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Source: lenouvelliste.com, 14 mai 2013
Kesner Pharel ne digère pas l'initiative du président de la République de
présenter le bilan de sa deuxième année au pouvoir sur la place publique. Le
chef de l'Etat devait prononcer mardi après-midi au Champ de Mars, un discours
sur les grandes réalisations de son administration durant ses vingt-quatre mois
de gestion avait annoncé le ministère de la Communication. Cela fait de nous une
démocratie sous les tropiques, ironise Kesner Pharel mardi matin sur les ondes
de Radio Magik 9.
Le responsable du Group Croissance juge la démarche du chef de
l'Etat très inquiétante. Cela pourrait renvoyer à l'idée que nos dirigeants ne
respectent pas les institutions établies, soutient M. Pharel avant de rappeler
aux autorités haïtiennes qu'elles sont tenues de rendre compte suivant la
Constitution devant le Parlement.
Un bilan pas trop rose
Le bilan sur le plan
économique n'est pas rose, deux ans depuis l'arrivée de Michel Martely au
pouvoir. Kesner Pharel relève certes des points positifs quant à la réalisation
de plusieurs programmes sociaux et l'amélioration des conditions de sécurité
dans le pays. Mais cela, précise-t-il, ne suffit pas pour donner de bonnes notes
à Michel Martelly et à son équipe.
« Le produit intérieur brut n'a pas augmenté
de cinq pour cent tel que prévu par le gouvernement. Il a plutôt régressé à
moins de trois pour cent », a expliqué l'économiste, qui croit que les
prévisions des autorités haïtiennes sont parfois trop optimistes.
Le P.D.G. du
Group Croissance a relativisé les chiffres avancés récemment par le chef de
l'Etat sur la quantité d'emplois, l'une des priorités de Michel Martelly, qui
auraient été créés ces douze derniers mois. L'économie haïtienne n'a même pas
400 000 emplois formels, a indiqué M. Pharel, soulignant que si ces emplois ont
été effectivement créés dans le secteur formel le niveau de consommation aurait
grimpé et le produit intérieur brut atteindrait les dix pour cent. Selon
l'économiste, le nombre de gens qui travaillent dans le secteur privé haïtien ne
dépasse pas la barre des 150 000. Dans le secteur public, il fixe ce chiffre à
environ soixante mille.
Même s'il reconnaît que la situation sécuritaire s'est
améliorée ces derniers jours, Kesner Pharel n'a pas relevé suffisamment
d'actions visant à favoriser le climat d'investissement dans le pays. Il a
attiré l'attention sur le fait qu'Haïti, étant passée de la 182e à la 183e, a
encore perdu une place dans le classement Doing business cette année malgré les
appels des autorités qui ne cessent de clamer : « Haiti is open for business ».
Insistant sur le chemin qu'il reste à Michel Martelly à parcourir, Kesner Pharel
estime que tout seul l'exécutif n'y arrivera pas. Il faut la collaboration du
Parlement et du secteur privé des affaires, a-t-il recommandé.
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