mardi 31 août 2010

Lettre de la candidate à la présidence d'Haïti, Madame Mirlande Manigat


NDCDP-Politique.-

Votez en grand nombre pour Madame Mirlande Manigat, dans les dix départements du pays. En devenant Présidente d'Haïti, elle sera la première femme élue à la tête du pays. Soyez certains qu'elle s'entourera d'une équipe d'hommes et de femmes qu'elle choisira parmi les plus capables du pays et qu'elle travaillera avec son équipe, avec son premier ministre, pour le plus grand bien du plus grand nombre.

On peut cliquer sur l'image pour l'agrandir et lire attentivement la lettre de la candidate la plus compétente de cette campagne électorale.



vendredi 27 août 2010

Entrevue du Président Jean-Claude Duvalier accordée à Deborah Ball du Wall Street Journal

Sources:
haitian.truth.org, 26 août 2010
Article du WSJ en fichier pdf sur haitian.truth, 26 août 2010
Wall Street Journal/Deborah Ball/«Give back stolen cash ? Not so easy», 21 août 2010

1. The Swiss and Haitian governments claim that you stole the money in question from the Haitian state. What is your response to this? Where did this money come from ?

Tout d’abord, il faut clarifier, de quels fonds s’agit-il ? Dépendant des sources il s’agit tantôt de 7 millions, tantôt de 5 millions, tantôt de 4 millions…..

Sur le montant exact je ne dispose d’aucun renseignement précis si ce n’est que cette somme quelle qu’elle soit, n’est que l’épargne que ma famille a constituée depuis plus de 60 ans a laquelle s’ajoutent les intérêts bancaires depuis plus d’un demi-siècle. Ces intérêts représentent à peu prés 80% du montant en question .

Le gouvernement suisse a bloqué ces fonds au motif qu’une procédure judiciaire aurait été initiée en Haïti. Non seulement aucune condamnation n’a jamais été prononcée contre moi en Haïti, mais mieux encore aucune procédure judiciaire n’a jamais été engagée contre les Duvalier, jusqu’à cette date, en Haïti.

Les deux décisions prises en 24 ans qui me concernent ont été rendues par les tribunaux français et suisses. Et ces deux décisions ont été rendues en ma faveur.

2. Do you have any response to accusations that you engaged in criminal behaviour during your governance of Haiti ?

Criminal behaviour !

Laissez-moi saisir cette opportunité pour vous présenter en deux mots ce qu’a été mon gouvernement que j’ai voulu être avant tout un gouvernement d’ouverture.

Des mon accession à la présidence succédant à feu mon Père, à l’âge de 18 ans, en vu de maintenir l’équilibre politique dont Haïti avait besoin pour son développement économique, j’ai fait appel à tous les exilés pour qu’ils viennent apporter leurs contributions au développement de ce pays. Un certain nombre a répondu positivement. Parmi eux il y en a qui sont même devenus ministres ou ambassadeurs…

Pour y parvenir, mon premier geste a été de neutraliser toutes les forces négatives qui pouvaient constituer un obstacle à l’émergence de structures démocratiques réelles en Haïti. Ce n’était pas chose facile, croyez-moi, mais je me suis attelé à la tache.

Regardez ce qui se passe en Haiti depuis mon départ :

Combien de leaders politiques, combien de syndicalistes, combien d’étudiants, combien de journalistes ont été assassinés, exécutés sans l’ouverture de la moindre enquête. Le plus petit de ces cas eut soulevé la conscience et l’indignation de la communauté internationale durant ma présidence !

Combien de dirigeants, de sénateurs, de chefs de police, … ont été poursuivis aux États-Unis même, pour leur implication dans des trafics illicites et criminels durant ces 20 dernières années ?

Ni moi-même, ni aucun membre de mon gouvernement ou de mon administration n’avons jamais fait l’objet de poursuites pour conduites criminelles, ni n’avons été mis en accusation pour trafics illicites de tout genre, pendant ou après ma présidence.

Parlant de « criminal behaviour » vous vous trompez d’époque et de personne !

Quand j’entends les milliards qui ont été dépensés en Haïti versus les réalisations au cours de ces 20 dernières années, il faudrait que l’on demande comptes.

Demandez donc au peuple haïtien librement s’il vivait mieux avant ou s’il vit mieux aujourd’hui…et faites-moi part du verdict.

3. Why have you decided to fight the seizure and return of a relatively small amount of money so aggressively ?

C’est pour moi avant tout une question de principe que de défendre l’honneur de feu ma mère et, j’irai même devant la cour européenne des droits de l’homme pour défendre son honneur.

Faut-il clarifier que le compte bancaire en question est celui de la Fondation de feu ma mère.

4. What is your reaction to the Swiss government’s most recent freeze of the money (in January 2010) ?

Choqué. C’est le comble ! Pendant longtemps les pays du vieux continent représentaient pour tout le monde le symbole même de la démocratie par excellence ou se pratique la séparation des pouvoirs et la suprématie de la loi.

Figurez-vous que la plus haute instance judiciaire suisse,- la cour suprême fédérale,- ordonne le déblocage et la restitution de ces fonds et le gouvernement suisse, sans obtenir la permission d’un tribunal, ordonne de maintenir le blocage et propose au parlement suisse de voter une loi rétroactive qui lui permettrait de disposer de ces fonds comme il l’entend !

Même dans ce que vous appelez vous autres les républiques bananières on n’aurait pas osé.

Cette affaire sans précédent, remet en question la crédibilité de tout le système financier suisse.

Dés lors, qu’un état ne respecte plus les décisions de ses propres tribunaux il n’y a plus d’état.

Même en Haïti, on ne verrait pas cela !

5. What is your reaction to the new law (the so-called “Lex Duvalier”) the Swiss have proposed in order to return the money to Haiti ?

Paradoxalement, il y a une affaire Duvalier en Suisse alors qu’il n’existe pas d’affaire Duvalier en Haïti.

