Secrétaire Générale du RDNP
Port-au-Prince, le 28 avril 2009
Entre le dimanche 19 avril et le lundi soir 27, le RDNP s’est abstenu de s’exprimer publiquement préférant, sans fébrilité, mais sans illusion, attendre les résultats qu’il plairait au CEP, de concert avec le Gouvernement, de concocter et de communiquer.
Les tractations, compromissions, marchandages ont dû être laborieux, sinon on ne comprendrait pas le temps long écoulé pour comptabiliser des votes qu’ils n’ont tout de même pas pu trop gonfler, même si les 11,8% ont stupéfié les observateurs, les citoyens qui avaient fréquenté les centres de vote et les secteurs les plus lucides de la communauté internationale pourtant complaisante, qui avaient estimé que le taux ne saurait, raisonnablement, dépasser 5 ou 6%. Il fallait prouver que l’abstention massive était conforme à la nature d’une élection partielle, répondait à un manque d’intérêt des citoyens, et l’on a été jusqu’à accuser les candidats eux-mêmes qui n’auraient pas fait campagne avec détermination, en outre féliciter un parti politique qui avait orchestré la non-participation parce qu’il n’avait pas utilisé la violence !
Sur l’organisation désastreuse des élections, tout a été dit et répété et l’unanimité dans les critiques n’était guère difficile à trouver, tant les évidences crevaient les yeux et défiaient la décence : brouillage systématique des points de repère pour désorienter les électeurs ; listes électorales incomplètes et inaccessibles; légèreté ahurissante du CEP demandant aux citoyens, même ceux qui, en majorité, n’ont accès ni à l’électricité, ni aux nouvelles techniques de l’information, de chercher sur Internet leur Bureau de vote d’ailleurs astucieusement déplacé depuis trois ans, initiative aussi imbécile que coupable par insouciance sociale et mépris pour la population ; interdiction de circulation des véhicules publics, condamnant les électeurs à des déplacements insensés ; matraquage toléré d’avertissements dissuasifs macabres mais efficaces. Tout était mis en place pour une abstention programmée et annoncée.
Nous, du RDNP, avions beaucoup réfléchi avant de participer à ces élections et, sans doute, comme nos membres, des observateurs ont pu s’étonner qu’un grand parti comme le nôtre n’ait présenté que trois candidats. Nous avons estimé que s’abstenir n’était pas une attitude responsable, qu’il fallait contraindre ceux qui, hélas, occupent le pouvoir sans gouverner, à révéler leurs intentions et surtout, par respect pour le Sénat de la République éviter, autant que possible, que certains candidats présentés ne parviennent à occuper un siège dans cette institution : de même que nous avons refusé d’endosser des candidatures qui ne correspondaient pas à nos principes et à nos valeurs, nous voulions, avec d’autres partis politiques, offrir des choix alternatifs, au nom de la morale publique dans laquelle nous croyons.
Ils ont osé. Les résultats fabriqués du premier tour ont montré que les craintes de grossière manipulation étaient bien en deçà des anticipations les plus pessimistes.
Ils ont osé. Le taux de participation, soigneusement calculé pour être toléré par une population affectée par une lassitude frisant d’ailleurs l’indifférence, l’a été aussi par complaisance et par une vision de certains membres de la communauté internationale qui ne les accepteraient pas chez eux mais qui estiment que, voyons, c’est Haïti, que voulez-vous ? Ils ne sont pas mûrs pour la démocratie, alors ! Et puis, pour une élection partielle, c’est normal. Cela se passe ailleurs…Soit ! Mais dans quelles conditions régulières d’organisation administrative ?
Ils ont osé. Des citoyens honnêtes, compétents, sont mis sur le banc de touche, sans doute écœurés, leurs procès verbaux en poche, rapportés par leurs mandataires ; ils n’acceptent pas que, dans nombre de bureaux, ils n’aient même pas recueilli un seul vote ! Ils se préparent à entamer une procédure de protestation, acte de courage qu’il faut encourager, mais sans illusion.
Ils ont osé, hélas, pour le pays, pour tous ceux qui croient encore qu’il est possible d’organiser un jour des élections honnêtes, avec un CEP qui ne soit pas aux ordres du pouvoir politique, pour des partis et des candidats potentiels qui estiment que gagner une élection ne devrait pas être le produit de falsifications et de magouilles, que la population mérite autre chose que cet exercice mafieux de captation audacieuse et insolente de votes.
Nous ne donnons pas de consigne de vote à nos militants et nous respectons celles des partis et des groupes avec lesquels nous poursuivons un dialogue constructif. Nous invitons tous nos compatriotes, d’ores et déjà, à engager leur détermination, mobiliser leurs forces et affermir leur courage pour produire la seule alternative efficace au fiasco qui vient de nous être imposé : préparer courageusement, pacifiquement, le remplacement de cette équipe au pouvoir, lorsque viendra le moment.
