Le ministre de la Santé publique, le Dr Alex Larsen, dénonçant les carences du système national de santé dont il a charge.
Photo publiée par le journal La Matin
NDCDP-Politique: le ministre est à gauche sur la photo.
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Par Alix Laroche
Le Matin du 4 février 2009
Le ministre de la Santé publique et de la Population (MSPP), le Dr Alex Larsen, a présenté, ce lundi 2 février, au cours d’une conférence-débat, le bilan de ses cent premiers jours à la tête du ministère et dégagé des perspectives pour l’année fiscale 2008-2009. Cette rencontre avec la presse rentre dans le cadre du programme « Bilan et perspectives des institutions de l’État », initié par le Centre d’information et de communication publique (CICP) du ministère de la Culture et de la Communication (MCC) en vue de rendre plus accessibles les informations relatives aux actions gouvernementales.
Le docteur Alex Larsen, s’est dit sérieusement préoccupé par la détérioration de la situation sanitaire dans le pays. Les structures sanitaires de référence placées dans les dix départements géographiques du pays, particulièrement les hôpitaux, notamment l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH), selon lui, « demeurent les plus grands malades du système sanitaire haïtien ». Selon le ministre Larsen, « comparativement aux autres pays de la Caraïbe, notre système sanitaire est dans un état déplorable ». Se référant à des statistiques, il en a dressé, lundi, un sombre tableau. Le docteur Larsen a dit avoir trouvé, à son arrivée au ministère en septembre dernier, une situation des plus difficiles au point de vue sanitaire. « Haïti présente un taux de mortalité maternelle lors des accouchements évalué à 630 morts pour 100 mille naissances vivantes. La mortalité infantile s’élève à un taux de 57 morts pour 1 000 naissances. C’est le taux le plus élevé de la Caraïbe. Ce qui nous montre clairement que la situation sanitaire n’est pas normale en Haïti. Nous sommes les plus mal foutus de la région. C’est une situation inacceptable », a déploré Alex Larsen.
« Nous avons 3 % d’Haïtiens qui vivent actuellement avec le virus du VIH/Sida. Pour ce qui concerne les cas des maladies pulmonaires (tuberculose…), on a recensé un total de 180 pour 100 mille habitants ; 40 % de la population n’ont pas accès aux soins de santé ; 60 % seulement de femmes accouchent dans des conditions plus ou moins acceptables. Au point de vue de la protection des enfants, 41 % seulement ont été vaccinés. Toujours au point de vue d’accès à la santé, le besoin de 40 % de femmes du pays n’est pas satisfait », a poursuivi le ministre.
Ce dernier a souligné que le taux de la malaria enregistré ces jours-ci dans le pays n’a jamais aussi élevé depuis 1980. Une enquête conduite par le ministère de la Santé publique a recensé près de 243 sections communales dépourvues de structures sanitaires. En plus d’une insuffisance budgétaire, le système sanitaire national fait face à une inadéquation accrue de ressources humaines par rapport aux besoins de la population. Le pays ne dispose que de 50 officiers sanitaires auxiliaires, a appris, à titre d’illustration, le Dr Larsen. « Chose certaine, a-t-il insisté, ces cadres constituent la base dans la lutte préventive contre les maladies. »Le ministre Alex Larsen en a profité pour dénoncer un manque de coordination dans le mode d’intervention des partenaires internationaux dans le secteur de la santé. « Je pense qu’il y a une sorte de désordre au niveau des ONG. On a l’impression que chaque ONG fait ce qu’elle veut, comme elle veut », a-t-il déploré.
Les priorités
Soucieux de porter une réponse à la situation, a dit le ministre, un plan stratégique a été élaboré qui prévoit de « réduire le taux de mortalité au moins à 50 %, diminuer le nombre de personnes infectées du VIH/Sida à 30 %, éradiquer éventuellement la propagation du virus au sein de la population, réduire le taux de mortalité infantile et juvénile à 50 % et la tuberculose à 30 % ».
Pour parvenir à des résultats probants, les responsables sanitaires envisagent, a expliqué le ministre de la Santé publique et de la Population, « de décentraliser le système dans l’ordre ; d’améliorer la qualité des soins de santé à tous les niveaux dans le pays ; de construire des structures de santé et revitaliser les hôpitaux de référence, afin de desservir convenablement la population et, enfin, de régulariser le secteur ».
D’après le Dr Larsen, les priorités de son ministère pour l’année 2008-2009 consistent à :
1) mettre en place un système d’information sanitaire ;
2) former des ressources humaines à tous les niveaux ;
3) rendre disponibles les médicaments essentiels ;
4) rationaliser la gouvernance du ministère.
« On projette également de faire face à des maladies prioritaires, entre autres, la malaria, la tuberculose et le sida », a informé le ministre Larsen, indiquant au passage que des fours crématoires seront disponibles dans toutes les structures sanitaires afin de procéder à la brûlure des déchets sanitaires.Pour réaliser leurs objectifs, les responsables du ministère de la Santé publique prévoient un budget de fonctionnement et d’investissement de 8 milliards 796 millions 7 mille 861 gourdes. De ces fonds, 2 % seulement proviendront du Trésor public, le reste dépend totalement des bailleurs de fonds internationaux.
mercredi 4 février 2009
mercredi 4 février 2009
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NDCDP-Politique.-
Nous avons déjà mentionné que le budget en santé publique du gouvernement (en 2006-2007) était nettement insuffisant. Pour le département de Nippes, par exemple, ce budget était au plus comparable au salaire annuel d'un médecin en Amérique du Nord ! L'allocation des crédits budgétaires n'a pas changé sensiblement depuis.
Concernant les ONG, le Coin de Pierre au moins une fois déjà a mentionné que c'est à l'État de contrôler l'activité des ONG de manière que leurs activités sur le territoire correspondent au plan de d'action gouvernementale.
Même s'il s'agit d'une fiction comptable, l'État devrait compter dans son budget, l'ensemble des activités des ONG encadrés.
Enfin, Le Coin de Pierre-Politique relève que le ministre Larsen à l'instar du ministre Dorsainvil, en voulant faire de la déconcentration dit vouloir faire de la décentralisation.
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