Et cette loi rétroactive proposée par le gouvernement suisse vise à subtiliser les fonds d’un client de l’UBS pour être envoyés au gouvernement le plus corrompu de toute l’Histoire haïtienne.

Pendant que je vous parle et que l’on dénie à ma mère plus de 60 ans d’épargne familiale, un proche collaborateur de ce gouvernement haïtien ayant moins de 3 000 euros de salaires mensuel, a pu accumuler, en moins de cinq ans, plus de 25 millions d’euros de dépôts bancaires en Suisse !

6. Can you confirm that you currently live in France ?

Je suis toujours basé en France depuis mon départ d’Haïti en 1986.

7. What would you do with the money if it were returned to you ?

Après le séisme du 12 janvier 2010, date aussi de l’arrêt de la cour suprême fédérale suisse, j’ai choisi de faire don des fonds de la fondation de feu ma mère, Simone Ovide Duvalier à la croix rouge américaine (compte tenu de la proximité des deux pays) en vue d’apporter une assistance d’urgence aux victimes des communes de Léogane, Carrefour, Port-au-Prince,…

Le gouvernement suisse soutient qu’il bloque ces fonds à la demande du gouvernement corrompu d’Haïti et les donnera en cadeau à une organisation suisse de préférence pour pouvoir subvenir aux besoins de la population haïtienne.

Si l’intention du gouvernement suisse était réelle à l’ endroit du malheureux peuple haïtien, c’eut été la bonne occasion de négocier avec les bénéficiaires de la fondation.

J’ai de bonnes raisons, – en ayant en mémoire le précédent juif – de douter des bonnes intentions du gouvernement suisse a l’égard du peuple haïtien.

8. Can you confirm that the money is being held in an account with UBS ?


Bien sur, les épargnes de ma famille existent sur un compte de l’UBS depuis plus d’un demi-siècle !

mercredi 25 août 2010

Haïti/Politique/On se rapproche de l'ennemi pour mieux l'étouffer





La photo ci-dessus montre le président René Préval et le musicien Wyclef Jean, le jeudi 19 août 2010 à la résidence privée du président.

On connaît la suite: le lendemain vendredi 20 août 2010, à 21h30 (heure d'Haïti), le dossier de candidature de Wyclef Jean a été écarté par le CEP. C'est le cas de le dire: le Président «s'est rapproché de "l'ennemi" pour mieux l'étouffer».

Mais notez bien ici que ce n'est pas le Coin de Pierre qui versera des larmes à cause de ce rejet. M. Wyclef Jean doit comprendre qu'il n'est pas encore préparé pour briguer la présidence d'Haïti. Le rejet de sa candidature était souhaité implicitement ou explicitement.

Des 34 dossiers de candidature, le CEP en a accepté 19 et en a rejeté 15, dont celui de Jeannel Wyclef Jean.

L'un des 19 candidats agréés sera le Président d'Haïti à compter du 7 février 2011. Parmi eux, il y en a qui, sans aucun doute, sont "les plus capables" et sont animés du désir de travailler pour "le plus grand bien du plus grand nombre": c'est le cas de Madame Mirlande Manigat, de Monsieur Charles Henry Baker et d'un ou deux autres candidats.

Mais, la liste des 19 candidats retenus est truffée de noms d'anciens militants Lavalas revêtus aujourd'hui d'un costume griffé INITÉ, ou quelque chose du même genre.

Comment faire pour vaincre par les urnes tous les candidats de René Préval ?
Comment convaincre le peuple dans les 10 départements et dans les 140 communes du pays que Madame Manigat ou Monsieur Baker sont les plus capables des 19 candidats et que, s'ils sont élus, ils travailleront pour le bien de tous ?

Sur le terrain, les candidats Manigat et Baker doivent avoir déjà mis au travail une équipe de militants et de militantes pour se faire connaître partout dans le pays et expliquer le programme de leur parti aux électeurs. Ils ne doivent pas sousestimer leurs adversaires, ni manquer de confiance en eux-mêmes.

En Haïti, les candidats, même s'ils sont populaires, n'ont pas confiance en eux-mêmes. Voilà pourquoi, ceux qui sont les plus forts, c'est-à-dire qui ont «la rue» avec eux, s'appuient sur «la rue» pour se faire proclamer vainqueurs des élections sans attendre la fin du dépouillement du scrutin. En sera-t-il de même en 2010 ?

En outre, Haïti n'a pas la culture des seconds tours aux élections présidentielles. Avec 19 candidats à la présidence dont aucun ne soulève les foules, il est à prévoir qu'aucun d'eux ne sera capable d'obtenir la majorité absolue (50% +1 vote) au premier tour. Il devrait donc y avoir un second tour, à moins qu'un événement imprévisible ne survienne au cours de la campagne et ne fasse en sorte que soudainement, un candidat en lice parvienne à entrer pour de bon dans le coeur de la grande majorité des électeurs.


Il faut prier. Il faut prier pour le peuple haïtien. Il faut prier pour la victoire du candidat le plus capable ou la victoire de la candidate la plus capable. Il faut demander à la Vierge Marie d'intervenir auprès de son fils Jésus pour que ce dernier ouvre enfin les yeux du peuple haïtien et lui indique le choix à faire. Marie, dites au peuple haïtien de se mettre à l'écoute de votre fils Jésus et dites leur de faire ensuite ce que votre fils leur dira. Parallèment, Marie, demandez à votre fils Jésus d'éclairer et de guider tous les Hougans d'Haïti, toutes les Mambos d'Haïti, tous les prêtres et tous les pasteurs, pour qu'ils fassent campagne activement en faveur du candidat le plus capable ou de la candidate la plus capable, pour qu'ils guident constamment le peuple dans son choix qui doit être cette fois le bon choix, c'est-à-dire celui attendu depuis plus de deux cent six ans (1804-2010). Le tandem église chrétienne - culte vodou (pris dans ce qu'il a de plus pur) peut donner un coup de main aux candidats les plus capables pour vaincre «les forces du mal» qui ont toujours fait que parmi les candidats en lice, se soit le candidat le moins capable voire le candidat incapable qui soit élu ou proclamé Président d'Haïti.