Plus que jamais, l’avenir sera ce que nous voulons qu’il soit. Ce qui vient de se passer est une épreuve de plus qui doit conforter notre détermination pour construire, enfin, une Haïti engagée sur la voie de la démocratie, du développement durable et de la justice sociale.
Les tractations, compromissions, marchandages ont dû être laborieux, sinon on ne comprendrait pas le temps long écoulé pour comptabiliser des votes qu’ils n’ont tout de même pas pu trop gonfler, même si les 11,8% ont stupéfié les observateurs, les citoyens qui avaient fréquenté les centres de vote et les secteurs les plus lucides de la communauté internationale pourtant complaisante, qui avaient estimé que le taux ne saurait, raisonnablement, dépasser 5 ou 6%. Il fallait prouver que l’abstention massive était conforme à la nature d’une élection partielle, répondait à un manque d’intérêt des citoyens, et l’on a été jusqu’à accuser les candidats eux-mêmes qui n’auraient pas fait campagne avec détermination, en outre féliciter un parti politique qui avait orchestré la non-participation parce qu’il n’avait pas utilisé la violence !
Sur l’organisation désastreuse des élections, tout a été dit et répété et l’unanimité dans les critiques n’était guère difficile à trouver, tant les évidences crevaient les yeux et défiaient la décence : brouillage systématique des points de repère pour désorienter les électeurs ; listes électorales incomplètes et inaccessibles; légèreté ahurissante du CEP demandant aux citoyens, même ceux qui, en majorité, n’ont accès ni à l’électricité, ni aux nouvelles techniques de l’information, de chercher sur Internet leur Bureau de vote d’ailleurs astucieusement déplacé depuis trois ans, initiative aussi imbécile que coupable par insouciance sociale et mépris pour la population ; interdiction de circulation des véhicules publics, condamnant les électeurs à des déplacements insensés ; matraquage toléré d’avertissements dissuasifs macabres mais efficaces. Tout était mis en place pour une abstention programmée et annoncée.
Nous, du RDNP, avions beaucoup réfléchi avant de participer à ces élections et, sans doute, comme nos membres, des observateurs ont pu s’étonner qu’un grand parti comme le nôtre n’ait présenté que trois candidats. Nous avons estimé que s’abstenir n’était pas une attitude responsable, qu’il fallait contraindre ceux qui, hélas, occupent le pouvoir sans gouverner, à révéler leurs intentions et surtout, par respect pour le Sénat de la République éviter, autant que possible, que certains candidats présentés ne parviennent à occuper un siège dans cette institution : de même que nous avons refusé d’endosser des candidatures qui ne correspondaient pas à nos principes et à nos valeurs, nous voulions, avec d’autres partis politiques, offrir des choix alternatifs, au nom de la morale publique dans laquelle nous croyons.
Ils ont osé. Les résultats fabriqués du premier tour ont montré que les craintes de grossière manipulation étaient bien en deçà des anticipations les plus pessimistes.
Ils ont osé. Le taux de participation, soigneusement calculé pour être toléré par une population affectée par une lassitude frisant d’ailleurs l’indifférence, l’a été aussi par complaisance et par une vision de certains membres de la communauté internationale qui ne les accepteraient pas chez eux mais qui estiment que, voyons, c’est Haïti, que voulez-vous ? Ils ne sont pas mûrs pour la démocratie, alors ! Et puis, pour une élection partielle, c’est normal. Cela se passe ailleurs…Soit ! Mais dans quelles conditions régulières d’organisation administrative ?
Ils ont osé. Des citoyens honnêtes, compétents, sont mis sur le banc de touche, sans doute écœurés, leurs procès verbaux en poche, rapportés par leurs mandataires ; ils n’acceptent pas que, dans nombre de bureaux, ils n’aient même pas recueilli un seul vote ! Ils se préparent à entamer une procédure de protestation, acte de courage qu’il faut encourager, mais sans illusion.
Ils ont osé, hélas, pour le pays, pour tous ceux qui croient encore qu’il est possible d’organiser un jour des élections honnêtes, avec un CEP qui ne soit pas aux ordres du pouvoir politique, pour des partis et des candidats potentiels qui estiment que gagner une élection ne devrait pas être le produit de falsifications et de magouilles, que la population mérite autre chose que cet exercice mafieux de captation audacieuse et insolente de votes.
Nous ne donnons pas de consigne de vote à nos militants et nous respectons celles des partis et des groupes avec lesquels nous poursuivons un dialogue constructif. Nous invitons tous nos compatriotes, d’ores et déjà, à engager leur détermination, mobiliser leurs forces et affermir leur courage pour produire la seule alternative efficace au fiasco qui vient de nous être imposé : préparer courageusement, pacifiquement, le remplacement de cette équipe au pouvoir, lorsque viendra le moment.
Plus que jamais, l’avenir sera ce que nous voulons qu’il soit. Ce qui vient de se passer est une épreuve de plus qui doit conforter notre détermination pour construire, enfin, une Haïti engagée sur la voie de la démocratie, du développement durable et de la justice sociale.
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Texte provenant de Robert Benodin et publié sur le forum Haiti-Nation.
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