Source: Haiti-nation, 17806, Sam 16 Janvier 2010, 18 h 17 min 39 s
Par Ray Killick, 16 janvier 2010
RayHammertonKillick-conscience@yahoo.com
Notre pays s'est effondré. Ce qui restait d'un État qui fonctionnait mal s'est écroulé le 12 janvier 2010 aux environs de 5:00 PM. Les faiblesses de cet État se sont révélées à nous dans toute leur plénitude. L'État n'existe que légalement aujourd'hui. Il ne possède aucun contrôle de la situation, aucun pouvoir coercitif. Quant à la société, elle est vouée à elle-même par suite d'un coup d'État de la Nature qui impose, de plus, à toutes ses classes, le statut de sinistrés. Et si le monde entier s'est levé d'un seul homme pour épouser la cause d'Haïti, c'est pourtant l'homme le plus puissant du monde qui donne le ton : il faut reconstruire Haïti. Le nation-building est dans le collimateur d'Obama, mais il faut d'abord commencer par le commencement, i.e., sauver les vies et arrêter l'effondrement total.
EQUATION COMPLEXE
Les commerçants ne vont pas pouvoir se remettre de cette furie de la nature. L'industrie est également frappée. La classe moyenne qui est toujours dans une situation précaire a perdu pignons sur rue. Les emplois ont disparu puisque les patrons ne vont pas pouvoir remonter le courant aisément. Les masses qui ne possédaient rien ont plus faim que jamais. Étudiants et écoliers vont investir les rues, les cours, les parcs, etc. pendant de longs mois, au moins, car les établissements scolaires se sont effondrés. La domesticité a reçu un gros coup puisque les maisons de PAP sont inhabitables ou presque. On a là une situation potentiellement explosive.
Ceux qui dirigent le monde ont posé rapidement l'équation avec ses variables et ses paramètres. Ils ont pris les mesures d'urgence pour éviter le pire : le chaos total, les maladies infectieuses, la famine, les répercussions sur les voisins d'Haïti, etc. L'humanité sensible à la misère des peuples s'est mobilisée pour secourir le peuple haïtien. Le fundraising au nom d'Haïti accuse un record mondial en ce sens qu'il a dépassé ceux des catastrophes précédentes.
RENOUVEAU POSSIBLE
Avec l'humanité à nos côtés, nous avons une chance de renaître aussi longtemps que la communauté internationale ne confiera pas la gestion de la reconstruction d'Haïti à l'Onu. De fait, le président Obama qui a été extrêmement généreux à l'égard du peuple haïtien ($100 millions) et des haïtiens vivant illégalement ou en visite aux États-Unis, vient de nommer les présidents Bill Clinton et George W. Bush pour travailler le secteur privé américain en faveur d'Haïti et également pour superviser ce qui va se dérouler au pays.
Dix milles marines sont attendus ce lundi 18 janvier 2010 à Port-au-Prince. Le porte-avions USS Vincent déjà présent dans la rade de PAP est capable de produire de l'eau potable à partir de l'eau de mer. Le navire-hôpital USNS Comfort a laissé Baltimore ce matin en direction d'Haïti. Le monde entier vient à la rescousse du pays de manière tangible, en espèces et en nature. Les Haïtiens de la Diaspora se sont transformés en ambassadeurs de leur pays là où ils travaillent et vivent; ils sont parmi les travailleurs de l'humanité qui vont reconstruire Haïti.
Mais avant de reconstruire, on fait l'effort initial de sauver les vies, d'enrayer les infections, d'enterrer les morts, etc.. Ensuite, il faudra une vision, un plan stratégique de reconstruction, un plan opérationnel et surtout des cadres pour ce faire. Et pour la reconstruction, il est impératif que les mêmes politiciens qui étaient à la barre, lesquels la Nature en a démontré l'incapacité et l'incompétence, ne soient pas les interlocuteurs de l'Internationale et les gestionnaires des capitaux internationaux et de la Diaspora haïtienne. Évidemment, on ne saurait les blâmer pour un tremblement de terre de 7.0 à l'échelle de Richter, mais quand un minimum de présence de l'État ne se fait pas sentir, il y a un problème de vision et d'ordre stratégique qui traduit la démission au timon des affaires.