Oui, il faudrait, cette fois que la personne la plus capable gagne, pour que, entourée des éléments les plus capables du pays, elle se mette au travail dès le 7 février 2011 pour créer les conditions favorables à l'épanouissement et au bien de tous les haïtiens. Ainsi, Haïti cessera d'être un singulier petit pays pour commencer à être un beau petit paradis. Amen.

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Liste des 19 dossiers de candidature agréés par le CEP le 20 août 2010

  1. ABELLARD Axan Delson
    Parti : Konbit Nasyonal pour Devlopman (KNDA)
  2. ALEXIS Jacques Édouard
    Parti : Mobilisation pour le Progrès d'Haïti (MPH)
  3. ANACACIS Jean Hector
    Parti : Mouvement Démocratique de la Jeunesse Haïtienne (MODEJHA)
  4. BAKER Charles Henry Jean-Marie
    Parti : Respè
  5. BIJOU Josette
    Parti : Indépendant
  6. BLOT Gérard Marie Necker
    Parti : Platfòm 16 Désanm
  7. CÉANT Jean Henry
    Parti : Renmen Ayiti
  8. CÉLESTIN Jude
    Parti : INITE
  9. CHARLES Eric
    Parti : PRNH
  10. CRISTALIN Yves
    Parti : Oganizasyon Lavni (LAVNI)
  11. JEUDY Wilson
    Parti : Fòs 2010
  12. JEUNE Jean Chavannes
    Parti : Alliance chrétienne citoyenne pour la reconstruction d'Haïti (ACCRHA)
  13. JEUNE Léon J.
    Parti : Konbit Liberation Ekonomik (KLE)
  14. JOSEPH Génard
    Parti : Groupement Solidarité
  15. LAGUERRE Garaudy
    Parti : WOZO
  16. MANIGAT Mirlande Hyppolite
    Parti : Rassemblement des Démocrates Nationaux Progressistes» (RDNP)
  17. MARTELLY Michel
    Parti : Repons peyizan
  18. NEPTUNE Yvon
    Parti : Ayisyen pou Ayiti
  19. VOLTAIRE Leslie
    Parti : Plateforme Ansanm Nou Fò

Liste des 15 dossiers de candidature rejetés




ARMAND, Pierre
BERTIN, Jean
DALMACY, Kesler
DUROSEAU, Cluny Villaire
EUGENE,Jacques Phillipe
FLORIVAL, Paul Arthur
GAUDIN, Lavarice
JEAN, Jeannel Wyclef
JOSEPH, Raymond A.
PARENT, Claire Lydie
PIERICHE, Olicier
RODRIGUEZ, Eddy Mario
SAINT-FORT, René
VILSAINT, Ménélas
VOIGT, Charles

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Dernière mise à jour: 25 août 2010, 18h30

mardi 17 août 2010

Le mouvement municipaliste n'est pas seulement permis, mais il est un devoir

Par Gérard Bissainthe

Je tiens à répondre à cet argument spécieux et dangereux qui consiste à affirmer que SEUL LE GOUVERNEMENT CENTRAL A AUJOURD'HUI LE DROIT D'IMPLEMENTER LE MUNICIPALISME effectivement prescrit et exigé par la constitution de 1987. Tout simplement d’abord et d’une manière générale, lorsque l'Etat ne fait pas ce qu'il doit faire, les citoyens ont le devoir de suppléer aux déficiences de l'Etat, en faisant dans le domaine privé ce que l'Etat ne fait pas dans le domaine qui est le sien, le domaine public. Et ce devoir des citoyens est un devoir essentiel dans les questions essentielles.

Cela s'est toujours vérifié et se vérifie chaque jour dans plusieurs secteurs, dont voici des exemples:
1.- L'Etat a pour devoir de donner accès à une éducation minimale à tous les citoyens. Or, en Haïti l'Etat est loin de le faire. Les citoyens n'ont pas attendu et n'attendent pas l'Etat. Ils fondent des écoles dans le domaine privé qui suppléent aux déficiences de l'Etat.
2.- L'Etat a pour devoir de donner accès aux soins médicaux au moins basiques à tous les citoyens. Or, en Haïti l'Etat est loin de le faire. Les citoyens n'ont pas attendu et n'attendent pas l'Etat. Ils fondent des cliniques et des hôpitaux dans le domaine privé qui suppléent aux déficiences de l'Etat.
3.- L'Etat a pour devoir d’assurer dans toutes les parties du pays des services fondamentaux, en particulier des services de sécurité. Or en Haïti l'Etat est loin de le faire. Les citoyens n'ont pas attendu et n'attendent pas l'Etat. Ils ont recours à des compagnies de sécurité PRIVEES qui pullulent à travers le pays.

Citer les articles de la Constitution qui prévoient et exigent la décentralisation et donc le municipalisme, alors que l'Etat qui pourrait facilement le faire ne l'a jamais fait ET SURTOUT NE LE FERA JAMAIS DANS LE SYSTEME ACTUEL est un exercice ou de profond cynisme ou de profonde naïveté. C'est la raison pour laquelle les citoyens qui aiment réellement leur pays et qui sont courageux, se disent: ce que l'Etat refuse aujourd'hui de faire et ce que l'Etat, aussi longtemps qu'il est enfonce dans le système actuel dont la centralisation est le clé de voute, ne fera jamais, ce que l'Etat refuse de faire dans le domaine public, nous allons le faire dans le domaine privé. Car le mouvement municipaliste n'est rien d'autre que la systématisation de quelque chose qui se fait déjà pratiquement depuis toujours: le Docteur Guy Theodore à Pignon, Francisque Jean-Charles dans le Nord-Ouest en suppléant aux déficiences de l'Etat font depuis longtemps du municipalisme-en-action. Ils ne sont pas les seuls: des centaines de citoyen(ne)s haïtien(ne)s font depuis longtemps du municipalisme-en-action. Ce que le Mouvement Municipaliste préconise c'est de faire de manière scientifique et organisée ce qui se fait déjà de manière empirique et sans organisation.

