Haïti- Jean-Claude Duvalier salue la foule à l'hôtel Karibe, Pétion-ville.
Photo: AFP, 19 janvier 2011
Source: lexpress.fr, 19 janvier 2011
Par AFP, publié le 18/01/2011 et mis à jour le 19/01/2011
PORT-AU-PRINCE - Jean-Claude Duvalier ambitionne de redevenir président d'Haïti, a affirmé mercredi son entourage, malgré des plaintes pour crimes contre l'humanité déposées contre l'ancien dictateur rentré dans son pays à la surprise générale.
Trois jours après son retour à Port-au-Prince et 25 années d'exil en France, "Baby Doc", 59 ans, est apparu brièvement à la mi-journée à une cinquantaine de partisans qui l'ont acclamé à l'extérieur de son hôtel.
Parallèlement, son porte-parole, Henri-Robert Sterlin, a dévoilé à l'AFP la stratégie de l'ex-président, rentré à Port-au-Prince au moment où son pays traverse une grave crise politique depuis le premier tour contesté de la présidentielle du 28 novembre.
"Il faut tout bouleverser pour qu'on annule les élections. Et qu'après il y ait de nouvelles élections générales où Duvalier se présente. Et là, bingo" (il est élu), a expliqué M. Sterlin, ancien ambassadeur d'Haïti à Paris.
Mais l'ancien dictateur est poursuivi par son passé: il est tenu responsable par des organisations internationales de défense des droits de l'homme de la mort de milliers d'opposants sous sa présidence (1971-86). Mercredi, quatre plaintes pour crimes contre l'humanité ont été déposées contre lui devant la justice haïtienne.
La journaliste Michèle Montas, ancienne porte-parole du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, a annoncé avoir porté plainte pour "séquestration arbitraire, exil, destruction de biens privés, torture physique et morale, violation des droits civils et politiques".
Baby Doc est déjà inculpé depuis mardi de corruption, détournements de fonds publics et association de malfaiteurs.
Dans un communiqué, la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) a rappelé les autorités haïtiennes à leur "devoir continu d'enquêter, de poursuivre, de punir et de remédier aux atteintes aux droits de la personne", rappelant que la dictature Duvalier s'était caractérisée par "des violations massives des droits de la personne".
M. Duvalier s'est borné depuis son retour à déclarer qu'il était venu "pour aider" les Haïtiens après le séisme qui a dévasté le pays il y a tout juste un an. Il n'a toujours pas donné de conférence de presse.
De son côté, le Conseil électoral a entrouvert la porte à une révision des résultats de la présidentielle en indiquant qu'il prendrait "en considération" une révision des résultats du premier tour en fonction d'éventuelles contestations.
Les résultats préliminaires annoncés début décembre ont provoqué des violences de la part des partisans du chanteur Michel Martelly, arrivé en troisième position et donc exclu du deuxième tour.
Avec 21% des voix, M. Martelly ne comptait que quelques milliers de voix de moins que le candidat du pouvoir, Jude Célestin (22%), ce dernier étant donc qualifié pour affronter au deuxième tour une ancienne première dame, Mirlande Manigat, arrivée première avec 31% des voix.
Mais une mission d'enquête dépêchée par l'Organisation des Etats américains (OEA) a conclu que des fraudes avaient faussé les résultats et recommandé de rétrograder M. Célestin en troisième position.
Outre l'hypothèse de l'annulation du scrutin, qui permettrait à M. Duvalier d'être candidat, M. Sterlin a formulé une deuxième hypothèse qui verrait finalement M. Martelly accéder au second tour, voire à la présidence, avec le soutien des duvaliéristes.
Si un second tour est organisé, "M. Martelly arriverait au pouvoir", a pronostiqué M. Sterlin, précisant que le parti duvaliériste n'avait "aucun problème avec M. Martelly".
PORT-AU-PRINCE - Jean-Claude Duvalier ambitionne de redevenir président d'Haïti, a affirmé mercredi son entourage, malgré des plaintes pour crimes contre l'humanité déposées contre l'ancien dictateur rentré dans son pays à la surprise générale.
Trois jours après son retour à Port-au-Prince et 25 années d'exil en France, "Baby Doc", 59 ans, est apparu brièvement à la mi-journée à une cinquantaine de partisans qui l'ont acclamé à l'extérieur de son hôtel.
Parallèlement, son porte-parole, Henri-Robert Sterlin, a dévoilé à l'AFP la stratégie de l'ex-président, rentré à Port-au-Prince au moment où son pays traverse une grave crise politique depuis le premier tour contesté de la présidentielle du 28 novembre.
"Il faut tout bouleverser pour qu'on annule les élections. Et qu'après il y ait de nouvelles élections générales où Duvalier se présente. Et là, bingo" (il est élu), a expliqué M. Sterlin, ancien ambassadeur d'Haïti à Paris.
Mais l'ancien dictateur est poursuivi par son passé: il est tenu responsable par des organisations internationales de défense des droits de l'homme de la mort de milliers d'opposants sous sa présidence (1971-86). Mercredi, quatre plaintes pour crimes contre l'humanité ont été déposées contre lui devant la justice haïtienne.
La journaliste Michèle Montas, ancienne porte-parole du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, a annoncé avoir porté plainte pour "séquestration arbitraire, exil, destruction de biens privés, torture physique et morale, violation des droits civils et politiques".
Baby Doc est déjà inculpé depuis mardi de corruption, détournements de fonds publics et association de malfaiteurs.
Dans un communiqué, la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) a rappelé les autorités haïtiennes à leur "devoir continu d'enquêter, de poursuivre, de punir et de remédier aux atteintes aux droits de la personne", rappelant que la dictature Duvalier s'était caractérisée par "des violations massives des droits de la personne".
M. Duvalier s'est borné depuis son retour à déclarer qu'il était venu "pour aider" les Haïtiens après le séisme qui a dévasté le pays il y a tout juste un an. Il n'a toujours pas donné de conférence de presse.
De son côté, le Conseil électoral a entrouvert la porte à une révision des résultats de la présidentielle en indiquant qu'il prendrait "en considération" une révision des résultats du premier tour en fonction d'éventuelles contestations.
Les résultats préliminaires annoncés début décembre ont provoqué des violences de la part des partisans du chanteur Michel Martelly, arrivé en troisième position et donc exclu du deuxième tour.
Avec 21% des voix, M. Martelly ne comptait que quelques milliers de voix de moins que le candidat du pouvoir, Jude Célestin (22%), ce dernier étant donc qualifié pour affronter au deuxième tour une ancienne première dame, Mirlande Manigat, arrivée première avec 31% des voix.
Mais une mission d'enquête dépêchée par l'Organisation des Etats américains (OEA) a conclu que des fraudes avaient faussé les résultats et recommandé de rétrograder M. Célestin en troisième position.
Outre l'hypothèse de l'annulation du scrutin, qui permettrait à M. Duvalier d'être candidat, M. Sterlin a formulé une deuxième hypothèse qui verrait finalement M. Martelly accéder au second tour, voire à la présidence, avec le soutien des duvaliéristes.
Si un second tour est organisé, "M. Martelly arriverait au pouvoir", a pronostiqué M. Sterlin, précisant que le parti duvaliériste n'avait "aucun problème avec M. Martelly".
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