Et c'est d'ailleurs pour cela que la secrétaire d'État américaine précise, diplomatiquement, durant sa conférence de presse du 16 janvier 2010 avec Préval, que les États-Unis sont en Haïti à l'invitation du gouvernement Préval pour coordonner conjointement la reconstruction d'Haïti. Ceci apparait comme une mise en garde au gouvernement que ce ne sera plus business as usual. En d'autres termes, "ne vous attendez pas à ce qu'on vous verse des fonds pour des projets. Nous allons travailler avec vous pour reconstruire Haïti." Clinton précise que les États-Unis d'Obama seront présents "demain, après-demain et à l'avenir".
BEST BANG FOR THE BUCK
D'autre part, il faut que la Diaspora évite d'écouter la chanson des sirènes qui nous invitent à confier nos contributions monétaires à ceux qui n'ont jamais rien prouvé et qui, pourtant, prônent qu'ils sont en mesure de réussir là où les politiciens traditionnels qui ne pensent jamais pays échouent systématiquement. Aujourd'hui, c'est la société en son entier qui paie les conséquences des inconséquences de nos politiciens.
Si on subit une hémorragie cérébrale, on ne va pas penser à s'acheter des habits neufs sur le moment. De la même manière, seuls ceux qui ne sont pas pragmatiques ou qui veulent profiter de la naïveté des autres les décourageront d'investir dans ce qui est le plus essentiel pour le moment : la rescousse du peuple haïtien. N'investissez pas dans des rêves sans conviction. Contribuez à sauver le peuple haïtien, le pays tout entier à travers vos offrandes aux organisations sérieuses déjà sur le terrain. Évitez les organisations du genre de celles qui viennent de voir le jour.
Ceux qui désirent vos contributions doivent s'atteler à les mériter. Fini les messies ! Fini les promesses ! Il est temps pour nous Haïtiens de penser de par nous-mêmes et de choisir la voie qui conduit vers l'établissement d'une société responsable et productive.
LA DERNIÈRE CHANCE
Une nouvelle chance a été offerte à Haïti. C'est l'occasion pour les Haïtiens qui aiment vraiment leur pays de prendre l'initiative et de fortifier la voie vers le renouveau en sachant intelligemment tirer le maximum de l'aide étrangère qui s'annonce.
Haïti offre également une nouvelle chance à la communauté internationale de sispan'n fè jwèt avek politiciens korompi. Ou tandé Clinton ? Ou tandé George Bush ? Il semblerait que oui, puisque Hillary Clinton vient de préciser pour Préval qu'il s'agit de coordination conjointe (USA-Préval) de la reconstruction d'Haïti.
Comme je n'ai cessé de le répéter depuis des années, on ne peut pas reconstruire un pays avec la même mentalité qui l'avait détruit, la mentalité rapace qui fait qu'en moments de crise, le gouvernement est absent; la mentalité tribale qui réduit Haïti à la république de Port-au-Prince. La mentalité qui fait qu'on ridiculise la discipline d'exécution pourtant incontournable dans toute reconstruction. La mentalité qui fait qu'on préfère faire cavalier seul quand la collaboration est la voie indiquée pour développer la vision, l'approche et la stratégie qui produiront des résultats durables et positifs. La mentalité internationale qui consiste à verser des fonds à des gouvernements corrompus.
Hillary Clinton recentre le ballon à Port-au-Prince, car l'Onu fut singulièrement absente de sa conférence de presse avec Préval. Obama est désormais en charge de la stabilisation et de la reconstruction d'Haïti.
L'aube du renouveau semble s'annoncer. On ne peut qu'espérer, en travaillant laborieusement, que cette fois-ci Haïti et la communauté internationale ont grandi, partenaires d'un sauvetage désormais humaniste.