Qu'en est-il de la légalité? Le mouvement municipaliste se base essentiellement sur le DROIT D'ASSOCIATION.

Les objections de beaucoup de nos compatriotes viennent d'une conception totalement erronée de certains droits démocratiques fondamentaux, comme précisément la liberté d'association et la liberté d'expression.

Pour illustrer mon propos, voici, par exemple, ce qui m'est arrive en 1963, lorsqu'à la tête du mouvement révolutionnaire Jeune Haïti, je suis allé à la Mairie de Manhattan pour demander une autorisation de publier notre journal dont le nom devait être aussi JEUNE HAITI. Le fonctionnaire municipal auquel je me suis adressé m'a dit que je n'avais besoin d'aucune autorisation. Comme j'exprimais mon incrédulité, il se mit à me faire un vrai cours de démocratie, en me donnant l'impression qu'il me croyait sorti de Trou-Coucou pour ignorer des choses aussi fondamentales.
Il faut me comprendre. Je venais alors d'Haïti où pour faire un pet il fallait l'autorisation de Duvalier, et encore fallait-il qu'il soit calibré. Sur ce point d'ailleurs, les choses n'ont pas beaucoup changé aujourd'hui. Et le monsieur qui prétend que nous avons besoin de toute une batterie d'autorisations nationales et internationales pour mettre un pied devant l'autre et que sans cela on est en train de lui préparer un coup fourré, ce monsieur est en fait un pur produit et un propagandiste de l'université duvaliériste. Voici le petit cours succinct que me fit ce fonctionnaire de la mairie de Manhattan:
"Vous êtes ici dans un pays libre. Vous n'avez besoin d'aucune permission pour faire paraitre un journal. C'est ça la démocratie et c'est ce qu'on appelle la liberté d'expression. Publiez votre journal quand et comme vous voulez. Nous vous demandons seulement de nous envoyer un exemplaire de chaque numéro pour notre bibliothèque municipale centrale."

Je devais plus tard me rendre compte qu'il en est de même pour la liberté d'association. Les citoyens n'ont besoin d'aucune autorisation pour s'associer et se regrouper dans un pays démocratique. L'Etat peut, aussi bien pour les publications que pour les associations, imposer quelques conditions pour avoir accès à certains avantages, comme par exemple certains avantages postaux ou fiscaux. L'Etat peut aussi interdire une association ou une publication qui portent, par exemple, atteinte à l'ordre public. Mais il ne peut le faire de manière arbitraire; et là encore les citoyens ont un droit de recours à des organismes publics qui sont mis en place pour les défendre.

Devant la carence de notre Etat qui depuis longtemps refuse, dans les faits, d'implémenter la décentralisation, les démarches et les actions entreprises dans le domaine privé, parallèle au domaine public de l'Etat, du genre de celles des Municipalistes d'aujourd'hui, ces démarches et ces actions sont non seulement un droit, mais un devoir citoyen. Ce droit et ce devoir citoyens sont du même ordre que le droit et le devoir citoyens des membres de la Diaspora haïtienne qui envoient chaque jour des sommes considérables en Haïti, sans attendre que l'Etat les y autorise.

Qu'il soit donc bien clair que le Municipalisme, tel que le Mouvement municipaliste actuel entend le pratiquer, est non seulement parfaitement légal, mais il répond à un devoir, le devoir naturel des citoyens de suppléer dans le domaine privé aux carences de l'Etat.

Le fétichisme de tous ceux qui sont tout le temps en train de citer des articles de la constitution pour empêcher des citoyens de faire leurs devoirs procède d'une lâcheté fondamentale et d'une grave faiblesse mentale, celles de ceux "qui filtrent le moucheron et avalent le chameau". Ils s'accommodent très bien d'une Tutelle qui a fait voler en éclats la clé de voute de notre constitution et de notre Etat, et en même temps ils cherchent des puces à tous les citoyens qui ne se contentent pas comme eux de rester assis à aboyer sur le bord de la route, ou à pleurnicher, et sont décidés à agir et agissent.

Que la caravane municipaliste passe et continue sa route, pendant que les roquets continuent à japper; ils n’ont jamais su faire que ça. .

Personnellement je ne demande pas de boycotter les élections qui vont venir. Si le choix tombe sur les plus valables des candidats (et j’en vois de très capables), je crains seulement que le Moloch du "Système" ne continue à dévorer nos meilleurs, comme il l'a toujours fait jusqu'ici. C'est pour cela qu'il est préférable de faire confiance et de faire appel aux deux grands Exclus de ce Système:
-le peuple de la base, celui des sections communales
-et la Diaspora,
et de leur dire :
"Debout!
Stand up and be counted!"

Quand les deux se donneront la main, c'est le Système qui finalement sautera.

Il n'y aura pas de "guerre civile". Car la guerre civile c'est la "Dialectique des Armes" et nous sommes dans "l'Arme de la Dialectique." La guerre civile c'est du "Hard" et nous sommes dans le "SOFT".

La violence fait partie des mauvaises manières que nous devons exclure de notre monde. La Minustah avant d'être une aberration est surtout un anachronisme. Les Minusthiens sont aussi des loups-garous ké jou baré. Qu’ils retournent à leurs antres !

Lorsque toutes nos sections communales seront des sortes de petites républiques autonomes reliées entre elles par un grand contrat d'association appelé la Constitution, ce jour-là Haïti sera, à l'instar des Etats-Unis, de la France, du Canada, de l'Allemagne, une nation enfin sur les rails de l'indépendance, la vraie, de la prospérité et du progrès. La Tutelle dont le ressort fondamental est la centralisation administrative fondra comme neige au soleil. Les Ambassadeurs étrangers resteront là où ils doivent être, à savoir dans leurs Ambassades et ne se sentiront plus obligés, comme aujourd'hui, d'aller tous les jours dès l'aurore faire le clown sur la scène et même l'avant-scène de notre politique. Chacun sera là où il doit être être. The right person the right place.

