France.

De leur côté la Chambre des députés et le Sénat de la République doivent faire diligence pour lever l'immunité de tout parlementaire désigné par le Commissaire du Gouvernement pour que la justice puisse suivre normalement son cours. Après jugement, si le parlementaire en question est reconnu innocent, il réintégrera le Parlement et reprendra son immunité; s'il est reconnu coupable des crimes qui lui sont reprochés, il devra alors purger sa peine en prison.

En toute logique, il paraît absurde d'invoquer l'immunité d'un parlementaire dans le cas où les crimes qui lui sont reprochés ont été commis avant son élection.

Il est moralement inacceptable que l'immunité parlementaire serve de bouclier à des criminels.
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