Par Ray Killick, 16 janvier 2010
RayHammertonKillick-conscience@yahoo.com
Notre pays s'est effondré. Ce qui restait d'un État qui fonctionnait mal s'est écroulé le 12 janvier 2010 aux environs de 5:00 PM. Les faiblesses de cet État se sont révélées à nous dans toute leur plénitude. L'État n'existe que légalement aujourd'hui. Il ne possède aucun contrôle de la situation, aucun pouvoir coercitif. Quant à la société, elle est vouée à elle-même par suite d'un coup d'État de la Nature qui impose, de plus, à toutes ses classes, le statut de sinistrés. Et si le monde entier s'est levé d'un seul homme pour épouser la cause d'Haïti, c'est pourtant l'homme le plus puissant du monde qui donne le ton : il faut reconstruire Haïti. Le nation-building est dans le collimateur d'Obama, mais il faut d'abord commencer par le commencement, i.e., sauver les vies et arrêter l'effondrement total.
EQUATION COMPLEXE
Les commerçants ne vont pas pouvoir se remettre de cette furie de la nature. L'industrie est également frappée. La classe moyenne qui est toujours dans une situation précaire a perdu pignons sur rue. Les emplois ont disparu puisque les patrons ne vont pas pouvoir remonter le courant aisément. Les masses qui ne possédaient rien ont plus faim que jamais. Étudiants et écoliers vont investir les rues, les cours, les parcs, etc. pendant de longs mois, au moins, car les établissements scolaires se sont effondrés. La domesticité a reçu un gros coup puisque les maisons de PAP sont inhabitables ou presque. On a là une situation potentiellement explosive.
Ceux qui dirigent le monde ont posé rapidement l'équation avec ses variables et ses paramètres. Ils ont pris les mesures d'urgence pour éviter le pire : le chaos total, les maladies infectieuses, la famine, les répercussions sur les voisins d'Haïti, etc. L'humanité sensible à la misère des peuples s'est mobilisée pour secourir le peuple haïtien. Le fundraising au nom d'Haïti accuse un record mondial en ce sens qu'il a dépassé ceux des catastrophes précédentes.
RENOUVEAU POSSIBLE
Avec l'humanité à nos côtés, nous avons une chance de renaître aussi longtemps que la communauté internationale ne confiera pas la gestion de la reconstruction d'Haïti à l'Onu. De fait, le président Obama qui a été extrêmement généreux à l'égard du peuple haïtien ($100 millions) et des haïtiens vivant illégalement ou en visite aux États-Unis, vient de nommer les présidents Bill Clinton et George W. Bush pour travailler le secteur privé américain en faveur d'Haïti et également pour superviser ce qui va se dérouler au pays.
Dix milles marines sont attendus ce lundi 18 janvier 2010 à Port-au-Prince. Le porte-avions USS Vincent déjà présent dans la rade de PAP est capable de produire de l'eau potable à partir de l'eau de mer. Le navire-hôpital USNS Comfort a laissé Baltimore ce matin en direction d'Haïti. Le monde entier vient à la rescousse du pays de manière tangible, en espèces et en nature. Les Haïtiens de la Diaspora se sont transformés en ambassadeurs de leur pays là où ils travaillent et vivent; ils sont parmi les travailleurs de l'humanité qui vont reconstruire Haïti.
Mais avant de reconstruire, on fait l'effort initial de sauver les vies, d'enrayer les infections, d'enterrer les morts, etc.. Ensuite, il faudra une vision, un plan stratégique de reconstruction, un plan opérationnel et surtout des cadres pour ce faire. Et pour la reconstruction, il est impératif que les mêmes politiciens qui étaient à la barre, lesquels la Nature en a démontré l'incapacité et l'incompétence, ne soient pas les interlocuteurs de l'Internationale et les gestionnaires des capitaux internationaux et de la Diaspora haïtienne. Évidemment, on ne saurait les blâmer pour un tremblement de terre de 7.0 à l'échelle de Richter, mais quand un minimum de présence de l'État ne se fait pas sentir, il y a un problème de vision et d'ordre stratégique qui traduit la démission au timon des affaires.
Et c'est d'ailleurs pour cela que la secrétaire d'État américaine précise, diplomatiquement, durant sa conférence de presse du 16 janvier 2010 avec Préval, que les États-Unis sont en Haïti à l'invitation du gouvernement Préval pour coordonner conjointement la reconstruction d'Haïti. Ceci apparait comme une mise en garde au gouvernement que ce ne sera plus business as usual. En d'autres termes, "ne vous attendez pas à ce qu'on vous verse des fonds pour des projets. Nous allons travailler avec vous pour reconstruire Haïti." Clinton précise que les États-Unis d'Obama seront présents "demain, après-demain et à l'avenir".