Fini ce carnaval où tout le monde danse partout, Clinton la macarena, l'Ambassadeur de France la java, l'Ambassadeur du Brésil la bamba, pendant que Préval, lui, dit qu'il ne fera ni un pas Kita ni un pas Nago.

Nous mourons de soif au bord de notre fontaine. Implémentons chacun, là où nous sommes, le municipalisme, en donnant jarrette à chacune de nos sections communales pour leur permettre de ne plus attendre la manne du pouvoir central.

Je ne dis pas: à mort les cerveaux de zandolite! Car ils ne valent pas la corde pour les pendre.

Mettons tous, non plus l’ineptie et la débilité, mais l'imagination et l'audace au pouvoir!

DIASPORTA + SECTIONS COMUNALES
= INDEPENDANCE ET PROPERITE NATIONALES !

Gérard Bissainthe
17 août 2010

La candidature de Wyclef JEAN : J’accuse les intellectuels haïtiens


NDCDP-Politique.-
Ce document circule actuellement sur le Web. Nous avons pris la liberté de le poster sur ce blog ce matin. Il coïncide à peu près avec notre propre point de vue en ce qui concerne ladite candidature éventuelle, le CEP n'ayant pas encore distribué les «carnets».

Par Alfred Valentin
alfred.valentin@yahoo.com

Comme la majorité de nos compatriotes, je suis attentivement l’affaire de la candidature de Wyclef Jean. Le 5 août 2010 dernier, j’avais également suivi l’émission spéciale que le Larry King Show avait consacré à Haïti en général et à la candidature de Wyclef Jean, en particulier. Quelques réactions sur cette comédie pour lesquelles j’accuse directement les intellectuels haïtiens.

Pourquoi, le 5 août dernier, Wyclef Jean a-t-il préféré annconcer officiellement sa candidature sur une chaîne de télévision étrangère au lieu de le faire sur un média haitien? La réponse est simple: l’individu est complexé. Il sousestime ce peuple même qu’il pretend aimer et pour qui il veut être le " Moïse des temps modernes ". Il aurait dû le faire dans n’importe quel média national - (Radio Métropole, Signal FM, Télé Nationale, Telemax (sa prope chaîne), etc. -, puis il pourrait accorder une entrevue à n’importe quel média étranger, dont CNN, Radio Canada, Le Droit, France 2 et d’autres.

En fait, quelle langue Wyclef Jean parle-t-il ? Il ne parle ni le français, ni le créole, nos deux langues officielles. Je m’imagine une conférence de presse conjointe entre Nicolas Sarkozy et son homologue haïtien. Comme on va nous tourner en ridicule, comme on l’avait fait l’année dernière à la suite de l’entrevue que son compère Shaba de Dyakout Mizik avait accordée à RFI. Le pire, c’est que, Wyclef ne parle pas vraiment bien l’anglais. Bien sûr, il parle la langue de la rue puisqu’il a grandi dans le pays, mais il en ignore les règles les plus élémentaires. J’en veux pour preuve les deux phrases « I don't hear nothing » et le « Young youth of Haiti » qu’il a données à Wolf Blitzer au cours de l’interview de jeudi soir dernier. En fait, ce n’est pas grave, car, selon ses dires, nous devons tous parler l’anglais en Haïti, surtout que, continue-t-il, « ceux qui parlent le français n’ont rien fait pour le pays pendant plus de 200 ans». Cette déclarattion a été une bonne paire de giffle au visage des intellectuels. Qui pis est, pas un seul d’entre eux n’a osé donner une réplique au chanteur de hip hop. Qui ne dit mot, consent. De toute façon, je m’imagine déjà la fin totale des choses culturelles dans le pays. D’ailleurs, Wyclef ne connaît rien de rien de la culture haïtienne, rien de notre musique, de notre littérature, de notre peinture. Il ne connaît même pas notre Histoire, à part les noms de Toussaint, de Dessalines et de Christophe qu’il connaît, sans pouvoir parler même superficiellement de la politique d’un seul de ces anciens héros.

Wyclef a tout d’un narcissique et d’un mégalomane. Tout se tourne autour de lui. Monsieur aime son nom. Il l’a cité au moins dix fois en moins de trente minutes, sans compter les « I » (moi). C'est ce qu'on appelle " culte de la personnalité ". Imaginez-vous ce type devenir président du pays ? D’ailleurs, il pense que tout le monde a peur de lui. Au cours d’une entrevue à l’émission floridienne « Bonjour Haïti » le 4 août dernier, il a demandé aux autres candidats de ne ni « trembler » ni de « paniquer » parce que « Wyclef est candidat… » Donc, il est sûr de lui, sûr de son messianisme. Ensuite, il ne cesse de rappeller au président René Preval qu'il avait voté pour lui lors des dernières élections présidentielles. Cela signifie que M. Préval doit lui retourner l’ascenseur.

Dans cette affaire de Wyclef, je crois que la presse, si elle n’est pas corrompue et ne reçoit pas de pourboires du chanteur, doit jouer son rôle de façon sérieuse. Car en fait, nous ne connaissons pas vraiment Wyclef. On le voit à la télé, on l’applaudit, et c’est tout ! Il est du devoir de la presse de former et d’informer le public ! Qui connaît la vie de Wyclef Jean avant sa célébrité avec le groupe « Fugees » ? A part du musicien, qui connaît d’autres aspects de la formation de Wyclef ? Qui connaît ses idéologies ? Il est arrivé aux Etats-Unis à l’âge de 9 ans. Ce serait bien qu’il dise de quel " high school " (Lycée) a-t-il reçu son diplôme de fin d’études secondaires entre 1990 et 1992 (car il est né en octobre 1972)! Puisqu’il a grandi dans une ville où le taux d’abandon scolaire est très élevé, il est bien de savoir si, au moins, Wyclef a bouclé ses études secondaires !

