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Source: lenouvelliste.com, 10 mai 2013
Sans le citer, Michel Joseph Martelly, établissant des différences entre Tèt
Kale et Lavalas, a réagi à quelques flèches lancées la veille par son pire
ennemi politique : Jean-Bertrand Aristide. Sur la faim, Martelly croit que
quelqu'un ment, fait « semblant » d'être préoccupé quand ses actions indiquent
le contraire.
Poussé dans les cordes par l'ex-président Jean-Bertrand Aristide à cause de
l'aggravation de la faim en Haïti ces temps-ci, le président Michel Joseph
Martelly, sans langue de bois, a défendu son bilan et marqué sa différence avec
Lavalas. Son administration, a-t-il confié en exclusivité à Gary Pierre-Paul
Charles, animateur vedette de « Haïti débat » sur Scoop FM ce vendredi, a
insufflé une nouvelle dynamique en vue de faire face à ce problème de la faim.
«
Nous abordons le problème à deux niveaux. Nous assistons la population et nous
travaillons à l'augmentation de la production agricole », a expliqué Martelly.
Grâce aux travaux de curage du canal Sally flood way, des terres sont sauvées de
l'inondation et 7 000 carreaux sont irrigués. « Nous donnons aux agriculteurs
des espaces à cultiver et nous leur donnons aussi les moyens », poursuit Michel
Joseph Martelly, qui insiste sur l'importance de la consommation de produits
locaux et sur le choix fait par l'Etat d'acheter des produits locaux. « Donc,
imaginez-vous qu'un tel canal a passé 50 ans sans être curé. Et quelqu'un fait
semblant d'attaquer le problème de la faim alors qu'il a passé 10 ans au
pouvoir. C'est du mensonge », a balancé le président Michel Joseph Martelly,
sans citer une seule fois le nom de l'ex-président Jean-Bertrand Aristide qui
avait la veille appelé à « l'unité », à un « mariage de raison » entre le peuple
et la bourgeoisie pour trouver une solution au problème de la faim touchant de
plus en plus d'Haïtiens.
Le président Michel Joseph Martelly, face à l'agression
du journaliste Frantz Henry Délice de Radio Télé Guinen qui couvrait la marche
des supporteurs de Lavalas après l'audition de JBA mercredi, a indiqué que l'on
ne peut pas retourner aux attitudes de désordre. « On ne peut pas retourner dans
ce temps », a ajouté Martelly. Dans la foulée, en dépit de certaines critiques
formulées contre lui, Martelly a appelé à la « différence » entre ses relations
et celles de Lavalas avec la presse.
Sur la projection de JBA de la victoire
écrasante du Parti Fanmi Lavalas dans les prochaines élections si elles sont
honnêtes et démocratiques, Michel Martelly relativise: «C'est le rêve de tout
parti politique et de tout leader.»
Ces deux présidents ou titans de la scène
politique qui s'affrontent dans la presse ne se sont jamais aimés. Musicien,
icône du compas, Michel Joseph Martelly avait supporté le coup d'Etat du 30
septembre 1991 contre Jean- Bertrand Aristide. Au retour de JBA de l'exil en
1994, Michel Martelly avait pris le chemin en sens inverse avec sa famille. Lors
du mouvement GNB contre JBA entre 2003 et 2004, Michel Martelly s'était rangé du
côté d'autres artistes, musiciens, intellectuels et politiques pour réclamer le
départ de JBA, qui a finalement eut lieu le 29 février 2004.
Revenu de son
second exil, JBA, contrairement aux espérances de certains, ne s'était pas mis
sur le chemin de Michel Joseph Martelly à la présidence. Sans contester de
manière frontale l'élection de Martelly au pouvoir, Fanmi Lavalas, le parti de
JBA, a qualifié ces élections d'élections sélections et d'exclusion.
Michel
Joseph Martelly, quelques mois après sa prestation de serment, avait entrepris
de visiter tous les présidents haïtiens encore vivants, dont les plus
emblématiques: Jean-Claude Duvalier et JBA. Michel Joseph Martelly avait exprimé
le voeu d'une grande réconciliation nationale. C'est resté un voeu pieux.
Et, au
fil des mois, à cause de plaintes portées contre Jean- Bertrand Aristide par
Rosemond Jean de CONASOVIC, Ti Sonny et d'autres anciens de Lafanmi Selavi
(oeuvre de bienfaisance de JBA), la tension est montée d'un cran entre Lavalas
et le pouvoir Tèt Kale. La convocation de mercredi dernier a radicalisé les
positions au point que JBA et MJM se lancent des piques avant les prochaines
élections.
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