BEST BANG FOR THE BUCK
D'autre part, il faut que la Diaspora évite d'écouter la chanson des sirènes qui nous invitent à confier nos contributions monétaires à ceux qui n'ont jamais rien prouvé et qui, pourtant, prônent qu'ils sont en mesure de réussir là où les politiciens traditionnels qui ne pensent jamais pays échouent systématiquement. Aujourd'hui, c'est la société en son entier qui paie les conséquences des inconséquences de nos politiciens.
Si on subit une hémorragie cérébrale, on ne va pas penser à s'acheter des habits neufs sur le moment. De la même manière, seuls ceux qui ne sont pas pragmatiques ou qui veulent profiter de la naïveté des autres les décourageront d'investir dans ce qui est le plus essentiel pour le moment : la rescousse du peuple haïtien. N'investissez pas dans des rêves sans conviction. Contribuez à sauver le peuple haïtien, le pays tout entier à travers vos offrandes aux organisations sérieuses déjà sur le terrain. Évitez les organisations du genre de celles qui viennent de voir le jour.
Ceux qui désirent vos contributions doivent s'atteler à les mériter. Fini les messies ! Fini les promesses ! Il est temps pour nous Haïtiens de penser de par nous-mêmes et de choisir la voie qui conduit vers l'établissement d'une société responsable et productive.
LA DERNIÈRE CHANCE
Une nouvelle chance a été offerte à Haïti. C'est l'occasion pour les Haïtiens qui aiment vraiment leur pays de prendre l'initiative et de fortifier la voie vers le renouveau en sachant intelligemment tirer le maximum de l'aide étrangère qui s'annonce.
Haïti offre également une nouvelle chance à la communauté internationale de sispan'n fè jwèt avek politiciens korompi. Ou tandé Clinton ? Ou tandé George Bush ? Il semblerait que oui, puisque Hillary Clinton vient de préciser pour Préval qu'il s'agit de coordination conjointe (USA-Préval) de la reconstruction d'Haïti.
Comme je n'ai cessé de le répéter depuis des années, on ne peut pas reconstruire un pays avec la même mentalité qui l'avait détruit, la mentalité rapace qui fait qu'en moments de crise, le gouvernement est absent; la mentalité tribale qui réduit Haïti à la république de Port-au-Prince. La mentalité qui fait qu'on ridiculise la discipline d'exécution pourtant incontournable dans toute reconstruction. La mentalité qui fait qu'on préfère faire cavalier seul quand la collaboration est la voie indiquée pour développer la vision, l'approche et la stratégie qui produiront des résultats durables et positifs. La mentalité internationale qui consiste à verser des fonds à des gouvernements corrompus.
Hillary Clinton recentre le ballon à Port-au-Prince, car l'Onu fut singulièrement absente de sa conférence de presse avec Préval. Obama est désormais en charge de la stabilisation et de la reconstruction d'Haïti.
L'aube du renouveau semble s'annoncer. On ne peut qu'espérer, en travaillant laborieusement, que cette fois-ci Haïti et la communauté internationale ont grandi, partenaires d'un sauvetage désormais humaniste.
Bonjour, ici nous croyons que l'ONU et son Conseil de Sécurité sont contrôlés par les américains.
RépondreSupprimerDonc, nous sommes très méfiants pour nos dollars canadiens qui serviront à la reconstruction de votre pays d'origine.
Les Américains font des affaires, pas la charité. Et même lorqu'ils la font, la charité est conditionnée.
Les américains sont très efficaces pour prendre le contrôle d'un pays. Ils en ont l'habitude, n'est-ce-pas?
Les USA ont occupé votre pays d'origine pendant plus de 20 ans en plus protéger plus d'un dictateur par peur du communisme.
Bébé Doc retourne une partie de la fortune à ses concitoyens ! D'où vient-elle cette fortune ?