Ensuite, Wyclef a souvent tendance à exagérer les faits. Il a déclaré qu’il ne pouvait pas demeurer « pendant cinq ans consécutifs dans le pays » à cause de ses obligations en tant qu’ambassadeur de bonne volonté. Cela ne tient pas. Préval avait nommé Wyclef à ce poste (ce qui était une grave erreur) en avril 2007, donc trois ans de cela. Il a également affirmé avoir fréquenté Berkeley. Etait-ce dans le cadre d’un programme régulier pouvant se déboucher sur une licence (BA ou BS)? Ou bien, fréquentait-il cette institution dans le cadre d’un programme spécial? Certaines universités n’ont aucun probleme à accepter qu’une superstar suive des cours à titre d’auditeur ou de participer à un programme spécial pouvant déboucher sur un certificat de participation. Certaines universités pourraient même offrir une chaire d’enseignant à une superstar de la trempe de Wyclef, s’il en avait les compétences, pour dispenser des cours de musique hip hop.

L’idée, ce n’est pas d’agir avec méchanceté avec « L’Honorable Ambassadeur », mais tout ce qu’on réclame de lui c’est de prouver qu’il a le minimum pour diriger une nation aussi importante que la nôtre. On ne s’adresse pas à la vedette Wyclef qui va se présenter sur une scène musicale. L’on se trouve plutôt en présence d’un éventuel chef d’Etat, ce qui n’est pas une plaisanterie. Il veut faire croire que nous questionnons ses capacités parce qu’il « parle le créole comme nous, et que l’ancien président Bill Clinton ne l’aurait jamais fait ». En tenant ce genre de lagage codé, il n’entend qu’à simplement diviser davantage la société haïtienne. Avait-on questionné les capacités intellectuelles de Jean-Bertrand Aristide, qui parle le créole (le français et l’anglais) beaucoup mieux que lui? Les journalistes ont donc pour devoir de le questionner sur des choses sérieuses, telle la gestion de Yele Haiti. Si Sean Penn a le courage de le faire, ils ont pour devoir et obligation de le faire également, cela de façon plus approfondie, car le rôle de la presse est de former et d’informer le peuple en toute objectivité. Autre point : c’est bien que Wyclef Jean n’a jamais renoncé à sa nationalité. Est-ce par pur patriotisme ou bien aurait-il quelque autre empêchement ?

Ensuite, Wyclef a parlé des études de Jean-Claude Duvalier, comparées aux siennes. Il doit comprendre que, qu’il le veuille ou pas, Jean-Claude Duvalier, en tant que fils de président, a grandi dans les couloirs du pouvoir. Alors, gouverner n’était pas difficile pour Baby Doc, car il avait en sa disposition toute la machine de répression de son père dont il ne faisait que continuer à la lettre les œuvres criminelles,avec l’aide d’une « régence » composée de sa mère, de Luckner Cambronne, de Jacques Gracia, de Zacharie Delva, etc. En fait, Wyclef doit constater et analyser les résultats négatifs de la présidence de Duvalier fils.

On dit que Wyclef Jean n’aura pas besoin de l’argent du pays car il en a assez. Cet argument est faible pour plusieurs raisons. Une première : l’homme est un éternel insatisfait. Deux : Dans un gouvernement, il n’y a pas que le président à détourner les fonds. Tous les ministres de Wyclef et ses collaborateurs seront-ils tous des millionaires comme lui ? Nous savons déjà clairement que les amis de Wyclef qui mènent une campagne active pour lui aux Etats-Unis (les King Kino, les Jensen Desrosiers …) sont tous de potentiels ministres ou grands commis de l’Etat. Ces gars sont-ils millionnaires ? Signalons que l’ancien président Aristide avait au moins la décence de ne pas placer King Kino à aucun ministère, à cause du niveau d’étude à peine primaire de ce chanteur.

Ensuite, c’est insensé de vouloir comparer la candidature de Wyclef Jean avec Ronald Reagan et Arnold Schwarzenegger. Ronald Reagan a fait ses études universitaires à Eureka College, dans l’Etat d’Illinois. Il y a obtenu un diplôme en Sciences Economiques et en Sociologie. Il était gouverneur de la Californie. Arnold Schwarzenegger est diplômé de l’Université de Wisconsin. En plus, il est un homme d’affaire réussi et fait partie de la famille politique la plus connu des Etats-Unis : il est le mari de Maria Shriver, une journaliste, fille de Sargent Shriver, un ancien diplomate et d’Eunice Kennedy, sœur du président John F. Kennedy.

Quelques simples questions au candidat « drafted » par les étudiants d’université :
  • A quel niveau Wyclef peut-il parler d’une réforme scolaire et universitaire en Haïti ?
  • A quel niveau Wyclef peut-il comprendre le fonctionnement des trois branches de pouvoir ?
  • A quel niveau Wyclef peut-il parler de plafond monétaire ?
  • A quel niveau Wyclef peut-il parler de la mémoire d’un Anténor Firmin, d’un Jean Price Mars, d’un Hannibal Price, d’un Louis Joseph Janvier ?
  • A quel niveau Wyclef peut-il parler de la musique haïtienne ?
  • A quel niveau Wyclef peut-il résoudre un conflit entre notre religion traditionnelle et les confessions catholique et protestantes ?

En tout cas, dans cette affaire de Wyclef Jean, nous n’avons qu’à remercier l’élite intellectuelle du pays. « Vous autres intellectuels, vous représentez tout le malheur du pays », comme l’avait si bien dit Pyram dans la pièce " Pèlin Tèt " de Frankétienne. Pourquoi ce même Franketienne et les autres intellectuels et hommes de plume du pays ne parlent-ils pas ouvertement pour faire voir le danger que représente ce Wyclef Jean pour Haïti et pour notre culture? Ils ne le feront pas car ils sont relativement bien lotis. Leurs enfants fréquentent les meilleures universités étrangères. Tremblement de terre ou pas, ils sont bien nourris et ne dorment pas sous des tentes. Ceux qui vivent à l’étranger mènent un style de vie princier, recevant assez souvent des récompenses littéraires qui leur rendent très connus internationalement. Donc, ils feront silence, ne voulant déranger personne. D’ailleurs, la misère du peuple inspire les Dany Laferrière, René Depestre, Frankétienne à écrire des romans pour lesquels ils gagnent beaucoup d’argent. Une comédie comme celle de Wyclef peut inspirer bien de romans et de pièces de théâtres ! Je n’ai rien contre ces hommes. Tout ce qu’on leur demande tout simplement est de prendre une position ouverte sur cette affaire. Ne dites pas que vous défendez le peuple avec votre plume. Cette affaire de Wyclef est une honte pour la nation haïtienne, un danger pour la francophonie et la créolophonie. Wyclef est une victoire sûre pour la cacophonie culturelle. Oui, messieurs les intellecteuls, vous devez faire des déclarations de principe. Vous devez guider le peuple. Vous devez guider la jeunesse du pays. C’est votre devoir ! C’est une honte d’entendre Wyclef Jean déclarer qu’il a été « draft » (sélectionné) par la jeunesse et qu’il a l’appui de la jeunesse estudiandine. C’est une honte !

Je m’attends à voir de ces intellectuels sans vergogne qui accepteront des positions dans une éventuelle administration Wyclef. Ils diront évidemment avoir répondu à l’appel du pays, car ces intellectuels, opportunistes véreux, se diront toujours « être en réserve de la République », selon l’expression de Leslie Manigat. Cela ne nous étonnera pas surtout que, en avril 1971, à la mort de Papa Doc, donc, à l’arrivée au pouvoir de Baby Doc, Hubert de Ronceray, brillant intellectuel, avait écrit un article intitulé : « Un géant s’en va, un génie le remplace ! » - le géant étant François Duvalier, le génie, Jean-Claude Duvalier. Nous n’oublierons pas non plus les bassesses et les acrobaties d’intellectuels tels que René Piquion, Gérard de Catalogne et d’autres.

C’est une honte pour les intellectuels du pays de voir des primaires de la trempe de Wyclef Jean, de King Kino et d’autres encore voulant diriger le pays. C’est une honte pour entendre qu’un Gracia Delva voulant devenir député de Marchand-Dessalines, une ville qui compte tant de gens bien formés ! Et je parie que ce sont ces genres de citoyens sans éducation qui dirigeront le pays pendant long temps encore. Car ce sont eux qui se présentent toujours à la télévision en moments de crise. Après le séisme, avait-on vu Franketienne, Leslie Manigat, Gérard Gourgue, Rosny Desroches, René Depestre et les autres intellectuels dans les rues pour aider la population ? Dany Laferrière se trouvait en Haïti ce 12 janvier. L’avait-on vu dans les rues pour voler au secours des victimes ? Au contraire, au début d’avril 2010, moins de trois mois après le séisme, Dany Laferrière a écrit un livre sur la catastrophe intitulé « Tout bouge autour de moi ». Au moins, il aurait pû donner au moins un pourcentage aux victimes. On l’a vu plutôt se parader sur des plateaux de télévisions français racontant des histoires les unes les plus idiotes que les autres. Frankétienne, lui, se souciait de sa bibliothèque. Qui avait-on vu dans les rues ? Exactement, ces primaires qui veulent nous diriger ! « Ventre affamé n’ayant pas d’oreilles », la population aura tendance à choisir ces imbéciles qu’ils voient au lieu des gens préparés qu’ils ne voient qu’à la veille des élections. On doit admettre que nos intellectuels sont toujours distants du peuple. Combien de fois Leslie Manigat s’est-il rendu dans un lycée de la capitale ou de nos villes de province pour présenter des cours aux étudiants avides de connaissance ?

Ces intellectuels doivent comprendre que s’ils ne se montrent pas sensibles à la douleur, à la misère et aux besoins élémentaires du peuple de façon concrète, ils n’obtiendront jamais son vote. Ils doivent changer de stratégie, s’ils ne veulent être pas dirigés par des gens non qualifiés. C’est une honte que Mirlande Manigat, une dame bien formée, l’une des rares de la liste de la trentaine de candidats vraiment qualifiée pour diriger le pays, sera battue aux urnes par quelqu’un qui ne peut être ni son élève ni l’élève de son mari ni l’élève de sa fille. Toute la faute est à son mari, Leslie François Manigat. Si Wyclef Jean gagne ces élections, le professeur doit se résigner à donner sa bibliothèque à des jeunes, car il semble que ce politologue n’a jamais lu les livres qu'il a lui même écrits ni ceux auxquels il fait souvent référence. Où sont les Laennec Hurbon, Jean Métellus, Dany Laferrière, Gary Victor... Prenez vos plumes. Ces intellectuels ont même peur de citer le nom de Wyclef Jean. Si on doit le critiquer, on le fait de façon voilée. Il a bien raison de leur demander de ne pas « paniquer ». Quelle giffle !

C'est une honte de voir Sean Penn défendre le pays alors que nos intellectuels, eux, se taisent. Je vais mourir de rire lorsque les Manigat, Gourgue, Frankétienne et autres appeler Wyclef Jean « Monsieur le président de la République ». Je parie que plus d’un de ces flatteurs professionnels vont monter au créneau pour défendre ces intellectuels. On a besoin de ces derniers, mais ils doivent savoir qu’ils ont une responsabilité sacrée de guider la jeunesse du pays abandonnée aux mains de gens sans formation.

Que Wyclef Jean soit élu ou pas, il bouleversera la politique et la société haïtienne au moins pendant le prochain quart de siècle. Alors, je vous accuse, messieurs les intellectuels !


Alfred Valentin
Montréal , Canada
10 août 2010

mardi 10 août 2010

Haïti-élections 2010/ "Voie-Minusthiste" ou "Voie Municipaliste" ?

Source: VINOUSH, Mar 10 août 2010, 3h 19min 34s
Par Gérard Bissainthe

Aujourd'hui il est clair pour tout le monde que ce ne sont pas les Haitiens qui décident de l'agenda politique d'Haïti mais des forces étrangères et même la Minustah, puisqu'il faut appeler ce fléau par son nom.

Le Dr Guy Theodore ayant acquis aujourd'hui la certitude que les prochaines élections ne sont que des "Elections-Selection s" toujours par la douce et tendre Minustah qui nous veut tant de bien, sans céder aux Cerberes de la Constitution et aux MacCarthy de la Double Nationalité, a decidé de se retirer de ce carnaval et ne se présente plus à ces élections verouillées, cadenacées. Le Guy que je connais n'a jamais aimé les mascarades et la langue de bois.

Maintenant la grande question est: qui va décider de l'agenda politique d'Haïti? Les Haïtiens ou les Etrangers?
Pour le moment ce sont les Etrangers, puisque trop d'Haïtiens "leur donnent le gain".

Quelle est la parade?
Ici nous, les Municipalistes, nous avons un terrain en or. Laissons la Minustah faire ses élections et faisons nos élections municipalistes à nous. PLEBISCITONS a travers nos 580 sections municipales ceux/celles qui vont prendre notre pays en main. Ici la Diaspora peut jouer le rôle-clé de donner à chacune des sections communales les moyens logistiques d'organiser ces élections locales. Si le casec qui est sur place est sain, nous travaillerons avec lui, sinon nous élirons notre propre équipe locale et nous travaillerons avec elle. Il va de soi que nous plébisciterons ceux/celles qui choisissent la "Voie Municipaliste" à la place de la "Voie-Minusthiste". Comme nous choisirons le meilleur, nous n'avons pas de "candidats" attitrés.

Il va de soi que ceux très nombreux qui font déjà du municipalisme sans le nom sont nos favoris.

C'est ca la vraie voie des "Ballots" (les Bulletins de vote) à partir des "grassroots" (les citoyens de la base) qui va mettre fin à la République de Port-au-Prince et instaurer une Haïti non plus plouto-xenocratique mais réellement démocratique.

Gérard Bissainthe
10 aout 2010

vendredi 6 août 2010

The Root: Dear Wyclef, Please Don't Run!

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Wyclef Jean.- Photo: The Root, August 6, 2010




By Marjorie Valbrun, August 6, 2010 at 8:01 AM
Sources: The Root, npr.org.

In an open letter to the hip-hop icon, a fellow Haitian-American explains why it's a bad idea for him to try to become president of Haiti.


Dear Wyclef,

It pains me to have to tell you this — especially in public. Particularly because it goes to the heart of someplace and something we both care deeply about. But I have to, because as much as I love you, I love Haiti more — so much so that I'm unwilling to put her fate in your hands.

So here goes. Wyclef you're making a big mistake. Running for president of Haiti is a bad idea. Bad for you and bad for Haiti.

Yes, over the years, your words and deeds on behalf of our beloved little island have been commendable. You've inspired legions of young Haitian people both here and back home. You've done the Lord's work with a zealot's commitment and a salesman's enthusiasm. We love you for it, we really do.

Who can forget the television images of you on the ground in Haiti just days after the earthquake, helping carry and bury battered bodies, going on the evening news to call for faster and better organized relief efforts?

I, for one, thank you on behalf of other Haitian-Americans who didn't have the means, the connections, the public platform, or the gumption to do what you did.

You have sung love songs for Haiti. Written poignant rap lyrics for her. Held her in a tender, rhapsodic embrace. Loved her when she seemed unloveable. Made people care about her. You had pride in her long before it became fashionable, and way before the earthquake. And even now, seven months later, you've kept her in the headlines and refused to let others forget her.

But Wyclef, everything changed after the earth shook violently that awful January day. After the ground buckled and sent houses crashing and bodies crumpling; after the grief consumed us; after Haitians picked themselves up and went about the business of living again, we started thinking and asking ourselves: "What's next? How do we build a new and better Haiti?"

By "new" I mean different - radically different. Not the Haiti of inept, corrupt and unqualified leadership. Not the Haiti of starving masses and well-fed, indifferent elites. Not the Haiti that housed its people in flimsy shacks turned post-earthquake tombs. Not the Haiti of coups and kidnappings, stolen elections and political killings, and venal, contemptible politicians.

Now, more than ever, Haiti needs a highly educated and experienced technocrat who understands the intricacies of governing and diplomacy. Someone who can wage a successful civic education campaign and get different sectors of civil society all working on the same page and tamp down the country's cyclical social unrest. Someone who knows how to get things done and knows how to build schools, hospitals and neighborhoods, as well as sewer systems, electric grids and roads. Someone who can feed the people and give them jobs. Someone schooled in international affairs and who will be respected by the international community. Someone who can rebuild Haiti and ultimately restore its dignity.

Frankly, Wyclef, that someone is not you.

You're just not qualified. You're fame and hype but Haiti needs sure and steady. You have an entourage of "yes" men but Haiti needs an army of yeomen. You're a uniquely talented music man but Haiti desperately needs a credible statesman. And then there are your messy financial problems and the questionable accounting practices at your charitable foundation. It's too complicated to get into here, but it doesn't look good and will be a distraction throughout the campaign. Had you not built up so much goodwill over the years, your finances — both personal and professional — would have totally undermined your standing.

Your presence in the presidential campaign will not only diminish your brand, both at home and abroad, it will trivialize what should be a serious election focused on the hard work ahead.

I'm not questioning your sincerity or dismissing your art. After all you are the people's poet. But poets are not presidents, they're poets - and they have their place.

Wyclef, we feel you. We really do. We share your frustration with the lack of progress on the ground. We know you want better for Haiti. We do too.

But there are better people for the job. That's not to say you can't still keep doing your part. Your mic is a powerful tool, keep using it to inspire and to agitate.

But please, Wyclef, let someone else take the lead.

Marjorie